Deuxième édition à 40000 visiteurs pour le Motofestival suisse à Berne
Selon les chiffres officiels des organisateurs du Motofestival 2024 à Berne, il y a eu 40000 visiteurs et visiteuses qui ont franchi les portes de ce salon-festival, le plus grand de Suisse consacré à la moto, entre jeudi 29 février à 10h et dimanche 3 mars à 17h.
Ce chiffre est à peu près équivalent à celui qui avait été donné à la fin de l’édition 2023 du Motofestival à Berne (lire notre article).
« Il y a apparemment eu un peu moins de monde jeudi et vendredi que l’an passé, mais ça s’est équilibré samedi et dimanche, détaille Markus Lehner, chargé de communication du Motofestival à Berne. Il est par contre encore un peu trop tôt pour donner plus de précisions sur la provenance des visiteurs et visiteuses, sur leur âge, etc. »
Il ajoute aussi que le chiffre est basé sur les entrées payantes, payées par les visiteurs ou par les exposants. Il faut donc ajouter encore les passes pour les représentants des médias, pour les invités officiels, etc.
En tant que média moto suisse en ligne, nous, ActuMoto.ch, avions à nouveau un stand dans l’une des deux halles d’exposition du Motofestival, et nous pouvons en tout cas attester du fait que, dès le vendredi, un certain nombre de ces visiteurs parlaient français et venaient de Suisse romande.
C’est l’un des buts recherchés par motosuisse, l’association qui regroupe les importateurs de motos et de scooters dans notre pays, en décidant d’attribuer l’organisation d’un tel événement à un prestataire bernois, BERNEXPO, au lieu de son homologue MCH à Zürich, où se tenait une fois par année Swiss-Moto, une manifestation similaire.
En plus des différents stands, les shows mis sur pied ont attiré un public enthousiaste, que ce soit les démonstrations de FMX (motocross freestyle) du maître suisse Mat Rebeaud (avec ses copains Mike Pfister et Vivian Gantner), en dehors des halles, ou celles des pilotes d’enduro sur l’arène tout-terrain installée pour le Motofestival au niveau moins un.
L’Espagnol Francesc Moret, champion mondial de Hard Enduro (2022) y a brillé sur sa machine Sherco française. Les obstacles à franchir dans des courses amicales incluaient des voitures, des pneus sur le flanc, des bennes à l’envers et toute une série de troncs.
Et le public était également conquis par les tout aussi spectaculaires exhibitions des « Crazy Nock Brothers », qui roulent à trois dans une sphère de métal, sans jamais entrer en collision. Ils sont même allés jusqu’à intégrer un spectateur au centre de la boule, lui tournant autour ou au dessus.
Cette année, plusieurs changements avaient été apportés à l’organisation du Motofestival à Berne. La zone réservée aux spectacles et aux animations (notamment les essais de 125 cm3 pour les néophytes) était séparée de la zone repas et Food Trucks, contrairement à l’an passé. Cette dernière avait été déplacée à l’extérieur des halles.
On pouvait de ce fait déguster des raviolis tibétains, des burgers et d’autres choses encore sans « bénéficier » du bruit et du fumet des moteurs deux- ou quatre-temps en pleine action! Mais il y avait des places assises sous le couvert des halles, avec des chaufferettes pour compenser les températures pas toujours clémentes durant ce Motofestival 2024.
L’accès était peut-être un peu plus compliqué, en raison d’un grand chantier de construction d’une nouvelle halle pour BERNEXPO, sur les ruines de la vieille halle. Mais il semble que, en dépit de parkings voitures situés assez loin du Motofestival, il n’y ait pas eu les mêmes soucis de que lors de la première édition. Il est vrai que des bus navette circulaient très régulièrement entre ces parkings et l’entrée du festival.
Les possesseurs de deux-roues, eux, pouvaient se parquer juste à côté des halles du Motofestival, et gratuitement. Enfin les prix d’entrée avaient été baissés par rapport à 2023.
Côté exposants, la marque italienne Ducati, absente en 2023, avait pour la première fois fait le pas et exposait ses nouveautés et presque tout le reste de sa gamme.
Et pour la première fois en Suisse, la marque bien connue d’origine anglaise BSA présentait ses modèles, après le renouveau impulsé par le rachat par le géant indien Mahindra. Un importateur s’est en effet déclaré pour la Suisse, la société Fun-Car, à Bevaix, société soeur de l’importateur ZZ-Racing (Ixon, Roof, Helstons, Shad …).
De même, KTM, qui brillait par son absence en 2023, était représentée par l’un de ses concessionnaires (mais pas les deux marques soeurs du même groupe, Husqvarna et GasGas).
Honda, Kawasaki, BMW et Suzuki avaient leur propre stand, de bonne taille. Chez Honda, une CB 750 Hornet peinte en phosphorescent par l’artiste ONUR – qui n’avait jamais fait cela sur une moto, et qui est plus connu pour son « Street Art » conceptuel sur des parois et des murs.
La Hornet d’ONUR (« Hornet » veut dire frelon en anglais), exposée dans une pièce assombrie, laisse apparaître la silhouette, les formes et les couleurs d’un gros frelon dont le masque de phare imite la tête et les mandibules.
L’oeuvre a vraiment impressionné de nombreux visiteurs et visiteuses du salon. Elle n’est bien sûr pas reproductible, mais elle expose de manière subtile les intentions implicites des designers qui ont conçu ce modèle récent.
Trois autres Hornet spéciales étaient exposées sur le stand, le résultat d’un concours de personnalisation lancé par Honda Suisse auprès de ses agents, sans contrainte. Le peuple d’Internet pouvait donner sa voix (une par personne, pas plus) aux treize créations qui ont été présentées en ligne.
A ce jeu presque eurovisionnesque, c’est la moto préparée par le Garage Moderne Motocycles de Bulle qui a remporté le plus de suffrages. Elle sera visible chez le concessionnaire après le Motofestival, et sera même en vente. Précisons qu’elle est parfaitement homologuée pour rouler sur route.
Elle devance la création du garage genevois Moto Rush (elle aussi homologuée), et celle de l’agent tessinois Moto Bernardini. Un podium entièrement latin!
Chez BMW, on pouvait gagner un CE 02, le petit deux-roues électrique au design unique, à cheval entre une mini-moto et un scooter urbain. Et la société suisse FVP, qui organise des journées sur circuit, était là elle aussi sur le stand du constructeur bavarois.
Quant à la marque japonaise Kawasaki, elle arborait fièrement une toute nouvelle Ninja ZX-4 RR 4-cylindres sur un présentoir à côté de la légendaire Kawasaki « Stinger », alias la ZXR 750, l’ancienne et la nouvelle présentant les mêmes couleurs.
Et un peu plus loin, on trouvait chez Kawasaki les seules motos hybrides (électrique-essence) du salon. Avec notamment la Ninja 7 Hybrid, que nous avons eu l’occasion de tester (lire notre article).
Le stand ActuMoto.ch se trouvait lui à côté de celui de la célèbre Cornu Master School, un centre de formation continue au pilotage basé dans le canton de Neuchâtel, qui a été fondé par le non moins célèbre ex-pilote de Grand Prix suisse Jacques Cornu.
Nous avions sur notre stand la moto du jeune (12 ans) Jurassien pilote de motocross, Nolan, que nous soutenons du mieux que nous pouvons. Et Nolan était là, avec son papa, pour signer des autographes, récolter quelques sous, expliquer son projet – il va rouler cette année dans les championnats fribourgeois et Angora’s, avec pour objectif de réussir à faire au moins un podium, mais aussi pour plusieurs courses dans le championnat suisse, en catégorie Junior 85.
Une seconde moto, d’un genre tout différent, accueillait les visiteurs et visiteuses du Motofestival sur le stand ActuMoto.ch: la Honda CBR 1000 RR qui a « servi » de travaux pratiques de luxe l’été dernier à un groupe d’apprentis et apprenties genevois, avec leurs encadrants bénévoles, lors de la course d’endurance amateur des 500 Miles de Magny-Cours (F, lire notre article).
Une délégation d’apprentis et d’apprenties est même venue sur notre stand samedi, afin de régaler le public du salon de démonstrations de pit stop simulés: changement de roue avant, de roue arrière, et remplissage rapide du réservoir d’essence. Tous les apprentis présents samedi n’avaient pas participé à la course l’an dernier.
Cela n’a pas empêché l’équipe, sous la direction attentive de leur formateur Laurent Huguenin, du Centre de Formation Professionnelle Technique du canton de Genève, de réussir des pit stop d’à peine plus d’une minute!
Un des objectifs pour eux au Motofestival à Berne était de faire connaître ce projet pédagogique unique en Suisse, mais qui ne peut avoir lieu que grâce à une petite armée de bénévoles et à quelques sponsors. Et de trouver des appuis de toutes sortes, y compris financiers, pour que l’expérience puisse se répéter régulièrement!
Pour les contacter, merci de vous adresser au formateur en chef de ce projet, Laurent Huguenin, téléphone +41 79 200 59 41.
Ils ont déjà pu nouer des contacts samedi avec tout le team Bolliger Switzerland, une équipe d’endurance suisse active au niveau mondial en catégorie EWC (équivalent du Superbike pour l’endurance) depuis de nombreuses années, et qui avait comme en 2023 un stand au Motofestival.
Le point culminant de la visite des « Genevois » sur notre stand a été l’arrivée pas complètement planifiée du pilote suisse Dominique Aegerter, qui est tout de même double champion du monde Supersport, champion du monde MotoE, ancien pilote de mondial Moto2, et actuel pilote du mondial Superbike dans le team satellite GRT Yamaha!
« Domi » Aegerter, qui était au Motofestival samedi et dimanche et avait lui aussi un stand pour ses nombreux fans, nous a fait l’honneur d’une visite de courtoisie samedi après-midi, visite qui a motivé toute l’équipe genevoise à rajouter une démonstration rien que pour lui – et pour la foule de curieux qui avaient remarqué qu’il se passait quelque chose d’inhabituel!
Le moment a été immortalisé par des photos, bien sûr, et de même avec Nolan, qui roule sur une Yamaha lui aussi, mais de cross. Il faut savoir que Dominique Aegerter a lui aussi une Yamaha de cross (et une supermoto) pour ses entraînements, et juste pour le plaisir!
« C’était super de rencontre Domi à Berne, commente Nolan. Et j’ai bien aimé aussi le FMX et de rencontrer Mat Rebeaud et Mike Pfister! »
Sans pouvoir donner un retour exhaustif des avis des visiteurs et visiteuses de ce deuxième Motofestival à Berne, il semble que les améliorations ont été remarquées et validées par ceux et celles qui venaient pour la deuxième fois. L’accès un peu perturbé par le chantier n’a apparemment pas posé de problème.
La visite exceptionnelle vendredi après-midi à Berne du conseiller fédéral Albert Rösti (UDC), en charge de la mobilité et des transports, est presque (on a dit « presque ») passée inaperçue de la foule des visiteurs. Il a participé à une table ronde sur la scène du Motofestival puis a fait une rapide visite des différents stands. Et a reçu des mains de notre co-fondateur Claude … un tour de cou ActuMoto!
L’absence de la marque Yamaha (importée en Suisse par la maison hostettler) et des marques d’équipement présentes dans notre pays via hostettler a certes provoqué des interrogations. C’est bien la maison hostettler qui a choisi de ne pas être présente, tout comme elle n’était pas parmi les exposants en 2023. Il est vrai qu’elle organise déjà de nombreux autres événements chaque année en Suisse, dont un grand chez elle à Sursee (LU).
On peut aussi regretter l’absence de Harley-Davidson en tant que telle, même si on trouvait ça et là quelques Harley sur de petits stands. Il faut savoir que la filiale suisse était prête à proposer son aide à un ou des concessionnaires s’ils voulaient tenter l’aventure à Berne. Mais aucun n’a voulu prendre ce risque.
On trouvait par contre des motos de l’autre marque américaine bien connue, Indian Motorcycle, sur le stand d’un agent, et de même pour des Moto Guzzi, sur le stand de notre partenaire de notre Annuaire suisse des pros de la moto, Moto Furia (Lausanne). De même qu’il y avait quelques Vespa sur le stand d’un agent alémanique.
Enfin la marque britannique Triumph, déjà là en 2024, présentait ses motos sur un stand un peu plus petit, tenu par deux agents avec l’aide de la filiale suisse.
Aprilia, qui est une autre marque du groupe Piaggio, comme Moto Guzzi et Vespa, aurait dû être représentée par un agent, qui a fait faux bond au dernier moment.
On note au passage qu’il y avait aussi des absents, et non des moindres, lors de plusieurs éditions de Swiss-Moto à Zürich. Le groupe hostettler, déjà lui, a boudé Swiss-Moto durant plusieurs années, avant de finalement se laisser convaincre de revenir.
« Une chose très positive pour Berne, c’est que le public qui est venu au Motofestival est un public de gens vraiment intéressés par la moto, note en guise de conclusion Markus Lehner. On peut dire que tout autour de Berne, plus les cantons d’Argovie, Soleure, Fribourg etc, ce sont des régions de Suisse où de manière générale la pratique de la moto est bien vivante. »
Christoph Lanz, de BERNEXPO, le nouveau directeur du Motofestival pour cette édition 2024, dresse pour sa part un premier bilan positif: « Nous avons prouvé que nous étions capable d’écouter les critiques émises pour l’édition 2023 et d’y apporter des solutions, par exemple pour la cohabitation entre les zones de restauration et celles des shows. Et aussi que nous pouvions offrir des spectacles qui parlent au public. D’après ce que j’ai entendu jusqu’ici, ce public était satisfait, et les exposants aussi. Nous attendons bien sûr les retours d’un questionnaire pour en savoir un peu plus. »
Il convient que l’objectif fixé, à savoir 50000 entrées, n’a pas été atteint. Et que les coûts logistiques auxquels doivent faire face les exposants potentiels ont augmenté par rapport à 2023, de manière indépendant de la volonté du Motofestival. Mais d’ici une année, la nouvelle halle actuellement en construction sera prête et offrira de nouvelles possibilités. Et lui et son team feront tout ce qu’ils pourront pour convaincre le plus possible de marques et d’exposants d’être de la partie!
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site web du Motofestival. La prochaine édition est annoncée à Berne du 27 février au 2 mars 2025!
Et pour finir voici encore quelques photos de nos deux photographes Stéph et Yves!
