Essai Brixton Crossfire 500: elle surfe sur la nouvelle vague

Publié le 13 février 2021 par Sébastien.

Photos: Mathias Deshusses.

Test Brixton

Essai Brixton Crossfire 500: elle surfe sur la nouvelle vague

Voilà maintenant quelques années que les fabricants nous proposent des machines dans un style qui titille autant les nostalgiques que les hipsters barbus. J’ai nommé: la mouvance néo-rétro. La Brixton Crossfire est la première « grosse » cylindrée de la firme autrichienne. Qui a visé juste en nous proposant un petit roadster de 500 cm3, attachant et plein de charme.

Nous avons pu essayer cette toute nouvelle Crossfire 500, premier « gros cube » de son constructeur, le groupe autrichien KSR, durant un peu plus d’une semaine en Suisse. Sur un exemplaire prêté par la filiale suisse.

Crossfire 500

Déjà, Brixton, c’est quoi ? Simplement une petite marque autrichienne, créée en 2016 par le groupe KSR et qui se veut spécialiste des petites cylindrées, personnalisables à souhait et inspirées au possible des modèles vintages. Un savant de mélange de conception autrichienne et d’assemblage chinois, qui permet de proposer des motos à un tarif des plus attirants… voilà pour le concept de base !

 

Découverte et prise en main :

Il ne fait pas bon d’être motard durant la période hivernale (et encore moins essayeur!). Vous savez, ce froid, ce manque de lumière ou d’adhérence… Ma belle sportive, elle, était en pleine hibernation sous sa bâche, et mes pensées étaient déjà dirigées vers un printemps lointain… jusqu’à l’arrivée, devant mon lieu de travail, d’un certain Mr Ducret, rédacteur en chef de son état. Qui m’apportait, je le cite, «une moto que tu ne pourra pas refuser d’essayer malgré le froid». Ben voyons.

C’est à ce moment précis que mes yeux se sont posés pour la première fois sur cette croix de feu autrichienne. Et la première impression est un réel sentiment de plaisir visuel face à ce petit roadster, dont la silhouette semble en dire long sur ses prétentions. Toute la panoplie y est, des jantes à rayons jusqu’au cul de selle type café racer et agrémenté d’un feu intégré à la boucle arrière du plus bel effet. Même la clé aborde un design travaillé. Mais il va falloir  attendre la fin de la journée pour enfourcher la belle et disperser mes interrogations…

Il fait déjà nuit lorsque je clôture mon agence alors que l’autrichienne m’attend sagement, fièrement plantée sur sa béquille. Je prends place à son bord, et première surprise : la moto donne la sensation d’être bien plus grosse que le cubage annoncé. Et la selle, à l’esthétique soignée, semble confortable mais surtout accessible. Car elle ne culmine qu’à 795mm du sol, m’offrant un appui total des deux pieds. J’enfile la clé dans le neiman et le magnifique compteur monobloc prend vie, arborant une couleur bleue typée high-tech renforçant son identité.

Une légère pression sur le démarreur, et le petit bicylindre prend vie dans une mélodie des plus feutrée. J’enclenche la première, et nous partons pour une escapade nocturne.

La position est naturelle, et l’écartement des mains est juste parfait. Sachez que pour vos déplacements urbains, cette machine est un vrai outil: sa finesse vous permet d’évoluer dans un mouchoir de poche, son moteur reprend très bas sans cogner et son rayon de braquage a pour objectif de ridiculiser votre caddie Migros. Oui, cette moto est dans son élément entre les buildings. Le centre de gravité de la moto semble en dessous de la surface de la route tellement je me sens à l’aise à basse vitesse. Décidément, les 180 kilos annoncés à sec ne semble qu’une information sur la fiche technique.

A la conquête des routes cantonales

L’espace urbain est agréable avec la Crossfire, c’est un fait indéniable. Mais comme tout motard, mes terrains de prédilection sont les grands espaces vallonnés et sinueux. Soit, allons titiller le petit roadster !

Cette moto marque des points, car elle aime se balader ! Aux antipodes de la voyageuse, ce petit roadster se laisse guider du bout des doigts. La moto ralentit bien quand on le lui demande. Seul bémol, la forme néo-hypster du réservoir empêche un bon maintien de la machine dans cet exercice. Vos genoux se heurtent à des arêtes et ce n’est pas très agréable, même si l’attrait esthétique des-dites arêtes prennent la forme du X de BriXton. Joli clin d’œil.

En utilisation sportive, la Crossfire montre assez rapidement ses limites, en grande partie pénalisée par sa faible garde sol et par un maître-cylindre qui n’apprécie pas réellement les prises de freins musclées.

Seules les suspensions semblent vos alliées dans cette pratique. Se montrant fermes, la tenue de cap est excellente et un sourire se dessine sous le casque – malgré les températures sibériennes de notre essai ! Cette moto ne semble certes pas prédestinée à chasser le chrono… mais où est le problème après tout ? Cette autrichienne a bien d’autres talents à à faire valoir pour vous séduire !

Un bonheur au quotidien

Il est vrai qu’en descendant d’une belle Ducati 1198, je ne voyais pas d’un bon œil le quotidien sur une telle machine. Et bien croyez-moi, la Brixton a su me faire changer d’avis, grâce notamment à ses nombreuses qualités. A commencer par son éclairage ! Élément primordial pour le motard au quotidien, surtout durant cette période de l’année où les journées sont aussi courtes que des boucles arrières de RSV4. L’optique monobloc de la 500, disposant d’une finition vraiment soignée, est une véritable réussite. Il vous propose un faisceau large, juste à la bonne hauteur, que l’on soit en feu de route ou en feu de croisement.

Une fois en route, on ne peut que louer le confort apporté par la selle. Un moëlleux à peine noirci par la fermeté des suspensions. Cette Brixton, malgré sa selle design, se montre aussi accueillante pour votre passager. lequel aura le droit a une assise confortable, la posture assez droite, et les jambes pas trop repliées. Pour le pilote, toutes les commandes tombent naturellement sous les doigts, et le compteur s’avère complet et lisible. On est vraiment bien à son bord !

L’autonomie, quant à elle, est réellement satisfaisante. La consommation s’établissant juste en-dessous des 5 litres (vérifiés), nous afficherons un beau « 250 » sur le trip journalier avant de penser à retourner enrichir les géants du pétrole. Ce petit moteur n’est donc pas gourmand et marche bien. Ma seule réserve concerne la gestion de l’injection électronique, qui se traduit par de très désagréables à-coups lors de la mise des gaz à faible allure. Mais c’est vraiment tout ce qu’on peut reprocher à ce twin d’un demi-litre.

La Crossfire peut se révéler plutôt joueuse!

Idéale pour les débutants?

Tout dans cette machine semblait remplir le cahier des charges d’une moto de débutant. Avec le style en plus ! J’ai donc demandé à Audrey, ma passagère de choc (et nouvelle venue dans le monde motard), d’enfourcher l’autrichienne et de me livrer son ressenti :

« Bien qu’ayant un petit faible pour les sportives, c’est avec plaisir que j’ai découvert la Brixton 500, une petite moto avec beaucoup de charme, dont l’esthétique est originale et plutôt classe. Du haut de mes quelques mois de permis moto, je décide de chevaucher la bête, et m’aventure dans les hauteurs du canton de Vaud, à la recherche de belles courbes . Première impression : la position est bien droite, ce qui me change de la CBR 300 que je pilote d’habitude. S’installe alors automatiquement un sentiment de confiance. C’est avec une agréable surprise que j’enchaîne les virages avec fluidité, même s’il reste compliqué de prendre trop d’angle avec ce gabarit. Cette petite 500 cache bien son jeu, et répond au quart de tour, ce qui permet de s’amuser, sans pour autant dépasser certaines limites. Sa légèreté est un atout majeur, qui facilite bien la conduite pour une jeune conductrice comme moi. »

Je pense que nous avons la réponse tant attendue: la Brixton Crossfire semble une alternative crédible face aux éternelles 500 CBF et autres Z650 .

Mariage austro-chinois : la clé du succès ?

Même si sur le papier cette collaboration n’attire pas, il faut dire qu’aujourd’hui les motos d’origine européenne, mais à la fabrication chinoise, ont  le vent en poupe et arrivent en force sur le marché. A y regarder de plus près, on comprend vite l’intérêt trouvé par les marques pour ce défi, et ça se voit sur cette 500 : la moto est, pour son prix, bien équipée. Tout y est, de l’ABS au compteur multifonctions de bonne facture. Les seuls reproches que nous pourrions lui faire à ce sujet seraient la qualité de certaines pièces.

Mais la Crossfire, première grosse cylindrée sortant des usines du géant KSR, semble avoir réussi un pari: sortir une alternative de choix à la classique Honda CBF 500, alliant charme et style, avec une puissance idéale de 35 kw. Pour la somme de 6990 francs, c’est moins cher que sa concurrente de la marque ailée (qui se négocie actuellement à 7460 francs), ou encore de la MT-07 de chez Yamaha (affichée à 7790 francs). Malgré mes habitudes sportives, j’avoue sans mal avoir passer un agréable moment au guidon de la Crossfire. La passion n’attend pas le nombre des chevaux… 

Plus d’info sur le site du constructeur.

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