Voyage – Immersion au cœur de l’Atlas marocain [Partie 1]

Publié le 23 novembre 2022 par Mathias Deshusses, mis à jour le 21 février 2023.

Photos: Mathias Deshusses.

Découverte

Voyage – Immersion au cœur de l’Atlas marocain [Partie 1]

Me voilà de retour après 17 jours et 5000 kilomètres à travers le Maroc. Il s’agit clairement d’une de ces destinations qui font immanquablement rêver. Qui n’aurait pas envie de partir au soleil, dans un pays où la température moyenne oscille entre 18 et 30 degrés ? Eh bien… moi. Je dois vous faire une confidence : je supporte mal les hautes chaleurs, le soleil n’est pas mon ami et mes vacances se déroulent en général au nord de la Suisse. Mais dans ce cas, me direz-vous:, pourquoi suis-je parti à la découverte de l’Atlas marocain à moto?

Premièrement, parce qu’on me l’a proposé. C’est aussi simple que cela: il faut savoir saisir une opportunité quand elle se présente. Et celle-ci était sacrément belle. Quand Pierre Friderici – directeur de l’agence Atlas Moto Tour – a proposé à la rédaction d’ActuMoto de l’accompagner pour son prochain périple au Maroc, l’idée a été unanimement acceptée. L’occasion était parfaite pour créer un reportage sur le voyage en soi, mais également pour tester une moto et de l’équipement en conditions réelles, sur plusieurs milliers de kilomètres.

Deuxièmement, certains des essais réalisés m’ont parfois laissé comme un goût d’inachevé. A chaque lancement d’un nouveau modèle, le journaliste que je suis se voit convié pour une journée de prise en main qui est souvent courte et intense, ne laissant rien – ou presque – entrevoir du pays qui l’accueille. Mes premiers tours de roues au Maroc datent ainsi de février 2020, pour le test des nouvelles Triumph Tiger 900. Un essai qui m’avait laissé entrevoir un pays magnifique, mais qui m’avait également empêché d’approfondir son exploration.

Triumph Tiger 900 Actumoto.ch Mathias Deshusses
Le Maroc réserve nombre de terrains de jeux différents (ici du côté d’Essaouira).

Mon article se terminait d’ailleurs par ces phrases, empreintes d’une certaine nostalgie : «J’ai découvert un pays pauvre, mais qui me semble plein de richesses. Durant cet essai, je n’ai pas eu la chance d’explorer Marrakech, ni de découvrir Essaouira. Mais je reviendrai au plus vite, avec plaisir et en prenant le temps – cette fois – de m’imprégner de la culture locale.»

J’ai ressenti la même sensation lorsqu’en février de cette année, j’ai pris en main les nouvelles BMW K1600 dans le sud de l’Espagne. Cette fois, ce n’était pas la région qui était en cause, mais bien le potentiel de la moto. La BMW K1600GT est une routière fabuleuse, mais la tester sur moins de 50 kilomètres s’est révélé terriblement frustrant, tant le potentiel de la moto semblait infini.

BMW K1600GT Voyage Maroc
Prise en main express, en février dernier, sur la Costa Brava.

Là aussi, mon essai se terminait sur une note expectative : «S’il fallait choisir une moto dans la famille K16, c’est vers la version GT que je me tournerais sans hésiter. Une K1600 GT que j’équiperais d’un top-case et qui me permettrait sans problème de pouvoir partir en vacances comme de profiter des petites routes de notre beau pays le week-end.»

Autant dire que pour ce road-trip marocain, le choix de la moto était facile. Un petit coup de fil à BMW Suisse et voilà une K1600GT flambant neuve – avec top-case de 49 litres pour caler mon matériel photo – réservée pour le mois de septembre. Que demander de plus ? Un équipement moto apte à affronter les chaleurs de l’Atlas marocain ? Un autre coup de fil à Robin Mulhauser (pilote helvétique de haute précision, mais également responsable Marketing chez iXS) me permet de trouver mon bonheur avec un ensemble en mesh ultra aéré, une paire de gants ventilés et un gilet dit «refroidissant».

L’ensemble « Trigonis-Air » de la marque suisse iXS semble taillé pour les grandes chaleurs.
Photo © R. Delacombaz

Plutôt intéressant au vu des conditions à affronter. La moto et les équipements pourront ainsi être mis à l’épreuve de manière intensive durant plusieurs semaines, sous des températures dépassant les 40°. Car je ne vous ai pas encore parlé du voyage. Voici donc un petit résumé de ce qui m’attend.

Peu importe la destination, seule compte la route qui y mène

Toutes les infos sont à retrouver dans notre article dédié (cliquez ici), mais dans les grandes lignes, ce voyage s’étale donc sur 17 jours pour un total d’environ 5000 kilomètres. Il est prévu au départ (et à l’arrivée) de la Suisse, même si le point de rendez-vous officiel est fixé sur le port de Sète, afin laisser les participants descendre par l’itinéraire qu’ils souhaitent. Idem au retour, avec un périple qui prend fin à Barcelone.

Libre à chacun(e) de rentrer en Suisse par la voie la plus directe ou d’en profiter pour découvrir une région qui regorge de petites routes.

Mon guide pour ce voyage sera Pierre Friderici, fondateur d’Atlas Moto Tour et motard aguerri. Il organise des circuits dans un Maroc qu’il connaît par cœur, pour le sillonner depuis plus de 40 ans.

Pierre Friderici (ici à Essaouira), possède une sacrée expérience du tourisme à moto au Maroc.

A passé 70 ans, Pierre organisera son dernier voyage au mois de mai 2023 (qui est malheureusement complet). Mais un repreneur s’est d’ores et déjà annoncé, en la personne de Michael Dekeuwer, l’organisateur du salon Moto Passion Aventure qui s’est tenu à Moudon au mois de juin dernier. C’est précisément là-bas que j’ai rencontré Pierre Friderici pour la première fois! Le monde de la moto est petit. Un second voyage aura donc lieu sous l’égide du nouveau directeur d’Atlas Moto Tour, du 20 mai au 5 juin, puis deux autres suivront, en septembre et en novembre 2023 (toutes les infos ici).

Pourquoi une routière ?

La moto retenue pour ce voyage devait remplir un certain nombre de critères : être une nouveauté 2022 (ou avoir subi des changements notables cette année), offrir un minimum de confort et avoir une bonne capacité d’emport, pour loger du matériel multimédia devant être accessible rapidement. Le choix d’une moto purement routière, alors que le Maroc semble tendre les bras aux trails – qu’ils soient petits ou gros – est délibéré. D’une part parce que le parcours prévu par l’organisateur est 100% routier. D’autre part car nous voulions démontrer qu’il n’est pas obligatoire d’avoir une Ténéré 700 ou une R1250GS pour apprécier ce pays à sa juste valeur.

Il est tout à fait possible de rouler au Maroc sans quitter le bitume.

Pour cet essai «longue durée», BMW Suisse nous fournit donc un modèle 2022 de la K1600GT, équipé des packs «Confort» et «Tourisme» (ainsi que d’un train de pneus neufs). Le premier comprend le shifter PRO, le verrouillage centralisé et l’antivol, tandis que le second ajoute à la longue liste d’équipements un système audio, des pare-carters et des projecteurs antibrouillard. A ma demande, un top-case optionnel a été ajouté : le grand modèle, d’une contenance de 49 litres et pouvant théoriquement accueillir deux casques.

Kilométrage de la moto au départ du voyage: 2725 km.

Ainsi équipée, ma «K16» – en coloris «Black Storm Metallic» – s’échange contre la modique somme de 31588 frs. Le prix à payer pour voyager avec l’une des motos les plus luxueuses du marché. Un essai complet de la BMW K1600GT sur ce parcours de 5000 kilomètres – plus détaillé que ce vous trouverez dans ce reportage – est disponible ici.

Le départ est prévu pour le lundi 12 septembre et je dois récupérer la moto le vendredi précédent, chez notre partenaire Facchinetti Motos, à Meyrin. Il me faudra bien le temps du week-end pour m’habituer au gigantesque tableau de bord (il mesure 10,25 pouces de diamètre) et à ses multiples fonctions. Le simple appairage du téléphone avec le système de connectivité nécessite déjà une poignée d’heures à lui seul, entre application spécifique à télécharger et connexion via… le wifi de la moto !

Pour des raisons techniques (et de « freezing » régulier de l’application « BMW Motorrad Connected »), mon smartphone est monté sur un support SP Connect. Le compartiment situé au-dessus du compteur étant de toute facon un peu étroit pour mon iPhone 12 Pro Max, il sera plus pratique de l’avoir à portée de main lors de mes multiples arrêts photo.

Malgré l’absence de module anti-vibration (bêtement oublié sur ma Rocket 3), aucun dommage à signaler sur mon iPhone. Le six en ligne ne vibre pas!

Préparation administrative

En septembre 2022, la crise sanitaire est presque estompée. Presque, car un certificat de vaccination est toujours demandé pour avoir le droit d’embarquer sur le ferry. Même si aucune restriction n’est prévue durant la traversée (il est simplement demandé de «posséder un masque») et que ledit-certificat ne sera jamais exigé pour la suite du voyage.

Les autres documents nécessaires sont usuels : passeport en cours de validité, carte verte d’assurance internationale (attention à ce que la mention «Maroc» ne soit pas biffée) et carte grise. Attention, si vous n’êtes pas le propriétaire de la moto (en cas de leasing ou de véhicule d’entreprise, par exemple), il faudra vous munir d’une procuration qui atteste que vous avez le droit de conduire la moto si cette dernière n’est pas à votre nom. C’est ce que j’ai dû faire, la carte grise de la K1600GT étant établie au nom de BMW Suisse.

Bien entendu, le mieux est d’avoir des copies de tous ces documents (en plus des originaux qui seront, eux, en sécurité). Prévoyez également d’avoir sur vous les numéros de téléphone de votre banque (en cas de perte de votre carte de crédit) ou de votre assistance dépannage, en cas de panne ou d’accident. Une couverture de type «Livret ETI», pour le rapatriement en cas de problème, est bien sûr préconisée.

Attention, lors du passage en douane, à l’arrivée en terres marocaines, les douaniers vous remettront un petit papier (format carte de crédit) avec les informations concernant la moto. Il vous permettra de ressortir du pays une fois votre voyage achevé. La hantise des autorités locales semble être que vous ayez revendu votre véhicule sans payer de taxe sur le bénéfice de la vente. Veillez donc à ne – surtout – pas perdre les documents que les services douaniers vous remettront, sous peine de finir dans un autre espace-temps administratif, duquel il n’est pas sûr que vous ressortiez un jour.

Question d’argent

Au Maroc, la monnaie est le dirham, avec un taux de change proche de 1 pour 10 (si l’on veut se simplifier la vie). Ou plus précisément de 1 franc suisse pour 11,2 dirhams marocains.

L’importation et l’exportation de dirhams est théoriquement interdite, mais une limite de 2000 dirhams par personne est tolérée pour les touristes. Dans les faits, je n’ai jamais été inquiété concernant les sommes que je transportais. Mais vous voilà informés. Dans mon cas, le problème fut cependant réglé par l’indisponibilité quasi-totale de cette monnaie dans les bureaux de change genevois. Je suis ainsi parti avec seulement 1200 dirhams (et quelques euros) en poche. Car attention, les bateaux pour le Maroc partant d’Espagne, de France ou d’Italie, la monnaie en vigueur sur les navires est l’euro, et vos dirhams ne seront pas acceptés, à l’aller comme au retour.

On trouve cependant un peu partout des distributeurs, qui vous permettront de retirer au maximum 2000 dirhams (soit 178 frs). Il faudra ajouter, à chaque retrait, une taxe oscillant entre 27 et 33 dirhams (entre 2,40 et 2,95 frs), en plus des éventuels frais liés à votre propre carte de crédit. Des coûts à prendre en compte, mais qui vous donneront l’avantage de voyager «léger».

Il y a de nombreuses banques au Maroc, comme ici, aux abords du port de Nador.

Attention au roaming !

A moins que vous n’ayez déjà un forfait incluant le roaming dans le monde entier, les communications au Maroc pourront vite vous coûter un rein. Ou deux. Plusieurs options s’offrent à vous pour avoir accès à whatsapp, ainsi qu’à vos réseaux sociaux préférés.

La première consiste à acheter une carte SIM une fois sur place (privilégiez une boutique officielle aux nombreux vendeurs à la sauvette qui vous attendent aux environs des ports maritimes). La carte SIM vous coûtera entre 10 et 50 dirhams, et vous pourrez y charger des données pour environ 10 dirhams (soit environ 90 centimes) le giga.

La seconde option est de se passer de données sur la route, et de profiter de vos arrêts pour utiliser les réseaux wifi des lieux qui vous accueillent, qu’il s’agisse d’hôtels, de cafés ou de restaurants. Même si une solution d’accès sécurisée – type VPN – est préconisée, j’ai fonctionné ainsi durant l’entier du voyage, et j’ai chaque fois pu obtenir les codes d’accès – souvent avec un sourire en prime. Une manière comme une autre d’apprendre à se passer de technologie et de profiter de l’instant présent.

Le grand jour

Lundi 12 septembre 2022. 7h du matin. La BMW K1600GT est prête. Les valises sont chargées, la GoPro est fixée et la playlist «Rock Approved» est chargée sur l’iPhone. La moto démarre dans un feulement typique du six en ligne, j’enclenche la première et je souris doucement sous mon casque. Le soleil se lève sur la campagne genevoise et la lumière rasante vient frapper l’épiderme de mon visage. Ce voyage va être une sacrée expérience.

Le départ est fixé à 8h tapantes, au poste de douane de Bardonnex, lieu de rendez-vous avec Pierre Friderici. Il arrive à 8h15. Quart d’heure vaudois. Je ne le sais pas encore, mais c’est sans doute le meilleur entraînement pour le changement de temporalité qu’implique un voyage au Maroc.

Nous devons être à Sète à 14h30 pour retrouver les autres participant(e)s à ce voyage. Deux viennent d’au-delà du célèbre «lac de G’nève», entre riviera vaudoise et Valais central, et deux autres de la région bâloise. Les quatre ont choisi de partir la veille, pour mieux profiter des régions traversées, et doivent nous rejoindre au port de Sète. Le bateau n’a beau partir qu’à 20h, il faut prévoir du temps pour les diverses formalités… et elles sont nombreuses !

Prise en main à 130km/h

Le trajet sur l’autoroute est à la hauteur de mes espérances, morne et insipide. Le détour imprimé par Pierre, entre Chambéry et Grenoble, via la départementale 1006 et le tunnel des Échelles, ne suffit pas à casser la monotonie inhérente à ce genre d’itinéraire. Mes futurs compagnons de route ont été bien inspirés de partir la veille.

Cette routine autoroutière me permet néanmoins de prendre mes marques sur la moto. Le confort de selle est royal et le généreux pare-brise me plonge dans une bulle quasiment dénuée de toute turbulence.

Sans le moindre doute, le voyage sera placé sous le signe du confort.

Le système audio embarqué avoue en revanche ses limites au-delà des 100km/h et je regrette l’absence de radar frontal (et donc de régulateur de vitesse adaptatif), système pourtant présent sur sa R1250RT de sœur.

D’après les ingénieurs bavarois interrogés en février à Malaga, lors du lancement de la nouvelle gamme K1600, intégrer un radar sur la face avant de la moto aurait généré des coûts de développement trop élevés au regard des chiffres de vente modestes de la gamme six-cylindres. Un peu dommage sur une moto qui se veut le haut-de-gamme de la marque.

La face avant a été revue pour 2022, mais toujours pas de régulateur adaptatif au programme.

Mon état de fraîcheur à l’arrivée sur Sète me fait prendre conscience des capacités routières de la moto. Je suis moins fatigué, après 6 heures de voyage et 450 kilomètres, qu’après un aller-retour Genève-Lausanne sur ma Rocket 3 perso. Alors certes, la K1600GT risque d’être lourde sur les petites routes du Maroc mais pour dévorer les kilomètres à 130km/h, quelle fantastique machine !

Arrivée à Sète : ici commence l’attente

La rencontre avec les participants est un moment attendu avec un mélange d’impatience et d’appréhension. Nous ne nous étions encore croisé que sur Zoom, et je découvre alors «en vrai» les personnes avec qui je vais partager les 17 prochains jours. Cela tombe bien, je vais avoir du temps pour faire leur connaissance. Car après les formalités d’usage au guichet – avoir des billets ne dispense pas de devoir passer par le terminal de la gare maritime, pour montrer passeports, certificats COVID et se voir remettre les documents nécessaires à l’embarquement – il reste une chose essentielle à faire, qui va m’occuper une bonne partie de ces deux prochains jours : attendre.

Après plusieurs heures d’attente entre béhèmistes (toutes les motos sont bavaroises, et je suis le seul à ne pas rouler en GS), les barrières s’ouvrent enfin. Il est temps de s’élancer en direction du bateau, non sans avoir quelques postes de contrôle à passer. Police, douane, contrôle des billets, me voilà roulant sur le quai, seul en direction de l’imposante masse métallique qui doit me transporter sur un autre continent. Elle semble m’attendre, gueule grande ouverte, prête à engloutir une K1600GT qui parait bien frêle en comparaison. Mais mon élan est coupé net : il faut – encore – patienter avant de pouvoir embarquer.

Celles et ceux qui ont déjà voyagé en Corse ou en Sardaigne le savent, les motos sont souvent embarquées en premier et mises sur les côtés du bateau. Je me retrouve donc avec l’entier des motard(e)s présents sur cette traversée qui me mènera jusqu’en Afrique. Une moto attire particulièrement mon attention : celle d’Arnaud Pannier, qui rejoint par la route le départ du Rallye des Pionniers, une course reliant Nador à Dakhla, sur 3000 kilomètres répartis en 8 étapes. La moto d’Arnaud est une Honda Africa Twin 750 de 1989, qui accuse plus de 140’000 kilomètres au compteur.

Complètement révisée et savamment préparée, elle devrait lui permettre de vivre sa première expérience en rallye-raid. Pour Arnaud, le voyage aura certainement une autre saveur que le mien : celle de la passion à l’état brut.

Dernier appel pour Nador

L’embarquement commence et il faut hisser la GT (343 kg à vide) au deuxième pont du navire, par des rampes huileuses à souhait. Concentration maximum requise. Mais une fois la moto en cale, bien sanglée et protégée, je peux découvrir le bateau… et ma luxueuse cabine, avec vue opaque sur la mer au travers d’un hublot rongé par la rouille.

Mais il faut savoir profiter de l’instant présent et le fait qu’elle soit individuelle m’assure déjà un sommeil réparateur pour les jours à venir.

A 20h tapantes, le bateau largue ses amarres. Surprenant, car les retards sont fréquents sur ce genre de liaison. Mais la crise sanitaire est passée par là et notre ferry est étonnamment vide.

Me voilà parti pour un voyage dans le temps à bord de l’Atlas, un imposant navire pouvant embarquer 2000 passagers et croiser à… 33 km/h. Car partir de cet instant, je rentre dans une autre dimension temporelle.

L’arrivée est prévue à Nador au matin du 3ème jour, soit près de 36 heures après avoir quitté la France. Bien sûr, on pourrait se rendre au Maroc en avion, et passer de Zürich à Marrakech en moins de 4 heures. Mais cette descente en bateau en longeant les côtes espagnoles offre l’avantage de se mettre à «l’heure marocaine», un concept bien éloigné de nos habitudes d’européens stressés. En ce sens, la traversée de la méditerranée en bateau est un apprentissage parfait pour appréhender les codes d’un continent africain méconnu.

Mais je ne suis pas le seul à devoir m’armer de patience. A votre tour de marquer une petite pause… avant de me retrouver pour la suite du voyage, avec une première semaine de route entre Nador et Ouarzazate (à lire ici).

…à suivre…
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