KTM teste une moto de route électrique, sur base de 390 Duke
Des photos prises à la sauvette montrent une machine de test équipées d’un bloc moteur à électrons et de batteries. Au vu de la moto choisie, et des commentaires glânés chez les orange lors d’une présentation presse d’un modèle de série qui n’a rien à voir, il pourrait s’agit d’un projet destiné notamment au marché asiatique.
KTM teste en ce moment une moto électrique. Rien de neuf, nous direz-vous, ils en vendent même, sous le nom de Freeride E. Mais ce qui est singulier dans ces clichés volés pris quelque part en Europe, c’est qu’il s’agit non plus d’une moto de tout-terrain plus ou moins transformée, comme pour les Freeride (lire notre essai), mais bien d’un prototype issu d’un des modèles routiers.
Pour être précis, et on le voit d’ailleurs très bien sur ces clichés, la « mule » utilisée pour ces essais n’est autre qu’une Duke, la 390 Duke en version 2016. Sans le nouveau phare avant du modèle 2017 (lire aussi à ce propos notre test). L’engin ne semble pas (encore?) être un exemplaire de pré-série d’un nouveau modèle. Mais plutôt une bécane standard transformée pour effectuer des tests routiers avec une propulsion entièrement électrique.
On distingue clairement une unité de batteries assez monumentale, glissée dans le châssis aérien en treillis d’acier de la petite Duke. Ou, plus exactement, dans cette moto, ces batteries ont remplacé les longerons latéraux du cadre. Le bloc moteur lui-même est assez massif, et il semble doté d’un système de refroidissement liquide.
Enfin, curieusement, la moto est équipée d’un levier manuel d’embrayage et d’un sélecteur au pied gauche. Pour passer les vitesses. Ce qui est inhabituel sur une moto électrique, qui en règle générale n’a pas besoin de rapports de vitesses – sauf dans le cas très spécifique des Brammo américaines (lire notre test), qui utilisaient un système mis au point par une petite société italienne. Brammo ayant été repris par Victory, une des marques appartenant au groupe Polaris, et ce groupe ayant décidé de laisser tomber Victory, les Brammo électriques sont devenues pour l’heure une rareté. Mais on s’égare.
La présence de ces appendices sur la KTM de test pourrait simplement venir du fait que l’on a utilisé une moto ordinaire dans laquelle on a installé un moteur électrique. Sans enlever le levier et le sélecteur. Ou alors l’engin de test utilise lui aussi des rapports de vitesse.
Le choix du modèle n’est sans doute pas innocent. Il s’agit d’un roadster de petite cylindrée, fruit du partenariat stratégique entre KTM et la marque indienne Bajaj. Un moyen de transport à deux roues motorisé produit en Inde avec le savoir-faire et le prestige d’une marque européenne, ça paraît prometteur. Surtout pour un pays dans lequel la pollution due au trafic atteint des sommets dans les grandes agglomérations.
Cette hypothèse trouve un début de confirmation dans une conversation tenue entre le signataire de cet article et l’un des principaux responsables du développement des produits électriques chez KTM. Lors de la présentation et du lancement presse des nouvelles 125 et 390 Duke, il y a de cela quelques semaines. Il nous a expliqué, en réponse à nos questions sur l’avenir de la propulsion électrique chez la marque autrichienne, qu’il était question d’en équiper des motos de petite cylindrée – enfin, l’équivalent électrique – ce qui présenterait un intérêt certain pour le marché asiatique – mais pas seulement. Et que pour l’instant, le principal obstacle à un tel développement était le prix de production, et donc le coût à l’achat.
Wait and see, comme on dit au Royaume-Uni.