Les Italiens en force à Châtel sur les motos modernes

Publié le 24 mai 2017 par Jérôme Ducret.

Photos: Roger Lohrer/Jérôme Ducret.

Course de côte 2017

Les Italiens en force à Châtel sur les motos modernes

Cette année, c’est Stefano Bonetti, champion d’Europe de la montagne, qui a été le plus rapide en Superbike. Le meilleur suisse est le sociétaire du MC Châtel John Pilloud. Un autre Italien, Curinga, l’a emporté en Supersport. Et en régularité Swiss Moto Legend, Christian Seiler a joué le métronome sur sa RC 30.

Il y avait des pilotes de calibre européen dimanche dernier à Châtel, pour la traditionnelle course de côte entre le pont de l’autoroute à Châtel-St-Denis et les Paccots. Dont un certain Stefano Bonetti, plurichampion italien, mais aussi européen de la discipline, dans la catégorie 1000 (Superbike). Dont aussi un autre Italien, Francesco Curinga, qui s’est distingué lui parmi les Supersport (600), en Italie comme au niveau européen.

Et ça n’a pas manqué! Bonetti (MC Squadra Corse Badalucco) a réalisé le meilleur temps des essais dimanche (21 mai), avant de remporter les deux manches. Il n’a mis que 1 minute, 2 secondes et 21 centièmes pour parcourir les 2,7 kilomètres du tracé et sa BMW S 1000 RR n’a pas flanché au moment de passer dans le « trou » juste avant le dernier double virage des Mayens. Il faut dire qu’il avait choisi une ligne très directe.

En vitesse Superbike, le reste du podium est occupé par des coureurs français: Arnaud Motte (AM Doubs, Yamaha R1) et Nicolas Guenard (U.M.A., Kawasaki ZX-10R). Leurs meilleurs temps étaient de 1:02.87, respectivement 1:03.29.

John Pilloud (MC Châtel) sur sa Kawasaki.

Il faut remonter à la sixième place pour trouver le meilleur Suisse, le local John Pilloud, membre du club organisateur (MC Châtel). Sur sa ZX-10R (1:03.95), ll devance clairement la Panigale du Suisse Raphaël Péclat (1:05.01). « Je suis un peu déçu, j’ai moins bien réussi la deuxième course, commente John Pilloud. Il me manque peut-être un peu d’entraînement. Mais j’aime cette course, c’est chez moi, ici. » Il ajoute qu’il ne pourra pas participer à la prochaine course sur sol suisse, étant engagé dans le championnat d’Europe sur route.

Il y avait cette année près de 30 inscrits en Superbike, du pas vu depuis longtemps, signe que Châtel-les Paccots n’a rien perdu de sa magie. Le public était par contre assez clairsemé le long du tracé. Aucun incident notoire n’est venu émailler cette course. Il y a juste eu un concurrent qui est parti sur l’herbe sans dommage physique lors des essais, un autre qui a shooté une petite botte de foin qui faisait office de tampon devant une bouche d’égouts, et un side qui cassé son piston à quelques encâblures de l’arrivée.

Francesco Curinga, roi des Supersport.

En Supersport, là aussi sans surprise, c’est Curinga qui a réalisé le meilleur temps sur sa Honda CBR 600 RR: un remarquable 1.02.35! Le second étant le Français Romain Cleaz-Savoyen (ZX-6R), et le troisième un autre Français, Joffray Lelièvre (Yamaha R6). Ils sont montés en 1:03.93, et 1:04.74.

Les deux meilleurs Suisses de cette catégorie sont Erwan Bannwart (BMRT/SBRacing team), quatrième, et le romand Alex Ruggieri (Rugg Racing), cinquième.

Loris Pedriali, catégorie Supermoto, au guidon d’une Aprilia SXV.

On note aussi la victoire de Loris Pedriali, membre de la même équipe que Bonetti, en Supermoto, et la troisième place de l’Helvète Antoine Bella. En 250 – et deux-temps, c’est encore un Italien Guido Testoni, qui s’impose, le meilleur représentant de l’Helvétie étant quatrième (Adrien Dutrannoit sur sa KTM 125).

Parmi les side-cars, le Nord-vaudois Olivier Chabloz, avec son pilote Jean-Daniel Schneiter (SCH Racing) n’ont pas oublié de saluer le public dans la dernière enfilade de virages. Chabloz, lui, a juste eu le temps de démonter sa tente avant de prendre la route de l’Angleterre pour aller disputer  le célèbre Tourist Trophy sur l’Ile de Man.

L’équipe Chabloz-Schneiter en pleine action. Olivier Chabloz a aussi couru sur une moto.

L’épreuve de régularité a aussi permis à des motos anciennes, voire très anciennes, de briller. Ainsi la splendide Motosacoche C50  (1930) de Claudio Manganelli – non, ce n’est pas un Italien – a fait ses deux runs séparés de 0,79 seconde. Et pour les catégories un peu moins anciennes, soit à partir de 1951, les écarts étaient encore plus serrés: 0,01, 0,05, 0,22 seconde…

Motosacoche C50, l’une des plus anciennes.

A ce jeu, la catégorie la plus peuplée, le Swiss Moto Legend Trophy, avec 32 inscrits, a permis à Christian Seiler et sa RC 30 de remporter la palme de la régularité. Avec 1:17.95 et 1:17.89, c’west lui qui se classe au sommet de la liste.

L’enthousiasme ne se mesure pas à la cylindrée.

Le spectacle a aussi été assuré par le team du magasin Scooterama, qui a lancé ses petits engins (50 cc) tunés à l’assaut de la route des Paccots. Les plus rapides d’entre eux pouvaient presque tenir tête aux motos dans les virages serrés.

La RC30 de Christian Seiler.

« J’aime cette course, il y a du niveau et de la difficulté, certains passages sont très techniques, et puis il y a l’ambiance », avoue Joe Genoud, fidèle parmi les fidèles. Cet ancien pilote suisse de Grand Prix moto (en 50 et 125 cc), qui est aussi le fondateur du trophée portant son nom en championnat franco-suisse de la montagne, a pu admirer les exploits des pilotes italiens et les bonnes prestations de plusieurs suisses.

Joe Genoud (à g.) et Julien Purro.

Blessé à la jambe dans le paddock du Dakar 2015, il n’a pas hésité à se faire la descente à pied après la fin de la course à Châtel, pour ne pas déranger les organisateurs en plein rush des résultats et du démontage.

 

Galerie photos

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Article à paraître sous une autre forme dans le magazine Moto Sport Suisse
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