Essai –  la Triumph Trident 660 35 kW reste fun

Publié le 18 février 2022 par Jérôme Ducret, mis à jour le 28 février 2022.

Photos: Mathias Deshusses.

Test Triumph

Essai – la Triumph Trident 660 35 kW reste fun

Nous avons pu rouler durant une semaine en Suisse (dans les Grisons) avec la version bridée de la naked tricylindre anglaise, celle qui est destinée au permis A limité (A2). On ne remarque le bridage que haut dans les tours.

La Trident 660 35 kW est l’une des propositions qui s’offrent aux jeunes motards et motardes, respectivement à ceux et celles qui doivent passer par la case du permis A limité avant d’accéder à un gros cube sans limitation de puissance en Suisse. Dans le reste de l’Europe, on parle aussi de permis A2, voire de modèle de moto A2. Cela signifie que la puissance maximale, bridée ou pas, ne doit pas dépasser les 35 kW (47,5 chevaux). Et que si c’est une moto à puissance bridée, le nombre de kW une fois débridée ne doit pas non plus être supérieur à 70…

Nous avons rarement l’occasion de tester ce genre de moto – sauf si ce sont des modèles qui sont déjà naturellement en dessous de la limite des 35 kW, ou juste à la limite (voir par exemple notre essai récent de la Honda CBR 500 R). Et dans le cas de cette Triumph Trident 660, cela s’est fait un peu sans le vouloir, la filiale suisse de la marque anglaise nous ayant avertis après nous avoir prêté la machine qu’elle était bridée.

660 35 kW
La Trident 660 35 kW immortalisée au bord du lac de Sufers, dans les Grisons.

Nous avions demandé la Trident dans le cadre d’une grand comparatif organisé conjointement par notre magazine frère Moto Sport Suisse et son pendant alémanique Moto Sport Schweiz. Il s’agissait alors de rouler sur dix modèles – de plus de 500 cm3 –  qui étaient parmi les plus vendus en Suisse durant les deux premiers tiers de l’année 2021. Car l’essai s’est déroulé fin août dans les Grisons. Sous le nom du GP des Cervelas, les engins étant classés par attribution de une à six saucisses! Vous retrouvez le GP des Cervelas 2021 dans l’édition de janvier-février de Moto Sport Suisse (sur abonnement ou en kiosque).

A l’assaut du col du Susten.

Ici, nous nous concentrons donc sur la Trident 660 35 kW, que nous avons pu conduire depuis le Gros-de-Vaud jusque dans la vallée centrale des Grisons, en passant par le col fribourgeois du Jaun, par les rives des deux lacs de Thoune et de Brienz, puis sur les cols du Susten et de l’Oberalp. Avec encore plus de 200 km sur place, avec la petite route qui longe le Rhin, puis le Glaspass et enfin le San Bernardino. Et le retour en terres romandes, effectué par la Furka et le Valais. Avec près de 150 km d’autoroute pour finir la virée!

Sur une 35 kW sans le savoir!

Durant la première partie du trajet, nous ne savions pas encore que nous étions en train de rouler avec la Triumph 660 35 kW. Et nous n’avons pas remarqué de manque de puissance sur la route du Jaun. Aucune difficulté à ré-accélérer au sortir des épingles.

Sur les quelques kilomètres d’autoroute qui ont suivi, jusqu’en gros à Thoune, rien à signaler non plus. Le tricylindre en ligne de la Triumph a suffisamment de punch bas dans les tours, et à vitesse légale il vous pousse en avant sans grand effort. Il est vrai que nous n’étions pas surchargés de bagages. Et sans passager. Mais nous n’avons eu aucune difficulté à suivre la Honda CRF 1100 L Africa Twin de notre photographe, un autre des modèles choisis pour ce GP des cervelas, qui a presque le double de cylindrée.

Rien à redire non plus côté moteur dans la montée du col du Susten. Les impressions ressenties lors du premier test, aux Canaries (lire notre essai) se confirment. C’est un moteur qui pousse bien sur un peu toute sa plage de régimes, qui est régulier et qui offre une bande-son plaisante, bien remplie, mais pas criarde ou gueularde, ni trop bruyante. Aucun à-coup notable, quelle que soit la commande donnée par la main droite. Et ce qu’il faut de frein moteur pour que ça soit utile sur une route de montagne en entrée de virage.

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Le col du San Bernardino, entre le Tessin et les Grisons.

Ce ne sera que lorsque nous roulerons en groupe sur les cols entre les Grisons et le Tessin, avec dans nos rangs, notamment, une Ducati Multistrada V4S de 170 chevaux, une KTM 890 Duke R de 121 chevaux et 166 kg à sec que le triple de la Trident 660 35 kW montrera ses limites. Quand il faut faire tourner son moteur dans la partie haute du compte-tours, où on sent, en comparaison avec des monstres comme ces deux motos, que l’on ne dispose pas de la même cavalerie. Même remarque vis-à-vis de la Kawasaki Z900 et de la BMW R 1250 GS. Ou encore de la Suzuki GSX-S 750, dont le moteur est par contre particulièrement « creux » en dessous des 8000 tr/min.

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La Trident 660 35 kW aux mains d’un autre pilote que le signataire de ces lignes. Photo prise sur la route du Glaspass, dans les Grisons, lors du grand comparo annuel Moto Sport Suisse-Moto Sport Schweiz.

Par rapport à une Trident 660 non bridée, on sent qu’il y en a un peu moins dès qu’on est au-dessus des 7-8000 tr/min. Mais cela ne gêne qu’en comparaison directe avec d’autres motos qui ont soit des cylindrées bien supérieures, soit qui sont plus efficaces que la 660 35 kW dans le haut du compte-tours, mais qui n’ont pas sa verve dans les bas et mi-régimes. Comme par exemple l’Aprilia RS 660, une autre participante à notre GP des Cervelas.

L’avantage avec la Trident, même bridée, c’est que son couple, et donc sa capacité à accélérer, est bien réparti sur la plage des régimes du tricylindre. Et l’on bénéficie sinon des qualités qui rendent cette moto attachante: une agilité correcte, une belle stabilité directionnelle, des freins puissants malgré le fait qu’il n’y ait que deux pistons sur les étriers avant…

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Deux disques de frein, et des étriers à 2 pistons, ça suffit largement. Photo prise lors de notre première prise en main aux Canaries.

Sans oublier l’anti-patinage, l’ABS obligatoire, les rétroviseurs fonctionnels, la selle confortable – pour mon mètre septante et mes 80 kilos – ainsi que les repose-pieds pas trop haut, mais pas trop bas non plus. La garde au sol est bonne sur l’angle. Et puis le guidon a juste la bonne largeur, et il est placé à la bonne hauteur. On a un bon bras de levier pour changer de direction. Il y a juste le rayon de braquage qui en soi n’est pas des plus larges – mais est bien meilleur que celui de la naked sportive Triumph Street Triple. Et une position de conduite qui ne permet pas aux pilotes de toutes les morphologies de se déplacer librement en roulant de manière sportive.

Dans le registre des choses que l’on pourrait critiquer, il y a le fait que les suspensions ne soient pas réglables, à part la précharge de l’amortisseur arrière. Et que l’avant bouge un peu au freinage quand ce dernier est sportif. Mais c’est nettement moins perceptible que sur l’une des concurrentes directes de cette Trident 660, la Yamaha MT-07.

L’opération de bridage ne renchérit pas excessivement le prix d’achat. Comptez en gros 170 francs à ajouter au prix de base, pour avoir le kit de bridage. Cela donne, pour la version essayée, 9140 frs, plus 120 frs pour le coloris noir et blanc spécial, plus le kit de restriction, soit un total de 9309,99 francs. A quoi s’ajoutent le travail effectué pour brider la machine (environ une heure) et les frais de dossier, données qui peuvent varier selon le garage choisi.

Petite pause au sommet du col de la Furka, avec une vue imprenable sur le col du Grimsel.

Pour plus d’infos, vous pouvez consulter le site suisse de Triumph Motorcycles, ou vous adresser notamment à notre partenaire dans l’Annuaire suisse des professionnels de la moto, Triumph Lausanne (Moto Evasion) à Crissier (VD). Vous pouvez aussi lire notre article listant une bonne partie des motos utilisables pour le permis A limité en Suisse.

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