Bagnaia remporte le Grand Prix d’Italie, avec Quartararo et Espargaro qui surnagent dans une mer de Ducati
Le pilote d’usine du team Ducati, parti sixième sur la grille de départ du célèbre circuit du Mugello, puis relégué au 8ème rang après le départ, a gagné son pari et s’est imposé avec une petite marge sur le champion en titre, qui a pu compenser le déficit de vitesse en ligne droite de sa Yamaha par une meilleure agilité et une bonne stratégie de course. Et pour la troisième fois en trois Grand Prix, le pilote Aprilia Aleix Espargaro monte sur la troisième marche du podium. En Moto2, victoire – la première pour cette catégorie – du champion en titre Moto3, Pedro Acosta, et en Moto3 du leader du championnat Sergio Garcia, qui l’emporte sur son coéquipier en raison d’une pénalité.
Le pilote italien Francesco Bagnaia remporte au guidon de sa Ducati du team d’usine le Grand Prix d’Italie, en franchissant la ligne d’arrivée avec un peu plus de six dixièmes d’avance sur le champion en titre Fabio Quartararo (Yamaha). Mais la surprise est ici plus la deuxième place de Quartararo que la victoire de « Pecco » Bagnaia!
En effet, le célèbre circuit du Mugello est connu pour sa vitesse et ses longues lignes droites. De quoi favoriser les prototypes MotoGP ayant la meilleure vitesse de pointe, en l’occurrence les Ducati, qu’il s’agisse des machines officielles ou des motos des teams satellites. A l’opposé, cette année du moins, les Yamaha de MotoGP sont les motos du paddock qui ont la plus faible vitesse de pointe.
Mais le Mugelli est aussi un circuit dans la ligne droite duquel on peut bénéficier à fond de ce qu’on appelle l’effet d’aspiration, si l’on se trouve derrière la moto d’un concurrent. Et il est aussi important d’avoir une machine capable d’effectuer des changements de direction rapides, serrés et précis.
Toujours est-il que les qualifications, un peu perturbées par quelques gouttes de pluie et plusieurs chutes le samedi, ont permis au rookie Fabio Di Giannantonio (team Gresini Racing, Ducati satellite, modèle 2021), dont c’est la première année en MotoGP, de décrocher sa première pole!
Et presque toutes les premières places de la grille de départ ont été également été occupées par des Ducati. La première ligne était complétée par les deux équipiers du team satellite VR46, Marco Bezzecchi et Luca Marini. La deuxième ligne comprenait, dans l’ordre, la Desmosedici du Français Johann Zarco (team satellite Pramac), celle de Francesco Bagnaia, et enfin la Yamaha de Quartararo.
Le pilote Aprilia Aleix Espargaro, l’un des plus rapides lors des essais libres du vendredi et du samedi matin, a eu un peu plus de peine à placer un bon temps lors des qualifications le samedi après-midi. Il se trouvait au septième rang sur la grille de départ, devant le Japonais Takaaki Nakagami (LCR), meilleur pilote Honda, et Pol Espargaro (team d’usine Honda).
Enea Bastianini, le coéquipier de « Di Gia », actuel troisième du championnat derrière Quartararo et Aleix Espargaro, n’était que dixième. Devant Jorge Martin (Pramac Ducati)… et un certain Marc Marquez. Le champion Honda (huit titres mondiaux!) venait d’annoncer qu’il lui faudrait faire une pause supplémentaire cette année, pour subir une nouvelle opération au bras droite, et que la course au Mugello serait donc sa dernière avant un certain temps…
Malgré son relatif manque d’expérience en MotoGP, sur une Ducati, et ainsi de suite, Di Giannantonio a bien réussi son départ et il a pu virer en tête, devant les pilotes VR46. Et au virage numéro 4, Marini a pris les commandes. Puis, entre les virages 10 et 11, ce fut au tour de Bezzecchi de passer le pilote Gresini. Aleix Espargaro se trouvait alors en quatrième position, devant Fabio Quartararo. Et le pilote Yamaha a saisi la première occasion pour se hisser dans le top 4, puis le top 3, et ainsi agrandir son « coussin » de Ducati entre lui et Francesco Bagnaia. Un Bagnaia repoussé vers l’arrière dans le premier tour et qui entre-temps entamait sa remontée depuis la neuvième place.
Di Giannantonio, lui, a connu un sort à l’opposé, descendant de place en place au fur et à mesure que la course progressait et que ses adversaires trouvaient leurs marques.
Le quatrième tour a vu Bagnaia passer l’Aprilia d’Espargaro, et Quartararo s’emparer de la deuxième place, derrière Bezzecchi. Ce qui a permis au Français de lui aussi bénéficier de l’aspiration de la Ducati satellite dans les lignes droites! Puis « Pecco » a utilisé cette même aspiration et une technique de freinage impeccable pour se défaire de Di Giannantonio, et il a ensuite continué sa course vers l’avant, finissant par rejoindre Quartararo et prendre le lead au neuvième tour.
Le Français a peu après fait de même sur Bezzecchi et s’est mis en chasse de Bagnaia. Les deux hommes ont pris de l’avance sur leurs poursuivants et leur écart respectif a oscillé jusqu’à la fin de la course, entre plus ou moins d’une seconde, Bagnaia gardant le champion du monde à distance jusqu’à la ligne d’arrivée. Il l’a franchie avec un peu plus de 6 dixièmes d’avance.
Aleix Espargaro, lui, a pu finalement dépasser le dernier pilote VR46 qui faisait encore obstacle à son arrivée sur le podium. La troisième troisième place de l’année pour lui! Quant à Johann Zarco, il a réussi à prendre le meilleur dans le dernier tour sur Bezzecchi. Ce dernier a franchi la ligne devant son coéquipier.
Enea Bastianini a chuté alors qu’il bataillait contre Zarco, et les deux pilotes du team d’usine Suzuki, Alex Rins et Joan Mir, sont tombés dans des incidents isolés durant la course. Brad Binder (KTM) a une fois encore fourni une belle prestation, partant de la 16ème place su rla grille de départ et arrivant en sixième position, devant Takaaki Nakagami et le second pilote d’usine KTM, Miguel Oliveira, auteur lui aussi d’une belle remontée. Marc Marquez a conclu le top 10 de cette course que Bagnaia remporte.
Le champion en titre a réalisé son tour d’honneur en brandissant un drapeau noir portant l’inscription « Jason ». Un hommage émouvant au jeune pilote suisse Moto3 Jason Dupasquier, décédé il y a une année sur ce même circuit lors du dernier Grand Prix d’Italie.
Pour les résultats complets de ce Grand Prix d’Italie, c’est par ici. Bagnaia remporte le GP d’Italie, mais Fabio Quartararo conserve son avantage au classement provisoire du mondial, et il l’étend même un peu, avec 122 points, contre 114 pour Aleix Espargaro. Et si Bagnaia remporte la course au Mugello, du fait de son abandon au Mans (lire notre compte-rendu), il a encore 13 points de retard sur le troisième, Enea Bastianini (94 points).
Et en Moto2 …
Tandis que Bagnaia remporte la palme en catégorie reine, C’est Aron Canet (team Flexbox HP40), un des prétendants au titre cette année, qui avait obtenu la pole, Moto2 devant le champion du monde Moto3 en titre et rookie de la catégorie Moto2, l’Espagnol Pedro Acosta (Red Bull KTM Ajo). Le vétéran Sam Lowes (Elf Marc VDS) était troisième sur la grille de départ, devant le leader du championnat, Celestino Vietti (Mooney VR46).
Acosta a assez vite pris les commandes de la course, et il l’a menée de bout en bout, suivi par un Canet qui a fini par commettre une faute et chuter! Quant à Vietti, rétrogradé dans les premiers tours, puis revenu dans le groupe de tête, il a lui aussi dû se résoudre à l’abandon. Pas à cause d’une chute, comme Sam Lowes, mais en raison d’un problème technique.
Les deuxième et troisième places sont revenues à Joe Roberts (Italtrans) et Ai Ogura (Idemitsu Honda Team Asia). Vous trouverez les résultats complets de cette course Moto2 par là . Vietti reste leader du championnat, mais il a désormais le même nombre de points (108) qu’Ai Ogura. Et Canet est troisième, avec 89 points, à seulement trois unités de Roberts.
Une course Moto3 mouvementée
Si Bagnaia remporte le MotoGP avec une bonne marge, la course Moto3 n’a pas manqué de rebondissements, avec d’abord l’auteur de la pole, le pilote KTM Deniz Öncü chutant, puis reprenant la course depuis le fond du peloton (il finira 15ème), puis le pilote le plus rapide, Dennis Foggia (Leopard, Honda), un des prétendants au titre cette année, perdant l’arrière de sa moto dans la seconde partie de la course et devant abandonner, et bien sûr un nombre incalculable de changement de leader dans le groupe de tête.
La décision est tombée dans le tout dernier tour, Izan Guevara devançant son coéquipier du team Valresa GasGas Aspar, Sergio Garcia, de juste 0,033 seconde. Mais une sortie de piste de la part de Guevara dans ce dernier tour lui a valu une petite pénalité qui l’a fait rétrograder à la deuxième place. Devant Tatsuki Suzuki, le coéquipier de Foggia, qui avait lui aussi reçue une pénalité!
Ont suivi Andrea Migno (Rivacold Snipers, Honda), Ruysei Yamanaka (MT Helmets, KTM) et Riccardo Rossi (SIC 58 Squadra Corse, Honda). Yamanaka a déclaré avant la course qu’il allait donner son maximum en l’honneur de son ancien coéquipier, le regretté pilote suisse Jason Dupasquier, du temps où tous deux couraient dans le team PrüstelGP, en 2021.
Pour le classement complet de cette course Moto3, c’est par ici. Au général, Sergio Garcia mène à présent de 28 points sur Guevara, et de 42 sur Jaume Masia (KTM), Foggia tombant au quatrième rang.
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