Une nouvelle Triumph Speed Triple puissante et agile

Publié le 26 janvier 2021 par Jérôme Ducret.

Photos: DR.

Hyper roadster

Une nouvelle Triumph Speed Triple puissante et agile

Extérieurement, la nouvelle Speed Triple 1200 RS ressemble beaucoup à l’ancienne (la Speed Triple 1050). Mais à l’intérieur, tous les composants sont nouveaux. Le Streetfighter de la marque anglaise évolue vers plus de puissance et de couple, grâce notamment à une cylindrée majorée, mais sans pour autant vouloir rivaliser avec les chiffres de certaines concurrentes. En même temps, elle perd bien 10 kilos et devrait se montrer aussi agile et vive que sa petite soeur Street Triple (765). Les aides électroniques au pilotage évoluent elles aussi. Et il n’y aura qu’un seul modèle, la RS.

La nouvelle Triumph Speed Triple 1200 RS, c’est son nom complet, fait un grand pas en avant en termes de performances. Il faut dire que, dans ce segment des hyper roadsters (on dit aussi hyper nakeds, ou si l’on veut Streetfighters), la concurrence est devenue rude et ne s’est pas contentée de faire du sur-place ces dernières années – avec certaines machines qui dépassent la barre des 200 chevaux, et qui utilisent des suspensions électroniques semi-actives, entre autres choses. Et puis cette année les nouvelles normes anti-pollution Euro 5 entrent en vigueur en Europe et elles sont plus strictes.

Mais Triumph a voulu conserver un prix accessible à son roadster fétiche (lire notre test de la version précédente), celui qui la remis sur les devant de la scène au début des années 1990′. Et s’en tenir à un autre objectif, qui était, tout en augmentant grandement les performances, de contenir le poids de ce nouveau modèle. Nouveau, parce qu’il s’agit d’une 1200, ce qui veut dire, on l’a deviné, une hausse de la cylindrée. Elle passe de 1050 à 1160 cm3. Ce n’est pas rien. L’architecture générale de moteur, par contre ne change pas.

Résultat? au lieu de 150 chevaux en pointe (10500 tr/min), on en a à présent bien 180, à 10750 tr/min. Et au lieu d’un couple maximal de 117 Nm (à 7150 tr/min), on atteint 125 Nm à 9000 tr/min. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser en lisant ces chiffres, la nouvelle Speed Triple n’a pas moins de puissance à bas et mi-régime que la 1050. Elle est même plus vive et son moteur tricylindre en ligne grimpe plus vite dans les tours, selon Triumph. La sonorité a été retravaillée. Triumph assure que le nouveau moteur offre une bande son enchanteresse. Il faudra vérifier, ainsi que le niveau sonore, pour savoir si elle passera le test des riverains en colère dans les régions de montagne d’Europe central (genre au Tyrol). On note que contrairement aux traditions, Triumph ne propose pas d’échappement sport dans les accessoires. Un signe des temps, comme sur la nouvelle Triumph Trident (lire notre test).

nouvelle Speed Triple
Au premier abord, on voit que la nouvelle machine est plus compacte. Mais aussi que les échappements sous la selle ont disparu.

Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est que tout le travail des ingénieurs a conduit à une réduction de poids conséquente: moins 10 kilos. Cela donne 198 kilos avec les pleins (en ordre de marche), et un rapport poids-puissance non seulement jamais atteint jusqu’ici par une Speed Triple, mais qui la place aussi de manière très favorable par rapport à la concurrence. Pour mémoire, et indépendemment de la cylindrée et de l’architecture moteur, la BMW S 1000 R, version 2021, déclare 165 chevaux (puissance maximale) pour 199 kg en ordre de marche. ET la KTM 1290 Super Duke R, dans sa version la plus récente, atteint 180 ch pour 189 kg (mais à sec, il faut donc compter sur environ 205 kg en ordre de marche). Quant à la Ducati Streetfighter V4, elle s’affiche à 208 chevaux, certes, mais pour 201 kg avec les pleins. Quant à l’Aprilia Tuono V4 (1100) 2021, elle a toujours 175 chevaux, pour un poids non encore spécifié, mais qui devrait osciller autour des 200 kg et plus.

nouvelle Speed Triple
La nouvelle version de la Speed Triple ne devrait pas être moins fun que la précédente. Au contraire.

Pour revenir à la nouvelle Triumph Speed Triple 1200 RS, son constructeur affirme qu’elle devrait donner une sensation d’agilité proche de celle que l’on ressent au guidon de sa petite soeur, la Street Triple RS (765).

Le nouveau cadre, toujours en aluminium, est plus léger que l’ancien, de 17%. Il est surtout recentré sur l’avant, et plus compact. La transmission étant elle aussi rendue plus compacte, on devrait avoir plus d’espace pour faire descendre les jambes au sol. Et la moto devrait s’avérer plus facile à manoeuvrer et faire tourner. Les repose-pieds sont positionnés différemment, ce qui doit donner une position des jambes plus confortable (surtout pour les grands pilotes), sans compromettre la garde au sol. Le guidon est aussi plus large de 13 mm, un plus, probablement, pour contrôler la moto avec moins d’effort. Triumph ajoute avoir retravaillé la selle pour la rendre plus confortable, et pour permettre de plus facilement se lover dans la moto. On voit que si la nouvelle Speed Triple est faite pour la route, elle ne devrait pas être en dehors de son élément sur circuit.

nouvelle Triumph Speed Triple
Faite pour la route, mais pas ridicule sur circuit.

Les suspensions sont toujours des pièces Öhlins haut de gamme (NIX 30 et TTX36), entièrement réglables. Elles ont été recalibrées pour la nouvelle géométrie et les performances augmentées du modèle 1200. Les freins, eux, montent en gamme. La 1200 RS peut s’enorgueillir de disposer d’étriers Brembo monobloc Stylema, ce qui se fait de mieux au niveau sportif chez le fabriquant bergamasque. Et comme jusqu’ici, le levier de frein est réglable en écartement et en feeling.

Côté pneus on a d’origine des Metzeler Racetec RR, très sportifs et capables d’excursions aussi sur circuit. Triumph affirme qu’il est aussi possible, pour une utilisation focalisée sur la piste, d’adopter des Pirelli Diablo Supercorsa SC2.

Commodos Triumph
La nouvelle lumière rouge (rétro-)éclairant les commodos.

La 1200 RS fait aussi des progrès pour ce qui est de l’électronique et des commandes. On passe sur la clé Keyless, qui est utilisable à présent non seulement pour le contact et le verrouillage de la direction, mais aussi pour ouvrir le réservoir d’essence. Et on salue l’apparition de diodes émettant une lumière rouge dans les boutons des commodos, qui, en donnant un effet rétro-éclairé la nuit, vont faciliter l’emploi des commandes lorsque le soleil n’est plus là. Le régulateur de vitesse ajustable est un équipement standard.

écran TFT Triumph
Le nouveau design graphique du tableau de bord. Ici dans le graphisme « Furnace ». Et pendant que l’on ajuste le contrôle de traction.

L’écran TFT en couleur est nouveau. Il est désormais assemblé et construit de telle manière que les reflets du soleil brouillent nettement moins la vision. Le design graphique est nouveau et plus classe (c’est une appréciation personnelle). On peut à présent faire varier certains réglages en roulant, comme par exemple ceux du contrôle de traction, ce qui n’était possible qu’à l’arrêt auparavant.

écran TFT Triumph
Ici dans l’autre thème, baptisé « Cobalt ». Lorsque l’on change de mode de pilotage, le « cadran » « bascule » un peu sur le côté.

Le contrôle de traction, l’ABS et la fonction de contrôle de levage de la roue avant se basent sur ce nouveau modèle sur un système de mesures et de calculs plus sophistiqués que pour le précédent modèle (IMU à six axes). Le freinage est à présent combiné, et il y a deux modes d’intervention de l’ABS: Road (route), ou Track (circuit). Mais on ne peut pas déconnecter la fonction. On peut par contre le faire pour le contrôle de traction. Cinq modes de pilotage sont disponibles, Rain, Road, Sport, Track et Rider (pilote, celui qu’on peut configurer comme on veut). Il semble qu’ils soient tous personnalisables. Et que le mode Track ait été affiné.

La connectivité BlueTooth (pour communiquer avec un smartphone et un intercom) est standard sur cette moto. Chez Triumph, cela donne accès aux fonctions de navigation (simplifié), écoute de morceaux de musique, réponse à des appels téléphoniques, avertissement en cas de messages textuels, et à la commande (par la voix et les boutons de la moto) d’une GoPro.

Speed Triple
Le levier de frein est ajustable en écartement et en feeling.

La Speed Triple 1200 RS 2021 est livrée de série avec un quickshifter bidirectionnel, pour passer les rapports en montant comme en descendant sans utiliser le levier d’embrayage. Et à présent sans non plus fermer les gaz en descendant les rapports. Un plus en conduite sportive, mais qui devrait aussi être utilisable à un rythme plus tranquille.

On a toujours sinon un embrayage assisté et avec fonction anti-dribble (pour les rétrogradages musclés).

Triumph phares
Les nouveaux feux de jour.

Visuellement, enfin, les phares avant (y compris les feux de jour) et arrière sont revus. A l’avant, ils sont plus clairs et ont une identité plus marquée, avec deux espèces de sourcils. Les clignotants, eux, sont dotés d’un rappel automatique.

Plusieurs accessoires sont annoncés, dont des poignées chauffantes, ou un capot de selle passager, dont aussi des protections de fourche ou de moteur.

Speed Triple 1200 RS
En coloris noir.

La nouvelle Triumph Speed Triple 1200 RS sera disponible dès le mois de mars, au prix de 18500 francs. Ce sera la seule version disponible, dans deux coloris au choix: noir, ou gris. Le modèle précédent était disponible en deux versions: S et RS, qui se distinguaient en gros par le prix et les équipements. La RS 2020 s’affichait à 17700 fr.

nouvelle Triumph Speed Triple

Source comm. Triumph Motorcycles
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