Essai – Les nouvelles Yamaha Niken GT et Tracer 9 GT+, de bonnes compagnes de voyage

Publié le 4 mai 2023 par Miguel, mis à jour le 25 juillet 2023.

Photos: DR, Yamaha, Ant Production.

Test Yamaha

Essai – Les nouvelles Yamaha Niken GT et Tracer 9 GT+, de bonnes compagnes de voyage

Nous nous sommes rendus en Sardaigne pour l’essai de deux Yamaha de la gamme des voyageuses. La nouvelle Niken GT est une moto confortable et surprenante. Elle est équipée pour le voyage et son double train avant rassure car il offre une bonne tenue de route. La nouvelle Tracer 9 GT+ reprend les traits et les performances du modèle GT de base, mais offre de belles nouveautés, dont un régulateur de vitesse adaptatif et un nouveau système de freinage d’urgence.

La Sardaigne est, pour beaucoup, l’un des point de rencontre les plus prisés des amateurs de voyage à deux-roues. Forte de ses belles routes sinueuses et de son paysage plutôt sauvage, cette île a beaucoup à offrir. C‘est ici que Yamaha nous a invités pour un essai des dernières voyageuses de la gamme, la Tracer 9 GT+ et la Niken GT.

L’objectif était de mettre en lumière les capacités et la technique de la nouvelle version + de la Tracer 9 GT, et celles de l’un peu moins nouvelle Niken GT à trois roues. Vous pouvez également lire notre article de présentation de la Tracer 9  GT+.

Accueillis dès notre atterrissage à Olbia par l’équipe Yamaha déjà présente depuis plusieurs jours, à peine nos valises récupérées, nous voilà jetés dans une petite salle de présentation où aura lieu le briefing du séjour. Une fois le speech terminé, on s’équipe et on se dirige sur le parking de l’aéroport, car oui, ça commence tout de suite! C’est là que devant nos yeux fatigués par le trajet se présentent toute une livraison de Niken GT. 

GT+
La Niken GT dans son coloris « Yamaha Black » (à gauche) et la nouvelle Tracer 9 GT+ dans son coloris « Power Grey » (à droite).

Un Ovni parmi les GT

C’est une moto atypique que vous ayez déjà peut-être croisé lors d’événements sportifs à vélo, puisque que Yamaha sponsorise et soutient fièrement les compétitions cyclistes, notamment en utilisant les Niken  comme véhicules ouvreurs et de safety. Vous pouvez par ailleurs lire notre test de la version précédente de cet OVNI motocycliste.

Arrivés devant les véhicules au look de vendangeur, nous avons juste le temps d’enfiler nos casques et de connecter nos smartphones, car l’interface Yamaha nous permet, à l’aide de l’application Myride, de dupliquer l’écran de nos smartphones sur le nouvel écran TFT couleur de 7″ de l’engin. Ceci permet, entre autre, d’afficher la carte de votre système de navigation sur ce dernier. À savoir que les motos sont livrées avec une application Garmin incluse.

Nous voilà donc sur le départ pour un trajet de 160 km au total jusqu’à notre hôtel. Sensible du popotin, je remarque dès mon assise sur la Niken GT que la selle est large et confortable. La position de conduite est plutôt droite et la saisie du réservoir entre les cuisses est aisée. Assis à 825 mm du sol, du haut de mes 1m78, je n’ai aucune difficulté à poser les deux pieds bien à plat. Car oui, malgré les trois roues, il est nécessaire de poser le pied à l’arrêt.

Niken GT

Une moto atypique mais efficace

Le guidon est à bonne hauteur et, ergonomiquement, toutes les commandes sont intuitives d’accès. Les rétroviseurs offrent une visibilité parfaite du fait de leur position très excentrée et qui de ce fait n’est pas polluée par le pilote, les valises ou quelconque autre partie de la moto. Cependant, le hic d’une telle installation est que les rétroviseurs se trouvent très éloignés du pilote et il faut presque se coucher sur la moto pour pouvoir les régler. Pas très pratique, lorsque l’on roule… 

Les commodos sont clairs. Les touches facilement accessibles.

Autrement, la Niken GT peut paraître imposante ou décourageante à première vue, mais dès les premiers tours de roues, on comprend tout de suite qu’elle se pilote comme une moto lambda. L’objectif que vise la firme Japonaise aux trois diapasons avec pareil engin est une moto qui se veut touring, équipée comme telle avec des valises, un régulateur de vitesse et un poste de pilotage confortable. Elle est rassurante à l’aide de son double train avant mais ne perturbe pas dans son usage similaire à une moto « traditionnelle », et c’est plutôt réussi.

Niken GT 2023
Le double train avant. Deux roues, deux pneus, deux disques de frein et quatre plaquettes !

Sur la route, la Niken se comporte bien. Le moteur est le même que le reste de la gamme 900: le CP3 trois-cylindres, qui a déjà plus que fait ses preuves par les sensations qu’il procure et son bel équilibrage entre un couple de 90,7 Nm et une puissance de 114 ch. Il a fait l’objet d’une légère refonte pour permettre au couple maximum d’arriver 1500 tr/min plus tôt que précédemment, soità 7000 tr/min. Sur la Niken, il a été légèrement radouci et le poids conséquent de cette moto (270 kg) accentue peut-être cette impression de douceur par rapport au reste des consœurs de la gamme.

Le son de ce moteur n’est pas aussi prononcé que sur le reste de la gamme 900, ce qui est très agréable pour une moto prévue pour de longues heures de route. 

Le CP3, fierté de la firme Japonaise.

La moto est agile en dépit des apparences mais demande un poil de force en plus pour la mise en angle. Le double train avant fait bien son travail d’assurance, il demande un léger temps d’adaptation mais une fois que l’on comprend que ça marche, on a tendance à vouloir se lâcher dans les courbes. Bien que la moto ait été prévue pour garder un angle relativement droit en virage, elle offre tout de même un angle d’inclinaison maximal de 45°, ce qui reste très correct pour une bête à trois pattes.

Le châssis a été revu pour coïncider avec l’agilité globale de la moto et les suspensions arrière ont été améliorées par rapport au précédent modèle et sont réglables. 

Niken GT
Pencher en toute confiance.

Techniquement mise à jour

La moto arbore désormais un Shifter Up/Down, là où le modèle précédent en était dépourvu, ainsi qu’un régulateur de vitesse, qui fonctionne à condition d’être au minimum à 50 km/h avec au moins le 4ème rapport engagé. Une bulle réglable manuellement à l’aide d’une pince fait aussi partie des nouveautés et protège plutôt bien du vent.

La bulle est réglable à l’aide d’une pince qu’il suffit de comprimer pour ensuite tirer la bulle vers le haut ou le bas.

Deux prises de courant sont disponibles sur ce modèle, une avec un port USB au niveau du tableau de bord et une prise 12V sous la selle. Cette nouvelle version bénéficie à présent de poignées chauffantes incluses et la selle confort a été redessinée. Le réservoir est d’une capacité de 18 l et permet une autonomie d’environ 310 km . 

Une prise USB sous le tableau de bord. Une prise 12V sous la selle.

Cette version est à présent livrée avec deux valises latérales rigides de 30 l fermant à clé et qui peuvent contenir un casque intégral standard, à condition de le mettre à l’envers.

La moto est livrée avec deux valises latérales rigides avec verrou à clé.

En résumé, cette Niken GT est une bonne surprise. Elle propose efficacité, confort et autonomie avec un équipement relativement complet. Le nouvel écran TFT 7’’ en couleur est tout à fait lisible. On dénote toutefois un affichage de la vitesse inscrite du régulateur de vitesse qui se noie dans la masse d’informations à l’écran. Si le prix conséquent de la bête, affiché à 18990 francs (peut varier en fonction de la commande) ainsi que son look ne vous effraie pas, la Niken GT reste une moto tout à fait intéressante. Attention toutefois, cette moto sera disponible en Suisse uniquement sur la demande du ou de la client/e.

Niken

 

Une voyageuse avec un « plus »

L’essai de la Niken GT n’étant qu’une mise en bouche, le plat principal pour lequel nous sommes présents sur le sol sarde n’est ni plus ni moins que la nouvelle Yamaha Tracer 9 GT+. Le second jour, le briefing nous annonce une aventure sur plus de 215 km à travers les routes sinueuses, et peuplées d’animaux, de l’île italienne, au guidon de la nouvelle Sport GT tout droit sortie du QG d’Iwata, dans la préfecture de Shizuoka. 

GT+
Les trois versions de la Tracer 9. La standard (à gauche), la GT (au centre) et la GT+ (à droite).

« Nouvelle? », me direz vous. Certes, la moto reprend la base du modèle le plus récent, dont notre essai complet peut être lu ici. Pourtant, cette version + apporte son petit lot de technologies nouvelles et très intéressantes. Esthétiquement, la moto reprend trait pour trait le design du modèle standard. Elle arbore cependant deux nouveaux coloris, le Power Grey et l’Icon Performance. Elle bénéficie de la nouvelle génération de jantes, dites « Spin Forged », un nouveau procédé où les jantes sont fabriquées par fluotournage. Le but d’un tel procédé est de conserver la solidité de la jante tout en réduisant son poids final. Ces nouvelles jantes équipent tous les modèles Yamaha équipés du moteur CP3 depuis 2021.

GT+

Déjà connue, mais en mieux !

Tout comme la Tracer 9 GT, elle est équipée de poignées chauffantes d’origine ainsi que de deux valises semi-rigides d’une capacité de 30 l, pouvant contenir un casque intégral standard. Son réservoir de 18,7 l et sa consommation moyenne de 5,5 l/100 km permettent une autonomie d’environ 370 km. 

GT+
La selle d’origine de la Tracer 9 GT+ est confortable, mais quand même moins que celle de la Niken GT.

Au niveau du moteur, elle bénéfice également de la nouvelle génération du CP3, plus efficace, car le couple maximum arrive plus tôt et frappe plus fort. Au niveau du son, un travail a été effectué pour baisser les décibels produits par le CP3 sous la barre des 95 dB. Une bonne nouvelle pour les amoureux du Tyrol autrichien. À l’instar des nouvelles MT-09 et XSR 900, ce nouveau CP3 possède une admission et un échappement redessinés dans le but de rediriger le son vers le poste de pilotage.

C’est plutôt réussi puisque la moto est plutôt discrète lors de son passage du point de vue d’un spectateur alors que le pilote entend et ressent le moindre décibel. Ceci accentue grandement le côté sportif du CP3, ce qui est plutôt agréable sur un roadster ou une Sport Heritage. En revanche, cela peut devenir inconfortable sur de longues heures de route du fait que ce nouveau design rend le moteur très bruyant pour le pilote. Reste encore que pour cela, vous devez mettre la poignée des gaz en butée, ce qui n’est pas le cas lors d’une conduite dite «de voyage». 

GT+

Une sportivité manifestement prouvée

Le châssis et la partie-cycle restent les mêmes, très agiles et efficaces tant en courbe qu’en ligne droite. Cette moto reste très sportive, d’où son appellation de «Sport GT». Bien qu’elle possède maintes options de confort et de touring, son but premier n’est pas d’être affiliée à un trail, mais bel et bien à un roadster de voyage. Elle est plus agile et sportive qu’un trail de même catégorie, mais peut-être moins polyvalente. La position du pilote, certes droite, est tout de même légèrement vers l’avant.

Le réservoir est plus fin au niveau des cuisses pour une meilleure saisie avec les jambes et les repose-pieds sont plus hauts, ce qui force les jambes à être plus pliées. Ceci montre encore une fois que l’objectif de Yamaha avec cette moto est de rester axé sur un côté plus sportif. 

GT+
De belles améliorations ont été apportées aux suspensions. Le train avant est plus fiable que jamais sur ce type de châssis. Les suspension pilotées électroniquement font un travail remarquable.

Des nouveautés très appréciables

Passons aux choses sérieuses à présent. Parlons des nouveautés. Elles se trouvent dans les détails, mais quels détails! Cette nouvelle GT+ montre fièrement son tout nouvel écran TFT couleur de 7’’ qui améliore grandement l’affichage et la lisibilité des données de route! Vous pouvez y connecter votre smartphone à l’aide du Bluetooth et de l’application MyRide de Yamaha afin d’y dupliquer l’écran de votre smartphone.

Grâce à l’application Garmin incluse dans le système de navigation de la moto, aucun support GPS supplémentaire n’est nécessaire puisque votre carte de navigation s’affiche directement sur l’écran de votre moto de manière lisible et sans perturber les autres indications. Ce nouvel écran apporte également une option qui peut paraître un peu gadget et qui permet de modifier le thème de votre écran, avec un choix de quatre présentations graphiques.

Ce modèle est également équipé des suspensions pilotées électroniquement. Un ajout sur la gestion des suspensions a été fait pour permettre de les coupler au système de freinage. Les suspensions vont donc plus ou moins se durcir lors de votre freinage pour le rendre plus efficace et réduire la distance de décélération. 

GT+
Les suspensions pilotées travaillent avec le nouveau radar et le système de freinage pour adapter la conduite en toutes situations.

Mais parmi les grandes nouveautés, elle est à présent équipée d’un radar discrètement situé sous la tête de fourche, entre les phares. Un radar ? Mais pour quoi faire? Eh bien figurez-vous qu’il travaille conjointement avec le régulateur de vitesse pour permettre à ce dernier d’être adaptatif.

Un radar? Pourquoi faire?

Comment ça marche? C’est simple. Le radar va scanner en permanence la route devant vous à la recherche d’éventuels obstacles et demander au régulateur d’adapter la vitesse de votre moto en fonction des données que vous avez inscrites et la vitesse des véhicules devant vous. Par exemple, si vous êtes en campagne et inscrivez une vitesse de croisière de 80 km/h, lorsque vous rattraperez le véhicule plus lent devant vous, qui roule à 70 km/h, la moto va automatiquement ralentir et adapter votre vitesse pour maintenir une distance entre vous et le véhicule. La moto reprendra ensuite sa vitesse initialement inscrite si le véhicule devant vous accélère ou quitte votre voie.

Par ailleurs, la distance que vous décidez de maintenir entre vous et les obstacles est paramétrable en quatre niveaux, du plus proche au plus éloigné.

GT+
Le radar est ce petit boîtier noir, situé entre les deux optiques du bas.

Pour la gestion de la vitesse, la moto va d’abord décélérer en utilisant le frein moteur. Si un ralentissement plus conséquent est nécessaire, elle utilisera ensuite légèrement les freins, mais jamais de manière conséquente pour ne pas surprendre le pilote.

 La cerise sur le gâteau, c’est que ce système inclut une technologie de dépassement qui anticipe votre manoeuvre dès que vous déclarez votre intention en enclenchant un clignoteur. Le système permet alors, sans que vous n’ayez à intervenir sur l’accélérateur, d’atteindre la vitesse choisie au préalable en réglant le régulateur, et d’effectuer ainsi un dépassement plus fluide et plus rapide.

GT+

Nous avons testé ce système lors de notre essai sur des routes plus ou moins occupées et cela fonctionne très bien. La moto réagit rapidement à l’arrivée d’un nouvel obstacle et dissocie bien les véhicules sur votre voie du reste des obstacles. Dans le cas où vous vous rapprochez trop de l’obstacle, par exemple lors d’un freinage persistant du véhicule devant vous, la moto finira par afficher un message sur le tableau de bord vous avertissant d’être vigilant. 

Ce système de régulateur de vitesse adaptatif est un vrai plaisir pour gagner en confiance et en repos, mais attention à tout de même conserver votre vigilance en tout temps!

De plus, Yamaha a amélioré sa technologie de voyage depuis le dernier modèle de Tracer 9, car à présent, le régulateur de vitesse est activable dès 30km/h et jusqu’à 160km/h et ce, avec n’importe quel rapport engagé! Précédemment, il était nécessaire d’être au minimum en 4ème vitesse et à 50km/h pour enclencher le régulateur. Et comme pour la GT, l’utilisation du quickshifter lorsqu’une vitesse de croisière est inscrite n’interrompt plus son activation! 

GT+
Le Quickshifter a été amélioré mais reste tout de même un poil capricieux. Surtout lors du rétrogradage.

Une sécurité accrue

Parmi les ajouts technologiques, ce radar travaille également avec un tout nouveau système de freinage, le système UBS (système de freinage unifié). Ce système utilise le radar, en cas de freinage d’urgence, pour calculer votre décélération par rapport à l’obstacle et va venir rajouter physiquement du freinage s’il juge possible pour vous de freiner davantage. Ceci dans un but de sécurité ultime pour vous permettre d’arrêter la moto le plus rapidement et efficacement possible. 

Ces nouvelles Yamaha Tracer 9 GT+ sont des Sport GT très efficaces et très intéressantes. Malgré un moteur bruyant lors d’une conduite sportive et un quickshifter un peu capricieux lors du rétrogradage, de gros progrès techniques ont été apportés à ces modèles pour les rendre plus attrayants. La réponse aux gaz est devenue très fluide et précise, même en mode Sport.

GT+

Nouveautés, nouveaux tarifs

Le moteur et le châssis sont plus efficaces que jamais sur ces modèles et les ajouts technologiques sur cette version GT+ sont très appréciables. Ils rajoutent une touche de confort à l’ensemble de la voyageuse. Le prix de ce nouveau modèle à lui aussi été (logiquement) revu à la hausse et se chiffre à 17190 frs, peu importe le coloris.

Ces deux nouvelles voyageuses de Yamaha seront disponibles en Suisse dès fin juin. Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site suisse de Yamaha, ou vous adresser à nos partenaire Yamaha de l’Annuaire suisse des professionnels de la moto. Dans le canton de Vaud, Chevalley Motos, Facchinetti motos (Crissier), MCM Moto (Lausanne), Moto Bolle (Morges). À Genève, la concession Badan Motos. Pour le canton du Valais, hostettler moto (Sion), et pour celui de Fribourg, hostettler moto à Marly.

 

Galerie photos

Created with love by netinfluence agence digitale
Abonnez-vous à notre newsletter mensuelle
Suivez l'actualité du monde de la moto, les nouveautés et l'agenda des événements