Le prototype Triumph TE-1 électrique révèle ses secrets

Publié le 13 juillet 2022 par Jérôme Ducret.

Photos: DR.

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Le prototype Triumph TE-1 électrique révèle ses secrets

La marque anglaise a communiqué sur les résultats finaux du développement de sa première moto électrique. Qui n’est pour l’instant qu’un prototype ayant servi de plate-forme de développement technique pour d’éventuels futurs modèles de série propulsés par les électrons. La machine a délivré une puissance de pointe de 177 chevaux, pour un couple de 109 Nm, un poids de 220 kg… et un temps de recharge de 0 à 80% de seulement 20 minutes.

Nous sommes au mois de juillet 2022, et le prototype Triumph de moto électrique, la TE-1, a terminé ses quatre mois de phase de test intensifs sur circuit, sur banc de puissance, et dans les laboratoires, et la marque anglaise vient de communiquer le résultat de ces tests.

Jusqu’ici, on a pu savoir de quels éléments et composants techniques était fait ce prototype Triumph, et de quoi il avait l’air une fois assemblé (lire notre article précédent).Mais à présent, on a les données techniques de la moto.

prototype Triumph
Le prototype électrique TE-1 de Triumph. Et oui, ce petit air de Speed Triple est voulu.

Ces données, selon Triumph Motorcycles, sont plus favorables, en termes de puissance, d’autonomie, de poids et de temps de recharge, que les objectifs qui étaient fixés au départ du programme.

En résumé, la TE-1, sous sa forme actuelle, développe 177 chevaux de puissance maximale. A un régime de rotation du moteur qui n’est pas spécifié. Pour ce qui est du couple, il atteint 109 Nm et est disponible en tout temps et dans toute situation. Autrement dit, quel que soit la vitesse de rotation du moteur.

prototype Triumph
La TE-1 mise à l’épreuve par le pilote d’essai maison de Triumph, Brandon Paasch, récent vainqueur de la course Daytona 200, aux USA, sur une Triumph à moteur thermique.

La vitesse de pointe est de 217 km/h (135 mph, en unités anglaises). Et l’accélération est bien sûr un point fort de cette machine électrique. Le TE-1 ne prend que 3,7 secondes pour accélérer de 0 à 100 km/h. Et 6,2 secondes si c’est de 0 à environ 160 km/h (100 mph).

Aussi intéressant est le poids, qui est de 220 kg. Ce qui selon Triumph est environ 25% plus léger que les machines électriques disponibles aujourd’hui. Pour se faire une idée, c’est clairement plus léger que les Energica Ego Corse utilisées encore cette année dans la coupe mondiale électrique MotoE. Et aussi un peu plus léger qu’un autre prototype, la V21L de Ducati, qui sous sa forme finale remplacera les Energica dans cette coupe, dès l’an prochain (lire notre article).

prototype Triumph

Et c’est bien sûr beaucoup plus léger que les motos électriques produites en série, dotées de bonnes performances que l’on trouve sur le marché, qu’il s’agisse de Zero, de Harley-Davidson… ou d’Energica.

L’autonomie maximale déclarée par Triumph Motorcycles est de 161 km. Mesurés selon les standards européens. Et le temps de recharge, pour passer de zéro à 80% de charge des batteries, est de seulement 20 minutes. Ce qui est plutôt peu pour un batterie d’une capacité de . Les ingénieurs responsables du projet y sont arrivés en choisissant un système fonctionnant au courant continu, et avec un chargeur de 50 kW. Ce qui est beaucoup pour ce genre de chargeur.

prototype Triumph

A noter que le prototype Triumph utilise un système de refroidissement à la fois pour le pack de batteries (15 kW), produit par la société Williams Engineering, et pour le bloc moteur-chargeur. Et le moteur est un classique moteur électrique synchrone à aimant permanent, avec une seule démultiplication en sortie, et un entraînement par courroie crantée sur la roue arrière.

prototype Triumph
La partie-cycle de ce prototype utilise le bloc batteries-moteur comme élément porteur. Et le reste est de haut niveau et semblable à ce que l’on pourrait trouver sur une naked sportive de la marque à moteur à essence.

D’après Triumph, et d’après aussi les vidéos dévoilées à l’occasion de cette présentation, la TE-1 produit un son caractéristique, qui est semblable à celui d’une turbine, et qui varie en proportion de la vitesse et de la commande d’accélération. Ou des freins. Il n’y a pas de système d’amplification de ce son, qui est d’origine mécanique.

La moto est par ailleurs pourvue d’un système de freinage avec régénération d’énergie. Et d’assistances électroniques au pilotage: 4 modes de pilotage, contrôle de traction, contrôle de wheelie, et deux modes de progression « au pas », en marche avant ou en marche arrière.

prototype Triumph
Les commandes, l’interface et les assistances électroniques sont semblables à ce que l’on trouve sur une Triumph à moteur thermique. Avec en plus la fonciton de frein régénérative de réserve d’énergie, et une marche au pas en avant ou en arrière!

Le design de ce prototype Triumph est volontairement proche des motos naked actuelles à moteur thermique de la marque. Pour offrir de la familiarité aux personnes intéressées par ce genre de mobilité, et pour valider le placement des différents composants « électriques » (batterie, moteur, inverseur, chargeur…) dans un cadre de moto plus ou moins traditionnel, et le comportement dynamique de la moto dans cette configuration.

Un comportement validé par le pilote maison Brandon Paasch, qui a gagné récemment la course des Daytona 200 en Floride, au guidon d’une Triumph Street Triple carénée. Et si l’on en croit les images et les vidéos diffusées par Triumph, ledit pilote semble avoir trouvé son bonheur au guidon de ce prototype Te-1!

prototype Triumph
Le pilote maison Brandon Paasch, vainqueur de la dernière course Daytona 200 – au guidon d’une Triumph Speed Triple carénée – qui a pu tester le prototype électrique de Triumph sur circuit.

« Encore une fois, il s’agit ici de montrer ce que Triumph est capable de réaliser, avec les partenaires de ce projet, en matière de mobilité électrique sur deux-roues », conclut Miles Perkins, « Head of Brand Management » (coordinateur de tous les projets et du développement de la marque).

« Le but n’était pas de créer une machine produite en série, mais de poser les fondements techniques nécessaires, et aussi côté design, pour le jour où nous proposerons ce genre de produit. Rien ne dit par exemple que nous choisirons obligatoirement ce type de système de recharge dans une future Triumph électrique, ou ce type de moto. Ce que je peux par contre dire, c’est que nous avons commencé à travailler sur de futurs produits électriques. »

Source comm. Triumph Motorcycles
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