MT-10 SP, l’incarnation extrême du Dark Side of Japan

Publié le 3 mars 2017 par Claude Bovey.

Photos: Jonathan Godin/Alessio Barbanti(Cris van der Walt.

Test Yamaha

MT-10 SP, l’incarnation extrême du Dark Side of Japan

Après seulement une année de règne parmi les Hyper-roadsters, la MT-10 a déjà droit à un gros upgrade et un équipement haut de gamme. Voici la version SP d’un monstre de puissance capable de procurer du fun à chaque virage.

La MT-10, roadster de sommet de gamme chez Yamaha, évolue pour 2017. Sur la version de base (lire notre test de la première version), on trouve maintenant un Quickshifter en version montante uniquement. Mieux, cette Hyper Naked au style inspiré du motto « The Dark Side of Japan » bénéficie encore d’un peaufinage de l’embrayage anti-dribble assisté (A&E) et de cartographies du moteur revisitées afin de lui procurer de meilleures accélérations et un semblant de douceur… Façon de parler, car avec 160 chevaux en furie, on vous laisse le soin d’y trouver de la douceur… Voilà pour la version de base.

Plus bas dans l’article, vous découvrirez ce qui compose et aussi comment se comporte la MT-10 2017 en version «Touring Edition». En route dans la magnifique région du Cap, en Afrique du Sud pour près de 400 kilomètres effectués à très vive allure sous une chaleur plus qu’estivale… mais en attendant, voyons ce que propose la nouvelle déclinaison encore plus haut de gamme SP de la MT-10.

Abondance de biens ne nuit pas!

Cette version SP reçoit en plus une assistance électronique des suspensions (ERS) «made in Öhlins». Elle a aussi droit aux étriers de freins de la R1, à un écran TFT couleur bourdonnant d’activité et à une livrée appelée Silver Blu Carbon, directement inspiré de la R1M. Tout ça pour 2800 francs supplémentaires, ce qui place la MT-10 SP à 17 790 fr.

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Oui, oui, c’est un amortisseur Öhlins au réglage électronique semi-automatique…

On peut maintenant prendre place à bord de la bête et préciser d’entrée que la selle n’est pas une selle confort comme celle qui équipe la MT-10 en version «Touring Edition»! On précisera aussi que le son émis par le moteur Crossplane est beaucoup plus mélodieux à l’oreille lorsqu’il est produit par un camarade de jeu. Bien plus beau que lorsqu’on est assis derrière le guidon. Mettez-vous au bord d’une route et écoutez passer des MT-10 SP… un régal!

Et si ses performances peuvent paraître impressionnantes sur le papier, la MT-10 SP se laisse volontiers «piloter» par tout-un-chacun, pour peu qu’on prenne soin d’affiner des modes (A, B, C, D), en réglant les degrés de puissance (1, 2, 3, le premier étant le plus sportif) et des réglages de confort des suspensions plus ou moins spartiates (A1, A2, le premier étant…).

Pas de centrale de mesure inertielle

Avec ses quatre modes préprogrammables par le menu et fixés grâce à une molette cliquable placée sur le bracelet droit, la MT-10 SP ressemble un peu à la Yamaha R1M. Mais la MT-10 ne dispose ni de Slide Control, ni de Launch Control, ni de Wheelie Control. Normal: ces fonctions coûtent cher et la centrale intertielle IMU à six axes est réservée au seul dieu de la piste R1M…

Sur l’image ci-dessous, nous détaillons ce qui apparaît sur le superbe écran TFT une fois le mode A programmé. PWR 1 (sur 3) signifie que la puissance est maximale. 160 chevaux libres de leur licol! TCS 1 (sur 3) veut dire que le contrôle de traction est le moins intrusif, qu’il laisse une liberté de glisse au pilote. Bon pour l’adrénaline! A-1 donne l’indication que les réglages de suspensions sont programmés sur un mode très sportif.

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Au passage, nous avons noté qu’il n’est pas possible de changer de modes (programmés au préalable) en roulant. Seules les fonctions PWR, TCS et les modes d’amortissements prédéfinis (A-1 ou A-2 automatiques, M1, M2 et M3 fixes) peuvent l’être en coupant les gaz et en jouant d’un curseur placé en dessus des commandes du «Tempomat».Voilà pour quelques explications techniques, mais au chapitre des émotions qu’en est-il?

Courbes à haute vitesse sans souci

Sur les routes empruntées lors de notre test, l’allure était véritablement «soutenue»… Dans la multiplicité des grandes courbes passées le plus souvent à haute vitesse, on sent que le châssis est vivant, qu’il travaille, mais surtout qu’il garde le cap fixé par le pilote de manière impeccable. Et grâce à des étriers de freins empruntés à la R1, le freinage se trouve placé à un très haut niveau de mordant et de feeling.

Côté agilité et vivacité, la MT-10 SP se comporte comme attendu d’une Hyper Roadster survitaminée, de surcroît « Dark » dans son caractère. Malheureusement nous n’avons pas pu bien le juger car au programme de notre parcours, les enfilades et les courbes serrées ne figuraient pas dans le décor, aussi somptueux qu’il fut.

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Les virages peuvent être avalés à grande vitesse sans souci directionnel.

On confirme aussi au passage que les aides électroniques (contrôle de traction paramétrable) n’empêchent pas le moins du monde les levers de roue avant, volontaires (la plupart), et remis à l’ordre avec douceur. Le Dark Side du Japon ne pouvait s’en passer.

Afin de résumer sur la base des modifications apportées aux mappings moteurs censées adoucir la bête, on a retenu une impression: l’arrivée de la puissance et du couple est certes légèrement moins brutale qu’auparavant. C’est surtout flagrant avec le mode de puissance 1. Un update bénéfique concernant les émotions ressenties sur cette nouvelle MT-10 SP qui sont désormais présentes continuellement sur n’importe quel régime de n’importe quel rapport. Upgrade réussi et approuvé!

 

La MT-10 Touring Edition, pour les douillets du séant

On a aussi pu faire environ 200 kilomètres au guidon de MT-10 équipées du pack Touring. Celui-ci comprend une selle plus confortable et un peu plus haute, plus un pare-brise digne de ce nom, des protège-mains, un support de GPS et deux valises latérales semi-rigides de 20 litres chacune. On peut en doter toutes les variantes chromatiques de la MT-10 de base, que ce soit la version 2016 ou la version 2017. Et si quelqu’un veut se composer une MT-10 SP Touring Edition, c’est aussi faisable, ajoute Peter Manzanares, responsable presse et marketing de Hostettler, l’importateur Yamaha pour la Suisse. Le paquet coûte 995 francs (sans les frais de montage), soit un avantage client d’un peu plus de 600 francs.

Il y a même une petite cerise sud-africaine sur le gâteau. On peut obtenir avec ce Pack un navigateur GPS TomTom à prix réduit. De quoi sélectionner les routes avec le plus de virages, pour bien profiter du guidon large de cette Hyper Naked « Dark Side ».

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La MT-10 Touring Edition, en version noire.

Bonne protection

Apparemment, la police sud-africaine a d’autres guépards à fouetter que de se mettre à poursuivre une bande de motards lancés à des vitesses indécentes sur une horde de MT-10 Touring Edition noires. On ne leur en tiendra pas rigueur. Cela nous a permis de constater que, même à plus de 170 km/h, le pare-brise en question enlève une bonne dose de pression sur les épaules et la tête du pilote.

Quant à la selle, elle évite bel et bien d’avoir mal aux fesses après plus de 100 km. L’assise du passager est aussi meilleure, les jambes ayant plus de place, même si ce n’est pas la panacée non plus.

Un mot encore sur les valises. On peut y ranger deux casques intégraux, certes. Et leur présence ne change pas vraiment le comportement de la moto. Mais elles ne semblent pas très solides, ne sont pas accordées avec les autres teintes disponibles pour la MT-10. Et en cas de choc, n’espérez pas un miracle. Ce pack compris dans cette Touring Edition sera utile à ceux ou celles qui veulent effectuer des voyages de petite ou moyenne distance, avec un peu plus de confort. Il ne fait pas de la MT-10 une Sport-tourer du même niveau que la Yamaha FJR 1300, par exemple.

En privé

Et maintenant qu’on se connaît un peu depuis le temps! Je ne résiste pas à vous faire part de la naissance de la petite Sienna survenue lors de l’essai de la MT-10 SP et ainsi vous faire part du petit songe que j’ai fait en rapport avec ces deux bijoux…

Je me disais que si, avec son petit âge, elle pouvait déjà réfléchir, je la projetais dix ans dans le futur et qu’elle pourrait dire ça : «Mais qu’est-ce qu’il fait grand-papa au guidon d’une moto de «djeune» bourrée de chevaux » à mettre du gaz sur des routes où l’on roule à gauche avec des potes surexcités souvent plus jeunes que lui ?

Du coup, je lui répondais, pour la bonne boutade, que d’abord : «un bon motard est un motard vieux !» Plus sérieusement, j’expliquerai à ma petite chérie que le fun est nécessaire dans la vie, voire indispensable à une bonne santé mentale. Et que si je devais choisir entre une MT-10 version Touring Edition avec laquelle je pourrai faire quelques bornes en emmenant ta grand-maman, je préférerai jouer les égoïstes au guidon de la version SP, de la «Speed of Darkness» comme le dit Yamaha dans ses promos. Bienvenue ma petite Sienna !

Galerie photos: Yamaha MT-10 SP et MT-10 Touring Edition

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Partie sur la MT-10 Touring Edition écrite par Jérôme Ducret
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