Essai – le BMW CE 04, un maxi-scooter urbain qui électrise

Publié le 19 janvier 2022 par Jérôme Ducret, mis à jour le 28 janvier 2022.

Photos: Jörg Kunstle, Markus Jahn.

Test BMW

Essai – le BMW CE 04, un maxi-scooter urbain qui électrise

Avec son nouveau CE 04, le constructeur allemand propose un véhicule pensé pour les trajets en ville et autour de la ville (autonomie maximale annoncée à 130 km), sans pour autant que les déplacements deviennent une corvée. Et même en les rendant amusants, voire excitants. Nous avons testé dans la ville espagnole de Barcelone et sur les collines des alentours.

Le BMW CE 04 prend le contre-pied visuel de la plupart des maxi-scooters actuels. Au lieu d’avoir, pour schématiser, de petites roues et un gros carénage à l’avant et à l’arrière, plus une selle large, ce nouveau véhicule électrique du constructeur allemand présente de grosses roues, du moins pour un scooter (15 pouces), et sinon un aspect plutôt étroit et dépouillé, surtout vers l’arrière, où la roue est fièrement exhibée au lieu d’être cachée par la carrosserie et la transmission.

Nous avons pu faire connaissance durant une journée passée dans la ville espagnole de Barcelone, sur près de 70 kilomètres dans les artères urbaines, sur les périphériques et sur les petites routes qui serpentent dans les collines environnantes. Mais avant de rouler, nous avons eu droit à une petite conversation avec le célèbre Edgar Heinrich, chef du design chez BMW Motorrad, qui nous a expliqué les choix stylistiques, esthétiques et conceptuels à la base de la silhouette si particulière du CE 04.

« En schématisant, explique Heinrich, quand on pense à un maxi-scooter, on a un engin très pratique, mais qui a un look bizarre, avec de petites roues, et des gros carénages hauts et larges. Quelque part, le côté utilitaire prime sur l’aspect esthétique. Avec le CE 04, nous avons voulu donner une identité propre à un mode de transport urbain à deux roues avec un  moteur électrique, à même de susciter des émotions, pas ennuyant… »

BMW CE 04
Le CE 04 dans sa robe grise, baptisée « avant-garde », avec des accents orange, dont certains (la selle) font partie des options.

Et donc le BMW CE 04 est équipé de roues relativement grandes pour un scooter – 15 pouces devant et derrière – mais surtout sa silhouette est longue, plate et basse, avec une proue étroite, dépouillée, et une roue arrière qui est exposée fièrement sans le moindre pot d’échappement, filtre à air ou variateur qui élargissent l’aspect postérieur de la plupart des scooters à moteur thermique.

BMW courroie
Le moteur électrique entraîne directement (une seule vitesse) la roue arrière par le biais d’une courroie crantée.

Autre choix esthétique, mais qui est aussi fonctionnel, la propulsion électrique, ayant besoin d’une batterie pour son réservoir d’énergie, permet de placer ce « réservoir » sous une forme aplatie, sur tout le « plancher » du scooter. Ce qui veut dire aussi que l’un des éléments qui pèse le plus dans ce véhicule se trouve placé pile au centre dudit véhicule, en position la plus basse possible. Cela a pour avantage de faciliter les manoeuvres et de donner un bon contrôle du CE 04 en roulant, nous y reviendrons, mais aussi de libérer un bel espace entre le plancher et la selle, qui est par ailleurs basse elle aussi, longue et assez étroite, et donc facilement accessible pour des personnes de petite taille.

BMW batteries
On le voit bien sur cet « écorché »: l’ensemble des 40 cellules composant les batteries du CE 04 est placé dans le « plancher » du scooter; tout en bas, et au milieu du véhicule. Le moteur électrique se trouve quant à lui entre les batteries et la roue arrière, aussi tout en bas.

Cet espace entre la selle et les batteries est occupé sur le CE 04 par un coffre. Un coffre qui a par ailleurs la particularité de pouvoir s’ouvrir avec une porte latérale, ce qui fait qu’il n’est nul besoin de soulever la selle pour ranger un casque ou d’autres objets.

MBW coffre
Le coffre de rangement transversal s’ouvre par le côté droite, et on peut y ranger un casque intégral.

Les BMW CE 04 qui nous attendent sagement parqués devant l’hôtel sont des exemplaires gris, avec un petit pare-brise orange translucide. Pour l’instant, seul un autre coloris, blanc, est disponible. Avec possibilité d’ajouter des auto-collants pour compléter la déco. Vus de près, les CE 04 ont l’air un peu moins longs, mais on se demande tout de même si un deux-roues avec un tel empattement (plus d’1m60!) tourne facilement et rapidement dans le trafic du centre-ville et si les demi-tours ne vont pas devenir des pensums.

Comme pour tous les véhicules électriques, il y a une procédure de mise sous tension du moteur et des batteries. Cela s’effectue ici en tirant un des deux leviers de frein – comme sur tous les scooters, la commande du frein postérieur se trouve du côté gauche du guidon – en même temps qu’on appuie sur le « starter » côté droite du guidon, qui ressemble fortement à ce qu’on trouve sur un scooter ou une moto à moteur thermique. Précisons que la clé livrée par BMW est un transpondeur, et que l’activation du véhicule se fait donc sans contact (système Keyless).

Il n’y a pas de vitesses, et donc pas de boîte ni d’embrayage. Et donc pas de possibilité de bloquer par ce biais le CE 04 à l’arrêt. Mais lorsque la béquille est abaissé, cela empêche par contre tout mouvement, ce qui est parfait comme sécurité pour empêcher le véhicule de se mettre à dévaler la pente quand vous n’y prenez plus garde.

BMW CE 04
Le côté droite du demi-cercle sur l’écran indique la puissance à disposition, qui varie notamment selon le mode de pilotage choisi. Et à gauche, le degré de frein régénératif (à la décélération), qui varie également en fonction du mode de pilotage. Et juste en dessous les barres bleues indiquent le niveau de charge des batteries. On a aussi une estimation de l’autonomie restante, etc.

Le grand écran en couleur qui fait partie de la dotation de série s’allume et se remplit relativement rapidement. Et son affichage de base est simple et très lisible. Il donne en gros l’état de charge des batteries. Ce n’est que lorsque l’on met le contact que cela change et que l’on voit apparaître un arc de cercle indiquant en grand quelle est la puissance que l’on utilise en temps réel, et quel est à contrario la « quantité » de « frein moteur » à laquelle on fait appel quand on relâche l’accélérateur.

Des modes de pilotage et un anti-patinage

Via un bouton sur le commodo de droite, on peut choisir entre plusieurs modes électroniques de pilotage. De série, le CE 04 en a trois, qui sont Road (route), Rain (pluie) et Eco (économie). Le premier est assez vif dans sa réponse à la commande d’accélération, avec une fonction de récupération qui n’est pas à 100%, mais presque, tandis que le mode pluie est beaucoup plus doux, avec encore  moins de récupération à la décélération. Et ce pour réduire le risque d’une roue arrière qui se met à déraper lorsque l’on coupe d’un coup sec l’accélérateur et que l’on roule sur un revêtement glissant – comme par exemple quand il pleut, que la route est froide, etc. Enfin le dernier de ces trois modes est tout aussi progressif dans ses accélérations que le mode pluie, mais il y a une récupération d’énergie au maximum, fort logiquement.

On a dans tous les cas à disposition un anti-patinage simple, l’ASC de BMW, qui ne prend pas en compte l’inclinaison latérale du scooter, et un ABS.

Nos CE 04 de test étaient de plus pourvus d’un quatrième mode, baptisé Dynamic, en option. Il est encore plus vif à l’accélération que le mode Road, il donne le 100% de récupération et va de pair avec un contrôle de traction (anti-patinage) dit dynamique, qui tient compte dans ses interventions de l’angle d’inclinaison, et un ABS Pro de virage, qui fait de même.

BMW commodo
Les commandes sur la partie gauche du guidon. Des boutons et un multi-contrôleur (la grosse molette tout à gauche) que l’on retrouve sur la plupart des motos et scooters BMW actuels. Et une ergonomie bien pensée.

Le passage d’un mode de pilotage à l’autre se fait via le bouton dédié sur le commodo de droite. Et toutes les commandes se trouvent réparties sur les deux commodos. On a en particulier une série de boutons sur celui de gauche, avec en sus une grosse molette qui est le désormais bien connu multi-contrôleur de BMW. Avec le gros basculeur portant l’indication « Menu », il permet de naviguer dans les menus de l’affichage, de changer les réglages du véhicule, de remettre à zéro les indications liées aux trips, etc.

A droite, on peut même avoir parmi les options le dispositif d’appel d’urgence semi-automatisé de BMW, l’eCall.

Un iPhone était aussi rangé dans le compartiment « climatisé » (avec ventilation) sur nos scooters de test, soit dans le vide-poche de gauche, et branché sur une prise USB pour la recharge en continu. Il avait déjà été jumelé avec le module de connectivité du CE 04, ce qui donnait accès notamment à un système de navigation GPS par carte et indications. Une carte plus que lisible sur le grand tableau de bord en couleurs de 10,25 pouces de diagonale, un des plus grands du marché des deux-roues motorisés dans l’absolu. La connectivité est présente de série sur ce modèle, tout comme l’écran couleur.

BMW smartphone
La connectivité par Bluetooth avec les smartphones est disponible de série sur le CE 04. Tout comme un compartiment de rangement et de recharge ventilé pour le smartphone.

Et le guidage par carte, ainsi présenté, est très efficace, clair et rapide. Même dans la jungle urbaine de Barcelone, au centre-ville, et sur le réseau multiple de périphériques qui connecte l’agglomération barcelonaise. On a testé!

BMW GPS

Nous n’avons par contre pas pu tester le jumelage secondaire avec un intercom de casque, car le nôtre, de casque, en était dépourvu. Certains collègues ont tenté de le faire, mais tous n’ont pas réussi. Il faut savoir que ce système fonctionne bien avec des équipements approuvés par BMW, soit les casques et intercoms qui portent la marque allemande, mais que c’est un peu aléatoire et que la connectivité BMW ne fonctionne en règle générale pas à 100% avec des équipements non approuvés. Bien que, selon les responsables du projet CE 04, de gros progrès aient été faits récemment dans ce domaine.

Les autres fonctions disponibles grâce à la connectivité sont la musique et la téléphonie, et certaines données supplémentaires relatives au véhicule.

Le BMW CE 04 maniable en ville

Ce véhicule s’est en fait révélé parfaitement adapté à la conduite en ville. Nous avons roulé dans des conditions vraiment urbaines, avec de grands rond-points bien recouverts de voitures, de camionnettes et de scooters, des présélections multiples et un trafic pas super dense mais déjà bien « épais ». La largeur modeste du BMW CE 04 est ici un atout pour se faufiler. Et la pêche immédiate du moteur électrique, c’est-à-dire son couple maximal de 62 Nm disponible depuis presque zéro « rotations » du moteur, est aussi fort utile pour progresser à bonne allure. De plus, la dosage de l’accélérateur à basse vitesse est parfait pour cet exercice, on a une connection très intuitive entre le poignet droite et la roue arrière, et il n’y a jamais le moindre à-coup. On salue au passage la transmission par courroie crantée, qui permet de réduire au minimum l’entretien périodique du véhicule.

BMW CE 04
En ville, malgré sa longueur et son empattement long, le CE 04 est plutôt maniable et se faufile avec aise dans le trafic.

Quant à a longueur et à l’empattement conséquent du scooter, ils sont neutralisés par un centrage des masses efficaces, avec le gros du poids placé bas et de manière centrale, et une géométrie qui offre un parfait compromis entre stabilité et agilité. On peut ainsi faire demi-tour dans une petite rue, en profitant du bon rayon de braquage du guidon et en penchant un peu l’engin pour raccourcir le virage, sans que cela soit difficile ou risqué. Et toujours avec un contrôle de l’accélération très simple et facile. Pour résumer le CE 04 n’est pas aussi agile qu’une Vespa (pour donner un exemple), mais il est tout de même très maniable.

BMW TFT
Le symbole qui s’affiche lorsque l’on active la marche arrière.

Et puis, même si les quelque 230 kilos du véhicule sont dans la norme pour un maxi-scooter, et se situent même dans la partie basse de cette norme, on a encore à disposition une marche arrière, qui est selon nous elle aussi très simple d’utilisation: à l’arrêt, on presse en continu sur un bouton placé à gauche du guidon et marqué « R » (pour Reverse)… et on tourne la poignée d’accélération comme d’habitude quand on veut avancer. Le scooter recule alors à la vitesse du pas, et on le place là où l’on veut aller pour sa manoeuvre. Dès que l’on relâche le bouton, actionner l’accélérateur aboutit à nouveau à une marche en avant.

Il va de soi qu’il n’y a aucun vibration perceptible, juste un léger sifflement typique d’un moteur électrique. Les clignotants, à LED, s’éteignent d’eux-mêmes une fois le virage ou le changement de présélection effectué, ou simplement si on les laisse actifs en ligne droite un certain temps. Comme sur d’autres BMW. Et les rétroviseurs donnent une bonne… rétrovision. On peut les orienter selon ses préférences, et il y a pas mal de marge de manoeuvre.

BMW CE 04

Pour en venir à la selle, il faut noter tout d’abord qu’elle se trouve à une hauteur plus que raisonnable du sol. On l’enjambe simplement pour monter à bord, pas besoin de beaucoup lever la jambe, pour quelqu’un qui comme le sous-signé mesure 1m70. Le rembourrage est correct, mais elle est aussi assez étroite. Il est probable qu’un trajet de plus de 120-130 km d’une traite pourrait s’avérer un peu inconfortable pour les cuisses à la jonction avec le postérieur. Mais les bords de la selle sont arrondis, ce qui minimise l’éventuel problème. Et puis, avec un rayon d’action maximum de 130 km pour ce BMW CE 04, on ne risque pas d’y être confronté.

Notre machine de test était pourvue d’une des deux variantes de la selle confort, qui ajoute un petit renflement entre la partie pilote et l’espace dédié au passager. On a deux variantes de placement de ce renflement, et donc deux selles, que l’on choisira en fonction de la taille du pilote et de ses préférences ergonomiques. Pour la stature du sous-signé, encore une fois, il y avait bien assez d’espace à disposition du pilote pour se placer plus ou moins en avant ou plus ou moins en arrière selon le style de conduite choisi.

BMW selle
La selle confort, avec son renflement-dosseret entre la portion dévolue au pilote et celle réservée au passager. Il existe deux variantes de cette selle, qui placent ce renflement plus ou moins loin du bord antérieur de la selle, et réservent donc plus ou moins d’espace au passager. Ici, c’est la version qui accord le moins d’espace au passager. Et la déco bi-ton est aussi une option.

Les platines repose-pieds, de même, laissent la possibilité de placer ses pieds où l’on veut, tout en avant, sur les surfaces qui remontent, pour détendre les jambes, ou à plat, plus ou moins en avant ou à la verticale des mollets, les genoux dessinant un angle droit. La largeur de ces platines repose-pieds est bonne, c’est en tout cas mieux que sur de nombreux petits scooters urbains asiatiques ou même européens. Une personne avec une grosse pointure, au delà du 44 ou 45, se trouvera cependant peut-être avec les bords des chaussures qui débordent et que l’on ne peut pas placer en entier sur le plan incliné. Mais par rapport au reste du marché, le CE 04 fait plutôt mieux que la moyenne. Et le revêtement des platines, en caoutchouc ouvragé, offre une très bonne adhérence à vos semelles.

Les aspects pratiques ne sont pas oubliés sur ce scooter électrique. Le coffre de rangement est accessible par une porte placée sur le côté droit. Nul besoin d’ouvrir la selle. Un casque intégral de bonne taille y entre moyennant un peu de réflexion. Et un casque sans mentonnière y prend place en laissant encore pas mal de place pour d’autres objets. On a aussi deux vide-poches à l’avant, dont un est destiné surtout à la prise de recharge des batteries, et dont l’autre est fait pour mettre à l’abri et recharger un smartphone, avec un ventilation exprès qui empêche la surchauffe dudit smartphone pendant la recharge (par un câble USB). On peut cela dit encore placer quelques menus objets des deux côtés.

Lors des pauses café, ou en attendant son tour pour les photos dynamiques, on utilise sans arrière-pensée la béquille latérale, solide et de la bonne longueur. Une fois repliée, elle « disparaît » visuellement dans la ligne du scooter.

BMW béquille
Une fois repliée, la béquille latérale devient presque invisible.

Quant au guidon, ses poignées reviennent suffisamment en arrière, et à la bonne hauteur, et offre à un grand nombre de conducteurs et conductrices un maniement aisé et peu fatigant.

Comme nombre de moteurs électriques pour des motos, et comme c’était déjà le cas dans le précédent maxi-scooter électrique de BMW, le C Evolution (lire notre essai), les accélérations sont fortes, si on ouvre la poignée en grand, dans les modes Road, et surtout Dynamic. BMW donne comme valeur de pointe un temps de seulement 2,6 secondes pour passer de zéro à 50 km/h. Nous n’avons pas mesuré, mais le BMW CE 04 laisse sur place la quasi-totalité des autres scooters au départ du feu, TMAX compris. La preuve que ce genre de véhicule n’est pas que rationnel et raisonnable, mais peut aussi être excitant.

Pour sortir du centre-ville, et aller rouler sur l’une des plus célèbres collines de Barcelone, là où se trouve le parc d’attraction Tibidabo, nous avons dû emprunter quelques kilomètres de voies plus rapides. Pas de vraie autoroute, mais des boulevards périphériques où la vitesse est en principe limitée à 60, 70, voire 80 km/h. Avec de rares tronçons permis jusqu’à 100 km/h. Le CE 04 a fait preuve d’une stabilité imperturbable, et les bosses avalées à ces vitesses n’ont pas plus causé d’inconfort qu’à 40 ou 50 km/h en ville. La vitesse maximale est de toute façon limitée électroniquement à 120 km/h. Il n’existe pour  l’instant pas de régulateur de vitesse dans les options.

BMW CE 04

La protection contre le vent et l’air, et par conséquent aussi contre la pluie, pourrait être un des points faibles de ce maxi-scooter électrique. Du moins dans la version standard de série. Avec un pare-brise assez minimaliste et pas très haut, et un bouclier certes enveloppant mais pas très large, on a les pieds et les tibias qui sont à l’abri, et tout le reste du corps qui reste pas mal exposé. Il y a heureusement très peu de turbulences, l’aérodynamisme ayant manifestement été étudié par le constructeur.

Si on veut plus de protection, un pare-brise haut est disponible dans les accessoires. Pas de protège-mains, par contre. Il faudra se rabattre sur les tabliers pour scooters proposés par différents fabricants externes.

BMW CE 04

Sur les routes dégagées qui serpentent entre les collines de Barcelone, et qui surplombent la ville, on trouve des tronçons avec de beaux virages. De quoi tester le comportement du CE 04 dans une conduite plus dynamique, presque sportive. Et c’est dans ce type d’utilisation que l’on découvre l’excellent grip fourni par les pneus d’origine, des Pirelli Diablo Rosso Scooter. Même si les températures extérieures sont proches du zéro degré, ils sont collés au bitume! Et le BMW CE 04 est à la fois précis et assez vif dans ses changements d’angle et de direction, et on a de quoi prendre de la vitesse en virage, avec une garde au sol très respectable pour un scooter.

Si on insiste vraiment, et que l’on ouvre en grand l’accélérateur plein angle, il se peut, en fonction du caractère plus ou moins glissant du revêtement, que l’on fasse l’expérience de ce que l’on peut qualifier de « mini-drift », ou tout petit dérapage, de la roue arrière. Dans ces cas, le contrôle de traction (DTC sensible à l’angle, optionnel, sinon c’est un anti-patinage ASC plus basique) intervient rapidement mais avec délicatesse et vous permet de continuer votre marche en avant presque sans ralentir.

Quand on doit ralentir, que ce soit de manière fine pour corriger une trajectoire, ou avec force pour éviter un accident, le système de freinage BMW est là et bien là. A l’avant, on a deux disques et des étriers à 4 pistons qui offrent au besoin une grosse force de freinage, mais que l’on peut doser avec précision et très facilement. Lorsque le CE 04 est sur l’angle, un freinage costaud ne redressera que très peu le train avant.

BMW freins

A l’arrière, on a logiquement moins de force finale à disposition, mais c’est tout aussi facile. Et le levier du frein arrière est un peu plus brusque que celui du frein avant, comme il sied sur un scooter. Une action décidée sur le levier gauche fera intervenir l’ABS sur la roue arrière, sans que l’on perçoive de manière trop intrusive les pulsations de l’anti-blocage, qui se produisent de façon quasi harmonieuse. Il est vrai que, là aussi, nous disposions de l’ABS Pro de virage, une option, plus précis et plus fin que le système de série standard.

Restent les questions du rayon d’action, des possibilités de recharge et du temps de recharge! Le CE 04 est livré d’origine avec un câble électrique et un chargeur. Côté scooter, on a une prise de type 2 (grosse et ronde), et côté recharge un adaptateur pour une prise domestique (secteur). Si l’on veut se brancher sur une borne de recharge rapide, de type automobile, c’est possible, si cette dernière est nantie d’un câble de recharge avec une prise de type 2. Et dans les options, on trouve encore un chargeur rapide, qui double plus ou moins la capacité.

BMW recharge
La recharge peut s’effectuer par le biais d’une borne murale, ici de marque BMW, et avec un câble possédant une grosse prise ronde, qui fait partie de l’infrastructure mise à disposition avec la borne. Ou avec un adaptateur (fourni de série) pour une prise domestique normale plus petite.

Notez qu’il n’est pas possible, en l’état, de charger le BMW CE 04 sur une borne de recharge de type rapide à courant continu – comme celles que l’on peut employer par exemple pour refaire le plein d’électrons sur une voiture électrique de luxe, genre Tesla.

Durant notre test d’une journée, nous n’avons pas eu l’occasion d’expérimenter en temps réel la recharge du scooter. Nous avons juste eu l’occasion d’observer comment l’on branche le câble de recharge d’une borne BMW murale, et ce qui s’affiche alors sur l’écran. Côté interface, c’est très simple.

BMW annonce, pour passer de zéro à 80 pourcent de charge, une durée de 3h30 via le chargeur d’origine, avec une prise domestique. Ce temps se réduit, toujours selon le constructeur, à une heure et cinq minutes si l’on dispose d’un chargeur rapide (6,9 kW au lieu de 2,3). Comme le rayon d’action d’un « plein » dépasse les 100 km, en utilisant le CE 04 de la manière que son créateur a prévu, soit en ville et dans une agglomération, pas de problème donc, on peut même rouler durant plusieurs jours avant de se trouver à cours de « jus ».

Par contre, pour voyager, ce sera logiquement plus compliqué. Et le CE 04 n’est pas vraiment conçu pour cela.

A la question de savoir pourquoi BMW n’a pas développé un scooter avec des batteries amovibles, que l’on puisse emporter chez soi pour recharger, la nuit par exemple, Markus Schramm, directeur de BMW Motorrad, répond que ce maxi-scooter est un produit plutôt premium, et que la clientèle qui correspond à ce genre de produit dispose en général d’une habitation qui lui permet de recharger le véhicule, via une prise secteur dans le garage individuel, ou via une borne murale ad hoc.

BMW CE 04

On ajoute qu’il est possible d’acheter une version du CE 04 qui est éligible pour le permis A1. Soit celui qui correspond dans les motos et scooters à moteurs thermiques à des 125 cm3. La puissance est alors limitée à 15 chevaux. Puisqu’il s’agit d’un véhicule à moteur électrique, la limite s’applique un peu différemment. Il faut que la puissance nominale, c’est-à-dire la puissance durant un temps donné, réglementé, ne dépasse pas 15 chevaux. Mais on peut avoir plus à disposition de manière très ponctuelle, ce que l’on définit alors non pas comme la puissance nominale, mais comme la puissance maximale, qui est ici, pour la version A1 du scooter, 31 chevaux. A comparer aux 42 chevaux de puissance maximale de la version non bridée pour le permis A1, qui correspondent alors à 20 chevaux de puissance nominale.

Du fait toujours des différents règlements en vigueur dans ce domaine pour les véhicules électriques ou thermiques, l’autonomie maximale du CE 04 A1 descend de 130 km à 100 km!

Le prix de base du BMW CE 04 est annoncé à 12700 francs. Et ce nouveau modèle devrait être disponible dans les concessions suisses (moto) à partir du mois de mars 2021, dans les deux coloris blanc ou gris. Si l’on y ajoute le pack d’équipements optionnels supplémentaires dont nous disposions, plus un chargeur rapide, l’addition grimpe à un peu plus de 15000 francs.

En Suisse, on peut avoir ensemble les packs City (poignées chauffantes, béquille centrale, anti-vol et monitorage électronique de la pression des pneus) et Dynamic (mode de conduite Dynamic, ABS et DTC de virage, feux de virage adaptatifs, feux de jour), pour 1050 francs, au lieu de 1170 francs, sous le nom de Finition Pro. On peut encore égayer un peu les surfaces de carrosserie, y compris le côté droite de la roue arrière, qui est livrée avec un look de roue pleine, avec quelques kits d’autocollants, dont celui qui fait ressembler le CE 04 au concept CE 04 qui a été présenté il y a un peu plus d’une année déjà: le blanc comme couleur de base, avec des accents orange prononcés et des logos CE 04 bien visibles.

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter le site suisse de BMW Motorrad, ou vous adresser notamment à notre partenaire dans l’Annuaire suisse des professionnels de la moto, la division moto de l’entreprise Facchinetti, qui a un garage à Meyrin (GE) et un autre à Crissier (VD).

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