Essai – Kawasaki Ninja H2 SX SE, avec des radars
Nous avons testé en Suisse la toute dernière version de la sport-GT japonaise à moteur suralimenté. Qui se pare pour 2022 de radars intégrés permettant notamment d’avoir un tempomat adaptatif, et d’une nouvelle interface à la connectivité revue. Et qui reste un signe de folie bienvenu dans un univers qui a parfois tendance à devenir un peu trop rationnel.
Dans l’univers Kawasaki, lorsqu’il est évoqué Ninja, nous pensons d’office à une machine survitaminée. En réalité, c’est souvent le cas… mais officiellement, l’appellation Ninja est donnée à toutes les Kawasaki pourvues d’un carénage. Ce qui est évidemment le cas de cette toute dernière version de la Ninja H2 SX.
Vous voilà peut-être déçus de cette annonce. Toutefois, nous avons de quoi retenir votre attention en évoquant quelques chiffres et attributs: 998 cm3, 200 ch à 11000 tr/min et même 210 ch avec l’air forcé, 137 Nm de couple à 8500 tr/min, compresseur, suspensions semi-actives, freins Brembo Stylema …
Il y a déjà de quoi donner les frissons. Et si on regarde dans le détail, on découvre toute une armada de technologies électroniques et autres assistances au pilotage. On parle là de la Kawasaki Ninja H2 SX (SE). Ninja pour carénage, H2 pour le moteur, SX pour sport touring et SE pour Special Edition. Cela devient compliqué, mais retenons que nous avons en face de nous une Kawasaki routière sportive survitaminée.
Cette Ninja H2 SX, nous la connaissons depuis 2018 déjà. Elle reprenait bon nombre d’éléments de la désormais mythique Ninja H2, dont son moteur. Ce dernier était une révolution en soi, encore plus que d’être un simple clin d’oeil aux 500 H1 et 750 H2 des années ’70.
Prouesse d’ingénieur motoriste ou début du « downsizing » dans le monde de la moto? Peu importe, la Ninja H2 SX fait se tourner les têtes depuis son lancement sur le marché, mais surtout, elle révolte les fervents défenseurs de la LCR (ndlr: loi sur la circulation routière).
En effet, implanter un quatre-cylindres de 998 cm3 suralimenté par un compresseur (pour atteindre plus de 200 ch!) dans une routière sportive n’a plus tant de sens de nos jours. Engorgement des routes, florescence de radars, durcissement des sanctions en cas d’infraction au code de la route, … les chevaux ne sont bientôt que bons pour tourner en rond sur le ruban d’asphalte des circuits du monde. Et pourtant, il y a encore des marques, comme Kawasaki, qui persistent à développer des vitrines technologiques telles cette Ninja H2 SX.
Nous l’avions déjà testée lors de son lancement, dans le cadre de la présentation presse en février 2018 (lire notre essai), et nous avions présenté la mise à jour précédente, en 2019 (lire notre article). Nous n’allons pas détailler de manière hyper-minutieuse son comportement sur route, qui n’a pas fondamentalement changé. Ce qui nous intéresse ce jour, c’est la nouvelle dotation technologique de la version 2022.
Sans museler sa moto, Kawasaki la rend encotre plus sécurisante. Outre son homologation Euro5 et son écran TFT couleur de 6.5 pouces, revu, la Ninja H2 SX est désormais équipée de deux radars, l’un à l’avant détectant les véhicules et mesurant la distance, l’un à l’arrière à l’affût des angles morts.
Le régulateur de vitesse est maintenant intimement lié au radar avant, adaptant ainsi la vitesse de la moto à celle du véhicule qui le précède et avertissant à l’aide d’une lampe flash au tableau de bord lors d’un rapprochement dangereux.
La distance avec le véhicule qui nous précède est réglable (trois distances à choix), et le système d’origine Bosch se charge du reste, à savoir ralentir la moto si le véhicule précédent ralentit ou se rapproche du fait d’une vitesse moindre, ou (ré)accélèrer jusqu’à la vitesse précédemment sélectionnée.
Lors de moments en conduite sportive, notamment en compagnie d’une autre moto, il n’est pas rare de voir l’avertisseur anti-collision s’allumer. Ce n’est pas gênant, bien que ce puisse être surprenant les premières fois.
Le radar orienté vers l’arrière, lui, s’occupe de l’environnement se situant dans l’angle mort du pilote… En bref, il s’agit d’un champ d’action de près de 270°.
Le système vous avertira des véhicules présentant une menace, véhicules se trouvant justement dans l’angle mort. La situation typique est un dépassement du véhicule qui vous suit. Toujours en termes de sécurité passive en rapport avec l’environnement arrière, le feu de frein clignote lorsqu’il y a brusque décélération.