Le Medley 125 2020 s’enrichit sans perdre ses qualités
Nous avons pu tester une nouvelle version du scooter à roues hautes de Piaggio, dont le coffre sous la selle emporte toujours deux casques, et qui arbore à présent un projecteur à LED et un moteur retravaillé. Essai à Gênes et sur la côte ligure.
Quoi de mieux que le centre d’une grande ville comme Gênes pour tester en conditions réelles le Piaggio Medley 125, un scooter, de surcroit italien? Ce modèle arrive en 2020 en deux versions, le Medley et le Medley Sport, presque identiques, et bénéficiant toutes deux d’ajournements par rapport au modèle 2019; visuels, avec une ligne affinée, mais aussi techniques, avec de nouveaux projecteurs entièrement à LED à l’avant, et un moteur revu pour délivrer un peu plus de puissance, arrivant au maximum autorisé dans cette catégorie.
Le Medley standard est proposé en couleurs classiques: Blanc Lune, Noir Abysses ou Bleu Orion. Ces couleurs sont combinées avec une selle marron et des finitions bronze mat (poignée passager, tunnel central et entourage de tableau de bord). Les nouvelles jantes sont gris argent.
Le Medley Sport se distingue lui par ses finitions noir mat (jantes, garde-boues, tunnel central, et poignée passager). Le côté visuellement sportif est accentué par la teinte rouge des ressorts d’amortisseurs, de la cravate du tablier et des coutures de la selle, ainsi que par le doré équipant les pinces de freins. Il est proposé en Blanc Lune, Gris Matière ou Noir Météore. Le modèle sport propose en série le nouveau système de connectivité Piaggio MIA, qui dialogue avec les smartphones utilisant les systèmes iOS ou Android.
Il faut reconnaitre que le modèle dont nous disposions pour notre test en Italie, Noir Météore et rouge, avait fière allure; la grille de tablier en nid d’abeille lui donnait un petit air d’Alfa Roméo…
Le Medley fait partie de la catégorie des scooters à grandes roues, 16 (à l’avant) et 14 pouces en ce qui le concerne. Il offre à la fois de l’agilité, du fait de la minceur des roues, et de la stabilité, du fait de leur grand diamètre. La roue arrière de la version 2020 est un poil plus large, sans doute pour conserver la stabilité susmentionnée malgré le regain de puissance et de couple du moteur 2020. En roulant au centre-ville de Gênes, on constate que la direction est légère, et qu’à son guidon il est très aisé de se faufiler entre les autos dans la circulation urbaine.
Le train avant est précis et encaisse bien les chocs provoqués par l’état du bitume des grandes artères gênoises. Quant aux amortisseurs arrière, ils manquent selon nous un peu de souplesse, leur réaction est relativement sèche au passage des nombreux nids de poules – notez qu’on peut en modifier la précharge. Et la selle, au demeurant fort confortable, mais tout de même d’une certaine dureté, accentue encore le phénomène.
Le freinage, l’un des éléments les plus importants sur un deux roues en circulation urbaine, est tout à fait à la hauteur de sa lourde tâche. Aux yeux du motard que je suis, l’élément avant pourrait manquer de progressivité; sans grande réaction en début de course, il devient par contre agressif lorsqu’on insiste sur le levier. Le frein arrière, puissant, est un excellent complément lors des freinages d’urgence souvent nécessaires en ville. Dans ces cas de figures, l’ABS se veut discret et ne réagit que lorsqu’il est nécessaire de le faire; un compromis judicieux.
Le moteur du Medley 125 2020, presque silencieux, délivre une puissance suffisante lorsqu’on se déplace en ville. Elle arrive d’une manière très linéaire, à chaque démarrage ou accélération. Le travail effectué sur la version 2020 de ce monocylindre refroidi par liquide lui fait délivrer 15 chevaux, le maximum de sa catégorie, et 12 Nm de couple. Associée à une excellente et légère partie-cycle, cette puissance permet de défier les nombreux pièges que l’on rencontre en ville avec beaucoup d’aisance.
Mais si vous souhaitez faire le holeshot à chaque feu vert, il vaudra mieux anticiper ou avoir pris soin de désactiver le système Start & Stop au préalable, qui coupe automatiquement le moteur quand on ne bouge plus et qu’on n’utilise pas l’accélérateur durant plus de quelques secondes. En effet le système, appelé RISS par Piaggio, est très doux, mais manque à nos yeux un peu de réactivité lors de la remise en route du moteur. Ce n’est pas gênant lorsqu’on attend sagement de redémarrer dans une file, mais vous allez rapidement vous faire klaxonner si vous vous êtes positionné devant la colonne de voitures. Ou alors, comme on l’a déjà dit, il faut anticiper. On précise que le RISS n’est pas activé lorsque le moteur n’a pas atteint sa température de croisière, ou que la batterie n’a plus assez de charge pour relancer la machine.
Les comodos du guidon sont faciles à l’usage, la touche «MODE » permet de naviguer et afficher différentes fonctions au tableau de bord. Ce dernier, à affichage LCD numérique revu pour cette nouvelle version 2020, est fonctionnel et simple de lecture. Il comporte toutes les indications nécessaires sans être surchargé. Les deux rétroviseurs, d’une taille suffisante, renvoient une parfaite image de ce qui se passe derrière vous.
Le côté intérieur du tablier propose un grand vide-poche. Son ouverture est commandée par le barillet de contact placé juste au-dessus. A côté de ce dernier, on trouve un crochet rétractable permettant d’arrimer un porte-documents par exemple, ainsi qu’une prise USB. Exactement comme sur le modèle 2019 (lire notre test, effectué en 2016). On note au passage que les repose-pieds passager sont plus faciles à déplier et replier que dans leur version précédente. Et qu’ils sont pourvus d’inserts en caoutchouc amortissant les quelques vibrations qui subsistent encore.
En soulevant la selle, dont le système d’ouverture est commandé par un bouton au tableau de bord, on découvre un vaste compartiment, d’une capacité de 36 litres, l’un des gros arguments en faveur de ce scooter. D’habitude, les scooters à roues hautes ont une capacité d’emport limitée, à cause de la place que prend la roue arrière au détriment du coffre sous la selle. La première version du Medley, et bien sûr la nouvelle aussi, profitent d’une roue arrière un peu plus petite que son homologue avant, et d’une réservoir d’essence déplacé vers l’avant du scooter. Le coffre qui en résulte permet de déposer un intégral et un jet, ou à la rigueur deux petits (mais vraiment petits) intégraux. Notons qu’un ressort maintient la selle ouverte, prévenant ainsi toute fermeture accidentelle.
Le réservoir d’une capacité de 7 litres (dont 1,5 de réserve) est situé au centre du plancher. Outre libérer de l’espace de rangement, il permet aussi d’abaisser le centre de gravité. Puisqu’on parle d’essence, notons que lors de notre essai en ville nous n’avons pas pu calculer exactement la consommation du Medley, de toute façon très peu gourmande. Il semble (indications du tableau de bord) qu’elle ne dépasse pas les 3 litres aux cent.
A la sortie de la ville, nous avons emprunté les routes du littoral; des enchaînements de courbes plus ou moins serrées ont mis en évidence les qualités de la partie-cycle. Son agilité, mais aussi sa stabilité, nous ont permis de découvrir un côté joueur à l’attaque de ces portions de virages. Il était plaisant de jeter le Medley à l’intérieur des virages, nous faisant presque regretter de n’être pas sur la version de 150 cm3 délivrant quelques chevaux supplémentaires. Qui n’est pas importée en Suisse.
La ligne d’accessoires proposée par Piaggio permettra d’adapter le Medley à l’usage de chacun: pare-brise haut, tête de vent plus sportif, top-case de 32 ou 37 litres, tablier pour les jambes, pour les plus importants.
Leur belle ligne, la qualité de la partie-cycle et un moteur agréable devrait en tout cas permettre aux Medley et Medley Sport de connaître un beau succès.
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