Quadro Quattro, quatre roues, certains avantages de la voiture et ceux du scooter

Publié le 10 novembre 2015 par Jérôme Ducret, mis à jour le 24 avril 2016.

Photos: Florian Cella et DR.

Quadro

Quadro Quattro, quatre roues, certains avantages de la voiture et ceux du scooter

Il est accessible avec un permis voiture, il est suisse et il est presque aussi agile qu’un deux roues.

Les premières réactions des passants oscillent entre la curiosité et la presque animosité. Du genre: « c’est quoi ce truc, ça penche dans les virages? », à « mais c’est un scooter pour les papys ça! » Le Quadro Quattro laisse peu de personnes indifférentes. Ou alors c’est qu’elles n’ont pas remarqué la quatrième roue derrière. La firme suisse Quadro nous a prêté durant une semaine un exemplaire de son dernier né, qui va un cran plus loin que les trois roues inclinables du marché – Quadro en fabrique d’ailleurs un.

Cet engin s’incline en effet dans les virages, mais est nettement plus stable qu’une moto. Et cerise sur le gâteau, on peut le piloter avec un permis B (voiture) même en Suisse. Une première, ce pays ayant jusqu’ici refusé cette homologation pour les multi-roues inclinables de plus de 125 centimètres cubes.

Dès les premiers mètres, on se rend compte que l’engin est plus rigide que, par exemple un Piaggio MP3. Cela tient bien sûr aux quatre roues, mais aussi aux suspensions très particulières, entièrement hydrauliques et d’un mécanisme assez sophistiqué.

Regarde, maman, je tiens tout seul!
Regarde, maman, je tiens tout seul!

Cette rigidité lui permet presque de tenir tout seul debout. Sans le double frein à main: un levier pour bloquer les suspensions, et un second pour bloquer les roues grâce aux freins. Pas besoin de béquille dans ces conditions. On peut ainsi immobiliser le Quattro dans des positions baroques, avec pas mal d’inclinaison. De quoi organiser un concours d’angle, à l’arrêt! Mais le système de blocage des roues n’est pas très pratique: il faut actionner les freins avec la pédale (si  l’on est en pente), tourner la clé à gauche et tirer ensuite le levier de blocage. Et pour débloquer, c’est la même chose. Bon, c’est un détail.

En roulant à basse vitesse, on constate un phénomène curieux. La machine se met à onduler du train avant de manière perceptible. L’effet d’une sorte de point dur des suspensions. Ce n’est pas du tout dangereux, mais ça déroute et ça réclame de bien garder les mains sur le guidon, surtout en ville. Au bout de quelques minutes, on s’y habitue. Même si le gabarit est plus large qu’une Vespa, on s’amuse très vite à se faufiler dans le trafic matinal. Comme sur un vrai scooter.

Dès que le rythme s’accélère, la stabilité est impériale. Les risques de chute sont vraiment minimes. A tel point qu’il faut vraiment accompagner les changements de trajectoire avec bras et même corps. La rançon du poids (un peu) et de la rigidité, encore une fois, des suspensions. Cette caractéristique explique en grande partie pourquoi les experts suisses des services cantonaux des automobiles ont estimé que l’on pouvait conduire le Quattro avec un permis voiture.

Pot d'échappement... entre les deux roues.
Pot d’échappement… entre les deux roues.

Un autre bon côté de ces suspensions hydrauliques est qu’elles sont liées, pratiquement parlant, aux freins. On actionne un levier ou la pédale, le Quattro s’arrête, et si on ne relâche pas les freins, il reste immobile et ne tombe pas. Plus besoin de poser pied. Comme sur un MP3 ou un Métropolis, mais d’une toute autre manière techniquement. Si l’on n’est pas satisfait de la position à l’arrêt, il suffit de donner un petit coup à gauche ou à droite avec le corps et les bras en relâchant à peine le freinage pour corriger. C’est magique!

Les freins, justement, sont puissants. Et il y en a quatre. Heureusement, le dosage est facile. La pédale est moyennement agréable à actionner, c’est un peu spongieux en début de course. Pas d’ABS, ce n’est pas nécessaire.

Pas d’antipatinage non plus. Mais l’accélération n’est pas très vigoureuse au départ. Il est nécessaire de faire monter le moulin dans les tours (vers 5000 tr/min) pour obtenir une poussée conséquente. Le couple est suffisant pour dépasser, en milieu urbain ou en campagne. Il ne faut cependant pas oublier que la cylindrée est modeste en regard  du poids. N’imaginez pas dépasser les 140 km/h sur autoroute. La stabilité à haute vitesse est là aussi remarquable. On attend juste avec impatience un pare-brise plus protecteur en option.

Un tableau de bord sans superflu, mais bien lisible.
Un tableau de bord sans superflu, mais bien lisible.

Enfin le confort est excellent, la selle accueillante (peut-être un peu large pour les verticalement désavantagés), y compris à deux, avec d’excellentes poignées pour passager. Le guidon est bien placé, tout tombe sous la main, à l’exception des boutons de sélection et de réglage de l’affichage, sur les côtés du tableau de bord. Ce dernier donne les kilomètres parcourus, deux partiels, l’heure, la vitesse et le régime moteur, la température dudit moteur et une jauge d’une forme curieuse, comme de gros nids d’abeille.

Le seul vrai défaut vient du coffre. Le bouchon du réservoir est peu pratique, on risque facilement de faire déborder en remplissant, et la contenance sous la partie arrière de la selle (l’avant est occupé par le moteur) ne permet pas d’emporter un gros casque. Par contre, l’ouverture bénéficie d’un agréable vérin. Pour le prix (à peine plus de 10000 francs), ce véhicule offre une bonne partie des avantages d’un deux roues, avec un net plus en termes de sécurité, et sans devoir repasser un permis de conduire.

Quadro Quattro, disponible de suite en rouge, gris, noir ou blanc, pour 10950 francs.

Fiche technique

Propulsion Moteur monocylindre, 4 temps, 4 valves, refroidi par liquide, 346 centimètres cubes, simple ACT. Alésage x course: 82 mm x 65,5 mm. Injection électronique, démarrage électronique. Embrayage centrifuge à sec, transmission primaire: automatique avec variateur (CVT) et différentiel. Transmission finale: par deux courroies.

Partie cycle et châssis Cadre en tubes d’acier. Suspensions (AV et AR): HTS (Hydraulic Tilting System), alias systèmes inclinables oléopneumatiques. Freins: hydrauliques, quatre disques de 240 mm chacun de diamètre, freinage couplé avant-arrière au levier gauche et à la pédale. Freinage sur les disques antérieurs par le levier droite. Jantes: 2,75 x 14 pouces (AV et AR).

Performances Puissance maximales: 30 CV (22,1 kW) à 7500  tr/min. Couple maximal: 24,5 Nm à 5000 tr/min. Vitesse de pointe: environ 140 km/h.
Dimensions et poids Longueur : 2180 mm. Largeur: 800 mm. Hauteur: 1340 mm. Hauteur de selle: 770 mm. Angle de braquage: 19 degrés. Angle d’inclinaison maximal: 45 degrés. Poids: 257 kg à sec (268 avec les pleins). Pneus (d’hiver, marque Heidenau): 110/80 x 14 pouces.

Conso Réservoir de 15 litres. Conso mesurée: 4,56 l/100 km. Autonomie théorique: 330 km.

Disponibilité, coloris, prix Disponible de suite, en rouge (« Swiss Red »), blanc, gris ou noir. Pour 10950 francs. Une gamme d’accessoires sera dévoilée lors du salon EICMA de Milan à mi-novembre 2015.

Galerie photos

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article à paraître sous une autre forme dans le supplément auto-moto de la Tribune de Genève et dans 24 heures.
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