Rencontre avec Tom Lüthi et Dani Pedrosa à Verbier

Publié le 15 avril 2016 par Jérôme Ducret, mis à jour le 25 avril 2016.

Photos: Jérôme Ducret.

Interview

Rencontre avec Tom Lüthi et Dani Pedrosa à Verbier

Réunis avec d’autres athlètes pour la 9e Charity Night, en faveur de l’association Right to Play et la Fondation de l’aide sportive suisse, les deux champions établis en Suisse nous parlent de ski et de moto.

Une BMW M 4 blanche arrive – presque – discrètement au 4 de la rue de la Poste à Verbier ce vendredi en fin d’après-midi. L’homme au volant n’est autre que le pilote de Moto 2 suisse Thomas Lüthi. Il a répondu une fois encore positivement à l’invitation des organisateurs de la Charity Night, qui se déroule chaque année au bord des pistes et réunit plusieurs athlètes en faveur de différentes organisations caritativo-sportives. Ce soir, c’est au profit de l’association Right to Play, qui offre des activités ludico-sportives et du matériel en conséquence aux enfants de pays ou de régions défavorisées, et de la Fondation de l’aide sportive suisse.

« Tom » connaît Verbier depuis très longtemps. Il accepte d’évoquer ses liens avec cette station pour actumoto.ch et de revenir sur son début de saison en Moto 2.

« Je venais ici avec mes parents, j’ai toujours aimé Verbier, explique-t-il. C’est une station où l’on peut tout faire. On peut choisir des descentes rapides et difficiles, des pistes plus faciles, il y a des parcours en hors-piste… Et puis je connais des gens ici. En particulier Patrick et Véronique Fellay. » C’est grâce à ce couple, qui dirige l’agence immobilière locale VPF, qu’il s’est amarré encore plus fermement à cette station de montagne, depuis 2006. Une année après son sacre mondial en catégorie GP 125.

Le pilote et les deux Valaisans sont devenus amis, et VPF est l’un de ses sponsors. « Tom vient tous les hivers à Verbier, raconte Patrick Fellay. Seul ou avec des amis ou sa famille. Et même quand il a un ou deux jours, il lui arrive de faire un saut, même en été. C’est quelqu’un qui aime établir des relations et s’engager sur le long terme. » Le Bernois est même devenu l’ambassadeur de Verbier et de l’association Right to Play.

« Je trouve important d’aider les jeunes sportifs, continue Tom. J’ai moi-même pu constater, pour mon sport, que les débuts sont difficiles. Tout spécialement en Suisse, parce qu’on n’a pas de circuit, que la fédération motocycliste est une toute petite structure. Même si on a du talent, il n’est pas facile de se trouver au bon endroit, au bon moment pour saisir la bonne opportunité. J’ai eu une chance énorme d’avoir mes parents qui m’ont aidé et qui me soutiennent. »

Durant notre brève rencontre, l’actuel leader du championnat Moto 2 reste très calme, souriant. Il s’exprime en anglais, car il parle peu le français. « J’aimerais mieux le parler », commente-t-il. Sur les circuits aussi, il aimerait toujours faire mieux.

Problème d’équilibre de la moto au GP du Texas

Il raconte son entame de saison et son dernier GP, au Texas. « Après un très bon début au Qatar, nous avons eu des soucis en Argentine, puis à Austin. C’est un circuit que je suis content d’avoir derrière moi. Il y a une suite de virages là-bas où il faut balancer la moto d’un côté à l’autre très rapidement, et où ma vieille blessure à l’épaule et au bras me fait souffrir. Et puis je suis un peu déçu de ma fin de course. Tout allait bien jusqu’aux cinq derniers tours. Là, j’ai dû ralentir parce que j’ai failli crasher par deux fois. Ce n’était pas u problème de pneu. Je sais gérer un pneu usé en fin de course. Non, c’était plutôt l’équilibre de la moto qui était perturbé, en lien sûrement avec le réservoir qui s’était vidé au fil de la course. Je n’avais plus assez d’appui sur l’avant. Et dans notre catégorie, c’est tellement proche, ça se joue à tellement peu que ces petites choses mises bout à bout finissent par faire de grosses différences. Au final je suis quatrième au général, avec quatre points en moins par rapport au leader, Lowes. Vivement la prochaine course à Jerez. »

Il évoque aussi ses rapports avec son nouveau chef mécanicien, Gilles Bigot. « Je suis très content du travail fait avec lui. C’est quelqu’un de très calme, qui prend le temps de bien réfléchir. C’est ce qu’il me faut. »

Dani et Patrick Fellay, devant les locaux de l'agence immobilière de ce dernier (VPF), à Verbier.
Dani et Patrick Fellay, devant les locaux de l’agence immobilière de ce dernier (VPF), à Verbier.

Tom finit par s’en aller, après une dernière poignée de main assez détendue, alors que nous attendons Daniel Pedrosa, qui a pris du retard. Le pilote Catalan, établi à Nyon depuis de nombreuses années, finit par arriver dans un SUV – Honda bien sûr – avec une amie. L’homme parle le français sans trop de problème, il se montre facile d’accès. Nous n’avons que quelques minutes devant nous.

Dani découvre le ski grâce à Tom

« Je suis venu ici parce que Tom m’a présenté Verbier et m’a incité à venir  y skier », explique le pilote officiel Honda en Moto GP, coéquipier de Marc Marquez et ancien champion du monde de GP 125, comme le Suisse. Lui aussi a fait la connaissance de Véronique et Patrick Fellay. « Dani » ajoute qu’il ne skiait pas avant de venir habiter en Suisse, « juste quelques fois dans les Pyrénées et dans les Alpes françaises ». Et il précise que son contrat ne lui interdit pas la pratique de ce sport. « Nous sommes des gens raisonnables, on fait attention ». Par contre, il roule de moins en moins sur une moto, en dehors de circuit. « J’essaie simplement de réduire les risques ». On précise par contre que Tom roule toujours en R 1200 GS (BMW).

« J’aime bien Verbier, je ne vais pas skier ailleurs, c’est mieux que par exemple en France, continue le champion Honda. Ici, les gens sont plus relax. D’une part ils nous laissent vivre, et de l’autre il n’y a pas ce show-off qu’on trouve dans certaines stations. »

Leur première rencontre, sur un podium

Avant de partir en direction du télécabine pour la Charity Night, il confirme avoir rencontré Tom pour la première fois… sur un podium, lors d’un Grand Prix 125. « C’était à Barcelone, en 2003, j’étais en première position. » Et pendant la course, il remarque du coin de l’oeil « un mec avec un pneu vert derrière moi, qui me suivait partout. » Thomas Lüthi finira second. « C’était un jour où tout allait bien », se souvient le Suisse.

 

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