Le Quadro Qooder à 4 roues inclinables, pilotable avec le permis voiture

Publié le 23 novembre 2018 par Jérôme Ducret.

Photos: Sylvain Muller.

Quadro

Le Quadro Qooder à 4 roues inclinables, pilotable avec le permis voiture

Notre test de la version 2018 du scooter très spécial de la marque suisse. Avec un nouveau moteur plus punchy, des finitions plus classe, et toujours une assurance à toute épreuve sur la route.

Son nouveau nom, c’est le Quadro Qooder. Il a quatre roues, s’incline dans les virages et a fait sensation lors de son introduction en (lire notre test). A l’époque, il avait été baptisé « Quattro » (quatre, en italien). Aujourd’hui (2018), la marque suisse Quadro a une nouvelle direction et a donné un nouveau patronyme à son scooter à 4 roues, ainsi qu’un nouveau moteur, plus puissant. Nous avons pu le tester durant deux jours, grâce au garage Imperadori, à Lausanne.

Cette machine est toujours unique en son genre. On trouve d’autres scooters et motos à trois roues (Piaggio MP3, Peugeot Metropolis, QV 3, Yamaha Tricity, Yamaha Niken), mais rien d’autre avec quatre roues qui soit capable de « se baisser » en virage.

Le Qooder est toujours imposant, visuellement. Surtout dans cette couleur rouge, arborée par notre véhicule de test. Mais il n’est pas notoirement plus long que, disons, un MP3 italien. Et sa largeur pas excessive lui permet encore de se faufiler dans le trafic urbain – voire même de remonter les files, mais chut, c’est juste toléré en Suisse, et encore, pas partout ni tout le temps.

La hauteur de selle et la position de conduite ne sont pas très haute pour la première (780 mm du sol), et plutôt confortable pour la seconde. On peut à choix se positionner à bonne distance du guidon, jambes à l’équerre et pieds bien à plat sur le « plancher » du Qooder, ou au contraire adopter une position plus active, en se déplaçant légèrement vers l’avant, genoux écartés (un peu) vers l’extérieur. Dans les deux cas, c’est confortable et cela n’entraîne aucune crispation.

Quadro Qooder
Le Qooder tient debout sans béquille, grâce à son système de suspensions hydrauliques et à… un double frein à main.

Les commandes sur ledit guidon sont judicieusement placées. On peut facilement diriger l’engin. Les habitués du monde automobile, qui peuvent conduire le Qooder sans devoir faire un permis moto ou scooter, devront juste s’habituer à se pencher en virage pour tourner, au lieu de tourner le « volant » – pardon, le guidon. Cela vient très vite, on vous rassure. Et c’est très sûr comme sensation.

Stable, très table même

Le Qooder est en effet très, très stable sur ses quatre pneus. Il ne « tombe » pas quand on l’incline, mais se cale sur l’angle. Jusqu’à une certaine limite, bien sûr, les lois physiques ont toujours cours. Mais il y a pas mal de marge avant que ces limites soient atteintes. Des inclinaisons de plus de 30 degrés sont largement à la portée du premier pilote de Qooder venu. Et jusqu’à un peu plus de 40 degrés si l’on est un expert ou une experte.

Pour démarrer, il faut allumer le moteur, bien sûr, et tourner la poignée des gaz. L’embrayage est automatique, à variateur, comme sur un scooter. Ce qui n’est pas comme sur un scooter classique, c’est qu’il y a un double frein à main à desserrer. Celui qui empêche tout mouvement longitudinal (en avant ou en arrière), posté sur le côté droit et que l’on déverrouille en tournant simultanément la clé de contact à gauche et en abaissant le levier à la main… et celui qui bloque le train avant en l’empêchant de changer d’angle d’inclinaison, que l’on désactive en remontant le gros levier placé devant le pilote du Qooder. Le tout est conçu pour garantir une certaine sécurité et pour pouvoir se passer de béquille, centrale ou latérale.

Une fois en mouvement, le Qooder est facile à diriger, mais il est moins agile qu’un petit scooter urbain. C’est asse logique au vu de son empattement long et de son poids (plus de 270 kg). Il faut anticiper un peu plus. On peut cependant se faufiler, on l’a dit, comme si l’on conduisait un gros scooter. Mais avec une sensation de stabilité bien plus prononcée. On peut même faire monter la moitié du Qooder sur le trottoir, en laissant l’autre moitié sur la route. Là aussi, chut, c’est à peine toléré légalement!

Tout-terrain (léger) possible

Si l’on doit se rendre plus loin que les sentiers (les routes) asphaltées, c’est possible, car la machine est très stable, comme on se plaît à le souligner, mais aussi car sa transmission sur les deux roues arrière se fait par le biais d’un différentiel. Eh oui, comme sur un 2 x 4 automobile, ou presque. La traction à l’arrière est donc garantie, tant que l’on ne patine pas trop dans la boue.

Quadro Qooder
Le système oléo-hydraulique oscillant, coeur des suspensions du Qooder. Ici les deux roues avant.

En virage, l’ensemble de la machine se baisse à droite ou à gauche de manière progressive et neutre. Il y a un rien d’inertie au début du mouvement, qu’il vaut mieux accompagner du haut du corps. Et le rayon de braquage maximum arrive assez vite, même si l’on peut resserrer le virage en inclinant plus la machine et en compensant avec le corps penché dans le sens contraire. Mais ce genre de technique n’est à priori pas le lot des utilisateurs lambda du Qooder.

Nouveau moteur plus pêchu

Le moteur est la principale nouveauté, à part le nom, de cette version 2018 du quatre-roues de Quadro. Sa cylindrée a crû, un peu, sa puissance et son couple aussi. C’est surtout perceptible en déplacement rapide, sur l’autoroute. On atteint plus facilement et plus rapidement la vitesse limite (120 km/h) et la machine vibre beaucoup moins et fait moins de bruit, car le régime du moteur est plus bas qu’avant à cette vitesse.

Au feu vert en ville, il faut toujours ouvrir en grand l’accélérateur pour véritablement bondir devant les voitures. C’est un effet de la transmission plus que du moteur. Mais on a un peu plus de punch dans les mi-régimes que sur la version 2017 du Quadro. Lorsque ce régime descend en-dessous d’environ 2500 tr/min, la transmission se met en roue libre, et il faut parfois freiner pour éviter de prendre de la vitesse de manière incontrôlée en descente. Ca, c’est le lot de nombreux scooters utilisant un variateur automatique.

Quadro Qooder
A l’arrière, deux courroies entraînent les roues, avec un différentiel pour garantir la trajectoire.

De toute façon, le système de freinage est vraiment à la hauteur. Pas d’ABS, mais la force de freinage est bien présente, et facilement dosable, et la machine conserve son cap, et son angle d’inclinaison jusqu’au dernier moment. Les roues se bloquent très rarement, à l’avant ou à l’arrière, même si la route est froide et mouillée. Et l’on a un freinage combiné arrière-avant avec le levier gauche et la pédale de frein sur le côté droite. Cette pédale est efficace, et est là pour que le Qooder puisse être conduit avec seulement un permis voiture, mais son action est un peu floue et spongieuse.

Des suspensions uniques

En roulant, on s’émerveille du travail des suspensions brevetées par Quadro, à action hydraulique. Elles sont précises, pas trop dures, et amortissent très bien les petits chocs à bonne allure. On peut même les utiliser pour conserver un angle d’inclinaison précis à l’arrêt. Tant que l’on freine, la machine ne bouge pas. Ce qui veut bien sûr qu’elle n’avance ni ne recule, mais aussi qu’elle conserve son angle d’inclinaison latérale. Si l’on veut corriger, on desserre un micro-moment la pression, on « pousse » le Qooder avec le corps ou, cas échéant, avec un appui du pied par terre, et l’on resserre pour prendre la nouvelle pose. Pratique et même amusant pour les haltes temporaires aux feux, où l’on se prend à éviter le plus possible de poser le moindre pied à terre.

Quadro Qooder
Le coffre n’est pas immense, mais on peut y loger un casque, jet (ici) ou même intégral.

Le Qooder est censé offrir une certaine dose de praticité à son acquéreur, et il le fait. La selle est confortable, celle du passager, assez haute, l’est aussi et ledit passager peut se tenir à des poignées de maintien amplement dimensionnées, et bien positionnées. Ses repose-pieds escamotables se trouvent à un hauteur qui fait qu’il ne doit pas plier ses jambes de manière excessive non plus.

Aspects pratiques, c’est pas mal

Le Qooder a un coffre de selle qui s’ouvrer avec des vérins et propose une lumière de courtoisie. Il est profond mais pas très long. On y case un petit casque intégral, avec un peu d’imagination. Et l’on y recharge son smartphone (par exemple) via une prise 12 V. On trouve une autre prise 12 V dans l’un des deux petits vide-poches à l’avant du véhicule. Aucun des deux deux n’est verrouillable.

Quadro Qooder
Le tableau de bord du nouveau Qooder. N’y manque qu’un indicateur de consommation d’essence.

Le pare-brise d’origine est un peu court, même si le carénage du Qooder, plus large que celui d’un scooter à deux roues, protège mieux. Mais il vaut la peine de s’offrir la bulle haute réglable en hauteur, un accessoire. Elle atténue fortement les effets du vent et de la pluie.

Enfin le tableau de bord, revu sur cette nouvelle version appelée Qooder, est un toujours un mix de compteurs à aiguilles (vitesse et régime du moteur) et d’écran LCD (toutes les autres informations). On ne trouve pas de donnée sur la consommation d’essence (à vérifier!!!!!!). Sinon tout y est. La jauge d’essence présente une forme bizarre, faite d’empilement d’hexagones qui font penser à des rayons de ruche. Un plein suffit en règle générale pour atteindre les 200 km, mais pas plus.

Quadro Qooder
Le parcage sur fontaine n’a jamais été aussi facile!

Pour un peu plus de 12000 frs, ce véhicule unique en son genre offre pas mal des avantages associés à un gros scooter, tout en donnant un réel surplus de sécurité grâce à sa stabilité. Et il est accessible directement aux détenteurs d’un permis voiture. On constate au passage un progrès en termes de finition sur les plastiques. Ce qui n’a malheureusement que peu changé, ce sont les phares antérieurs, halogènes doublés (c’est nouveau) de petites ampoules à LED. En mode croisement, ils n’éclairent pas très loin la nuit et ne sont pas très puissants.

 

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