Essai – La Voge Valico 525 DSX, comme une grande!
Le trail de voyage de cylindrée moyenne de la marque chinoise Voge a droit à un lifting, à plus de puissance et à un équipement plus complet pour 2023-2024, et reste à un prix compétitif. Nous avons testé, sur les petites routes, en ville, sur les chemins et les voies rapides.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le langage esthétique de cette nouvelle Voge 525 DSX est prononcé et que ce «petit» trail de voyage ne passe pas inaperçu. C’est surtout dû au nouveau dessin de la face avant de la moto, qui adopte des angles plus marqués que sur le modèle précédent, la 500 DSX.
Il s’agit sinon d’une évolution du modèle présenté par le constructeur chinois. On rappelle que Voge est censée être la marque premium du géant industriel Loncin, qui livre entre autres des moteurs à BMW pour certaines de ses motos (la série F).
La nouvelle mouture du bicylindre en ligne de la Voge porte la puissance exactement à la limite autorisée pour le permis A limité (35 kW, ou 47,5 ch), passage obligatoire avant de conduire un gros cube sans limitation de puissance.
C’est suffisant pour pouvoir dépasser, y compris sur l’autoroute, et pour gravir une route de col avec bagages et passager, pour autant qu’on garde le moteur au dessus d’un certain régime (environ 4500 tr/min).
Le twin est vif et fait rapidement monter le compte-tours. Il n’est pas exempt de vibrations, ce qui peut gêner à certains régimes. Et sur notre exemplaire de test, cela se traduit par un bruit parfois désagréable en provenance des attaches du pare-brise.
Ce bruit est aussi sonore, de manière plutôt plaisante (bruit d’aspiration). On n’a pas ici un moteur castré auditivement par les normes européennes. Il est d’ailleurs limite pour aller se balade dans le Tyrol autrichien, qui impose un plafond à 95 décibel (tel qu’indiqué sur le cadre de la moto).
La boîte de vitesses et l’embrayage n’appellent pas de remarque particulière, ce qui est positif. Les rapports passent facilement en montant comme en descendant, il n’y a pas de faux point mort.
Bien pour la route
Les suspensions et le cadre garantissent un pilotage précis et efficace, et la fourche inversée (non réglable) ne plonge pas trop quand on «écrase» les freins. Le bras de levier donné par le guidon fait qu’il faut peu d’effort pour tourner.
Quand on veut freiner, il faut un peu insister pour le faire avec force, mais la progressivité est au rendez-vous. L’ABS fonctionne sans être extrêmement subtil. Il est déconnectable, pour la conduite en tout-terrain. Mais on n’a pas le choix de le garder sur la seule roue avant.
On est assez bien protégé derrière le large carénage frontal, mais l’air arrive malgré tout sur le sommet du casque, même pour un pilote d’un mètre 70 et avec le pare-brise en position haute – on a deux positions à choix, et on peut changer de hauteur sans outil.
Si les suspensions offrent un confort correct, la selle, qui semble peu rembourrée, est assez vite dure. Bien sûr, cette sensation est éminemment subjective, car elle dépend de la morphologie du pilote et de ses préférences.
Dans les chemins, les mêmes suspensions manquent un peu de souplesse et le confort en pâtit clairement. Malgré ses roues à rayons, ses relativement longs débattements, ses pneus mixtes, son échappement en position haute et sa jante avant de 19 pouces, la 525 DSX n’est pas vraiment faite pour de longues excursions en offroad sur des terrains irréguliers.
Un contrôle de traction (déconnectable) a fait son apparition. Il n’existait pas sur la 500 qui l’a précédée. C’est de nature à rassurer les débutants, mais au vu de la puissance et du couple modestes, on ne s’en servira pas souvent.
Le tableau de bord est complet (jauge d’essence, heure, indicateur de rapport de boîte engagé), il est en couleur et tout est lisible, sauf quand il y a un peu de lumière venant de l’astre solaire, parce que la luminosité propre de l’écran est faible.
Au garage des Grives, le concessionnaire fribourgeois de la marque, on travaille à trouver un «auvent» installable autour de l’afficheur pour améliorer cette lisibilité. On peut connecter un smartphone à la moto, par le biais d’une appli dédiée et du module Bluetooth présent de série. Mais la liste des fonctions disponibles est courte.
La 525 DSX est livrée avec deux modes de pilotage, un où la réponse à la commande d’accélération est normale, et un autre où elle est plus directe. On constate une différence, mais, si l’on veut rouler sportivement, on aura tendance à garder le twin haut dans les tours, où la réponse au gaz est de toute façon plus vive.
Le niveau d’équipement est excellent pour la cylindrée et le prix (moins de 7000 francs). On a une béquille centrale, un porte-paquet, une prise USB et une prise 12V facilement accessibles. Et il y a même un système électronique de monitorage de la pression des pneus!
Et les superstructures (repose-pieds, notamment) offrent plein d’endroits où arrimer des tendeurs pour faire tenir une sacoche. On apprécie la présence de barres de protection latérales en cas de chute, et même de deux «champignons» qui les complètent. Et chez Voge Suisse, un set de valises rigides ne coûte que 1000 francs de plus. Avec l’argent économisé, on pourra se payer un beau voyage!
Ce « petit » trail de voyage a tout d’un grand, sauf peut-être la puissance. Mais en contre-partie, il n’y a pas non plus le poids et le prix élevé.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site suisse de Voge, ou vous adresser à nos partenaires de notre Annuaire suisse des pros de la moto: Genève Moto Center à Satigny, ou le Garage des Grives à Granges-Paccot (FR).