Harley pour nous les filles? Screw it, let’s ride sur une Fat Bob

Publié le 20 avril 2018 par sandrine szabo.

Photos: @HarleyDavidson ©Michele Limina.

Test Harley-Davidson

Harley pour nous les filles? Screw it, let’s ride sur une Fat Bob

La proportion de femmes à s’intéresser et à s’équiper de Harley Davidson est toujours plus grande malgré une allure souvent assez virile pouvant parfois faire peur. Sandrine a accepté de faire l’essai de la plus vitaminée des dernières nées, la Fat Bob et vous partage son essai.

pneu de dragster

Les twins américains sont-ils adaptés à une clientèle féminine? Dit autrement, Harley pour nous les filles? L’esprit des motos des chers Messieurs Harley & Davidson n’est pas à première vue ce que l’on pourrait caractériser de subtil et féminin. Gonflées à la testostérone avec un empattement démesuré, des guidons invraisemblables, des gommes de dragsters et une débauche de chromes, elles nous propulsent dans l’univers rock des «muscle» bikes à l’américaine.

#WomanFriendly

Mais si votre playlist préférée contient les Black Keys, Kaleo, AC/DC, le Black Rebel Motorcycle Club, Ben Miller Band, ZZ Top & co, alors il y a de fortes chances que le style vous parle. Car l’esprit rebelle et emprunt de rock n’est pas l’apanage des hommes. D’ailleurs, dixit la marque, pas moins de 13% de leurs ventes sont réalisées auprès des femmes.

Donc visiblement, nous voilà coeur de cible avec une marque très attentive à nous séduire et à nous parler. Il suffit de voir les cours de mécaniques pour les femmes*, les « lady’s nights » ou encore les vendeuses de la concession H-D de Morges pour finir par vous en persuader.

#BrandSpirit

La collection de vêtements me parlait déjà beaucoup (T-shirts super bien coupés de la collection Black Label) et j’avais fait l’acquisition d’un pantalon Rokker  chez eux que j’adore (avec des renforts top, étanche et surtout bien taillé pour qu’on n’ait pas les fesses à l’air comme dans ces affreux jeans taille basse).

Bref, j’étais conquise à la marque pour l’esprit, les valeurs et les fringues.

Je suis aussi fan de la sonorité de leurs bicylindres (j’adorais la V-rod) mais n’avais encore jamais osé franchir le pas d’en essayer une.

Ah si, pardon, j’oubliais la Forty Eight que j’avais eu l’occasion de conduire l’année passée, lors d’un court essai. Si le style m’avait séduite,  j’avais été un peu déçue par son petit moteur et son réservoir minuscule. Ceci dit, cela faisait d’elle une superbe petite moto de hipster qui fait de l’urbain et de la petite balade, chose tout à fait honorable par ailleurs.

Découverte de la gamme Softail 2018 et du Fat Bob

Mais voici que dans la foulée du lancement de la gamme des nouveaux Softail, j’ai eu l’occasion d’essayer THE Harley, en Suisse centrale.

Fat Bob softail
Fat Bob softail

Voici la bête. Il s’agit d’une Fat bob (Softail), version 2018 (lire notre premier essai, réalisé par un homme).

Un physique survitaminé

Testostérone je vous disais, avec une ligne d’échappement agressive, un phare avant digne de Mad Max, elle a de la gueule. Et surtout le moteur de plus puissant de la gamme (Milwaukee-Eight® 114), et un poids de jeune fille (296kg). Bref, un modèle fait pour les femmes qui veulent en croquer.

Phare rectangulaire à LED
Phare rectangulaire à LED
Double échappement
Double échappement.

Un choix évident: Fat Bob, what else?

Ayant la chance d’assister à l’essai de la gamme complète des Softail, j’avais en réalité eu le choix. Je pensais au départ rouler avec la Street Bob (lire notre essai, réalisé par un pilote masculin), mais son guidon haut me mettait un peu mal à l’aise: j’ai un petit souci avec un bras et avais peur de ne pas supporter. Je lui avais donc préféré la Fat Bob qui avait le mérite de ne pas être trop large (comparativement aux autres modèles), m’avait semblé plutôt légère (toutes proportions gardées, donc) et surtout disposait d’un guidon «normal» (plat).

Fat Bob 114
Fat Bob 114

Et franchement son look est top! Si le marron ne vous branche pas trop, sachez qu’elle existe en d’autres couleurs, notamment le noir.

Départ en procession: trouillomètre à zéro

Bon là, je fais la maline parce que l’essai s’est bien terminé. Mais vous devez savoir que je n’en menais pas large au départ. Après un lever aux aurores, 2h30 de route, me voici en tenue devant ce qui va être ma monture pour la journée. Au programme, des épingles et des routes de montagne avec un monstre de puissance et un groupe…d’hommes. Nous sommes 19 et je suis… la seule femme.

Je n’ai jamais roulé sur un monstre pareil. Je flippe! Le moteur rauque te rappelle que les choses vont être sérieuses. Et c’est parti. L’angoisse m’étrangle presque, même si j’essaie de ne rien laisser paraitre car je sais que les premiers virages sont des épingles monstrueuses et les virages, comment dire, avec un truc pareil… tu appréhendes.

Tenue de route et maniabilité

La responsable de l’essai m’a rassuré. « Tu vas voir, elle est super. » Sauf que tu ne peux pas t’empêcher de penser, durant les premières minutes, que c’est un discours marketing.

Premier virage et première surprise. La moto est douce. Elle tourne sans aucun effort, au point où tu te retrouves à prendre un angle de dingue sans le vouloir.

Une prise d'angle aisée et naturelle
Une prise d’angle aisée et naturelle

Elle n’est absolument pas piégeuse ni flippante. Au contraire, tu ressens une stabilité sans pareil. Tu n’as même pas besoin de forcer sur les pieds pour tourner. C’est comme si elle avait un mode automatique avec une direction assistée. Fou.

Les petits virages deviennent de grosses courbes avec un rythme imposé par le groupe. Pas question de ralentir les autres ni de te planter. Tu es la seule femme alors l’orgueil est de mise!

Mais la machine est ton alliée. Elle te suit, t’aide. Les passages de vitesse sont simples et la boîte est vraiment souple. Pas de mauvaise surprise avec des points morts intermédiaires entre deux vitesses, contrairement à mon Ducati Monster (old style). J’ai l’impression d’avoir une moto assistée. Ca ronronne, ça coule, c’est fluide.

La suspension est agréable et absorbe vraiment les bosses. Seul petit bémol peut-être: la selle qui malgré sa découpe super agréable est un peu trop ferme à mon goût.

Selle enveloppante et ferme
Selle enveloppante et ferme

Moment de panique

Bon, je commence à m’y faire et mon coeur a repris un rythme normal. J’ai un peu moins peur et je commence à dompter la bête. Elle est sympa. Notre route d’accès aux montagnes enchaîne plusieurs voies rapides et une succession de tunnels. Je suis concentrée et pas encore complètement à l’aise avec la moto, alors je fais gaffe.

Tiens, un membre des HOG qui nous escorte me passe devant pour me dire que j’ai mon clignotant allumé. Zut, c’est celui de droite visiblement, et l’accès au clignotant (à gauche pour la gauche, à droite pour la droite) est, disons, inhabituel. J’essaie de l’éteindre mais le voici qui insiste. L’entrée dans un tunnel me permet de comprendre que ce n’est pas mon clignotant qui est allumé mais mes Warnings (première fois que j’en ai sur une moto).

J’essaie de scruter les boutons, me souviens d’avoir vu un triangle sur le commodo de droite. Je tente ma chance et…la moto ralentit, moteur coupé! Me voilà qui perds de la vitesse et stoppe EN PLEIN TUNNEL!

Coup de stress! Je me remets vite au point mort (elle ne redémarre pas avec une vitesse, même si tu embrayes), je relance le moteur, redémarre et rattrape le groupe. Mais pourquoi ils ont mis les Warnings à cet endroit??

Emplacement des warnings
Emplacement des warnings

Je vous dis pas le coup de chaud! Je voyais les motos qui me suivaient me doubler et commençais à m’inquiéter pour la sécurité (jamais bon de s’arrêter dans un tunnel). Heureusement je reprends vite le fil et finis la balade un peu tremblante. L’arrêt va être le bienvenu.

Maniabilité de la moto à l’arrêt

C’est notre première pause et le parking sur lequel nous échouons est plein de cailloux, en pente et étroit (tout ce qu’on adore). Donc nouveau coup de stress pour se garer. J’avoue que d’avoir les pieds bien à plat au sol rassure, mais faudrait pas que je la fasse tomber. Encore un peu nerveuse. Je vais devoir demander un coup de main pour la reculer. Avec la pente, je n’ai pas assez de force. Cette appréhension disparaitra dans la journée.

Malgré ma petite taille (1m65), mes 2 pattes sont bien ancrées au sol, ce qui rend la moto très maniable.

Pieds bien par terre malgré ma petite taille
Pieds bien par terre malgré ma petite taille

Position des pieds

Si vous avez toujours roulé Harley ou commencez par elles, la position pieds en avant ne vous déroutera pas.

Photo du Fat Bob
© Michele Limina

Mais pas moyen pour moi de m’y faire. A chaque démarrage, je mettais machinalement les pieds à la verticale pour me rendre compte du vide et les projeter en avant aussitôt. Je sais que les fans diront que c’est plus confortable. Pour ma part, je trouve la position pénible. J’ai eu une crampe au genou en fin de journée.

Je pense que c’est aussi dû à la largeur du cadre. Mes genoux ne touchent pas le réservoir mais des parties du cadre sur le côté. Difficile donc de la tenir par les genoux, mais en même temps le besoin s’est beaucoup moins fait sentir qu’avec une moto que tu dois « emmener ».  Et puis la taille joue un rôle et mes 1 m 65 ne sont sûrement pas étrangers à ce ressenti. Les autres essayeurs ne semblaient pas du tout gênés.

Plaisir et soulagement

La pause et l’explication de mon aventure vont avoir un effet déstressant.  On rigole, on boit un thé, c’est passé. Je repars toujours encore un peu inquiète (je ne voudrais pas la faire tomber), mais bien plus calme et détendue. Je commence à prendre du plaisir. Elle tourne toujours magnifiquement bien. Le moteur est super plaisant et les routes deviennent de plus en plus sinueuses.

Tenue de route parfaite
Tenue de route parfaite

Je me familiarise au passage avec le compte-tours, digital.

Compte tour du Fat Bob
Le compte-tours du Fat Bob, dans la petite fenêtre digitale sous le tachymètre.

Chouette, l’indicateur de vitesse. La plage d’utilisation de la moto (là où le moteur devient vraiment sympa) c’est vers 4000-4500 tours. Là, le moteur chante. Si tu descends en dessous de 3000 tr/mn, c’est un peu mou, et à 1200 tr/mn, tu dois changer de rapport si tu ne veux pas caler. Le couple est bien présent, mais plutôt vers le milieu qu’en bas, donc. Il faut un peu plus tirer dedans pour prendre du plaisir. Et les vibrations augmentent à mesure que ta vitesse croît (les vessies sensibles apprécieront).

Une expérience riche d’émotions

La journée a été une expérience vraiment plaisante. Cette moto d’aspect effrayant et très masculin est en fait d’une grande accessibilité. Sans surprise, mais pas linéaire pour autant. C’est une bombinette de plaisir qui séduira à mon avis autant les hommes que les femmes.

Photo du Fat Bob
© Michele Limina

Un vrai plébiscite pour le Fat Bob

Tous les hommes de la journée – sans exception – qui l’ont essayée l’ont adoré. Les grands comme les petits. Les novices comme les experts.

Avec cette moto de nouvelle génération (un châssis revu, un freinage amélioré, une motorisation puissante), le Fat bob est un concurrent sérieux pour ceux qui ne souhaitent pas avoir à choisir entre le style et l’efficacité.

Il vous en coûtera un gros billet de 20000 frs pour en faire l’acquisition (21200 frs pour être précise) mais vous devriez prendre du plaisir à son guidon. Aussi à l’aise dans des petits parcours de la ville (un embrayage vraiment tout doux) que dans la montagne et les longs trajets, elle va certainement être irrésistible quand elle vous demandera de la sortir.

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https://www.facebook.com/claude.bovey.1/videos/10216348013315865/

*Evénements & avantages spécial femmes

  • La concession de Lausanne/Morges vous propose un week-end de test exclusivement réservé aux femmes les 16 et 17 juin à Cossonay au centre d’essai TCS: Le bal des débutantes
  • Des cours de mécaniques sont organisées pour les femmes membres du Chapter Lémanic Coast
  • Le chapter Lémanic Coast propose des sorties LOH /Ladys of Harley) > retrouvez le programme sur leur site
  • Harley Lausanne vous rembourse le permis (12 cours obligatoires, soit environ 800.-) si vous achetez une Harley

On appréciera également la présence de Julie, responsable des ventes chez Harley Lausanne qui se fera un plaisir de vous conseiller et qui est la seule femme vendeuse de moto à notre connaissance.

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