Notre (court) essai de la Vespa Elettrica au salon de Milan
Durant le salon de la moto et du scooter EICMA 2018, le groupe italien Piaggio avait mis à disposition une petite flotte de son tout nouveau scooter classique électrique, que l’on pouvait conduire sur quelques centaines de mètres. Nous nous sommes inscrits.
Sa vitesse a beau être limitée à 45 km/h, la Vespa Elettrica (lire notre présentation) marque une nouvelle ère dans le monde du scooter. Et justement, quelques exemplaires de ce petit scooter à moteur électrique produit depuis le mois de novembre par le groupe italien Piaggio étaient disponibles pour de courts tours de test (max. 15 minutes) lors du récent salon international de la moto et du scooter de Milan, l’EICMA, édition 2018.
Nous n’avons pas hésité et avons réservé nos quinze minutes lors de la première des deux journées presse du salon. Pas besoin d’apporter son casque, Piaggio avait tout prévu. Contre un permis de conduire en bonne et dûe forme et une signature, on pouvait s’équiper sur place avec casque et gants badgés Vespa et produits tout exprès pour accompagner la sortie de l’Elettrica.
La petite Vespa électrique est grise, ornée de fines bandes de couleur vive qui sont soit bleues, soit jaunes, soit roses, soit vertes. On relève la béquille, on prend place sur la guêpe, on met le contact… et c’est le silence. Le tableau de bord tout en couleur prend vie et affiche deux graphiques à barre de chaque côté qui indiquent l’état de chargement des batteries d’un côté, et la quantité d’énergie/de puissance/de couple dépensée de l’autre – ou la quantité d’énergie/etc récupérée de l’autre. L’Elettrica est en effet dotée d’un frein moteur dont on peut moduler l’effet et qui permet de dépenser un peu moins d’énergie lorsque l’on ferme la poignée d’accélération.
Piaggio promet une autonomie de 100 km. Nous n’avons bien sûr pas pu tester. Ces 100 km sont à priori atteints si l’on reste en mode Eco, celui qui limite la vitesse de pointe à 30 km/h. Ce devrait être moins, logiquement, en mode Power, qui permet de rejoindre la vitesse ébouriffante de 45 km/h. Comme un scooter de 50 cm3, en somme.
Le fonctionnement de cette petite machine est extrêmement simple: on accélère, on coupe les gaz, on freine, et c’est tout. La position de conduite est décontractée, pieds légèrement en avant posés sur la plateforme plate du scooter. Le guidon est juste assez large pour bien diriger l’engin sans aller taper les rétroviseurs des voitures. C’est une Vespa tout aussi fine que les autres. Et la selle est confortable et peut accueillir aussi un passager. A l’arrêt, les deux pieds sont posés à plat pour mon mètre septante.
Par rapport à un scooter à moteur thermique, on sent un peu plus de force dans les accélérations. Ce qui devrait influencer favorablement sur les trajets à deux. Le fonctionnement du moteur n’est pas complètement silencieux, on a un petit bruit de transmission et de mise sous tension. Mais c’est discret par rapport à un moteur 2-temps.
Lorsqu’il faut freiner, l’ABS est assez subtil, chose étonnante pour un petit scooter. Il en faut beaucoup pour que les roues se bloquent, du moins sur un bitume sec mais froid. Et l’on peut doser son effort. Il faut dire que l’Elettrica ne semble pas lourde pour un sou, ce qui aide certainement.
En roulant, aux allures très raisonnables que permet cette Vespa, on ne trouve rien à redire aux suspensions. Elles font leur job en amortissant les bosses. Et la tenue de cap est assez bonne (roues de 12 pouces), même si l’Elettrica, comme toute Vespa qui se respecte, est assurément très agile. En virage, il ne faut pas trop se pencher du côté gauche, sous peine de sentir le crissement de la béquille centrale sur l’asphalte.
Frein moteur paramétrable pour plus ou moins de récupération d’énergie
Le changement de mode et la navigation dans les menus de l’affichage se font par le biais d’un bouton à deux positions sur le commodo droit. C’est raisonnablement rapide et simple. On peut aussi choisir entre les deux modes de frein moteur, avec plus ou moins de récupération d’énergie au freinage. Et enfin il est possible de connecter un smatrphone à l’Elettrica, via l’application Vespa Mia. Au chapitre des aspects pratiques, le coffre sous la selle, qui voisine avec la prise de recharge de type domestique, est assez grand pour contenir un casque jet normal. Les batteries ont manifestement été placées ailleurs.
Nous ne manquerons pas de vous proposer un test plus poussé lorsque l’Elettrica débarquera en Suisse. Ce qui ne saurait tarder, les premiers exemplaires pré-commandés en ligne ayant déjà été livrés à des clients alémaniques chez l’importateur Ofrag SA, à Lupfig (Argovie).
Une petite vidéo pour mieux ressentir cet essai… faite par Jean Szabo