Essai – La Kawasaki Ninja ZX-4RR, quelle boule de nerfs!

Publié le 9 octobre 2023 par Charles Donzé dit Carlito, mis à jour le 31 octobre 2023.

Photos: Ula Serra.

Test Kawasaki

Essai – La Kawasaki Ninja ZX-4RR, quelle boule de nerfs!

La petite, mais pas si petite, Kawasaki ZX-4RR déboule sur le marché tendu des petites cylindrées. Alors que d’autres marques y proposent des entrées de gamme, Kawasaki sort la carte premium en proposant une jolie Supersport 400, cylindrée répartie en – tenez-vous bien! – quatre cylindres. Ne la comparez pas à la Ninja 400 du même constructeur, si ce n’est la couleur, ce sont deux modèles pleinement différents!

Esthétiquement, la Kawasaki ZX-4RR a tout de ses grandes soeurs, ZX-6R et ZX-10R. En effet, elle reprend les lignes étirées et la livrée graphique. De construction cossue, avec son châssis treillis inspiré de l’expérience acquise en World Superbike ainsi que sa fourche à gros pistons et ses deux étriers de freins à fixation radiale, elle en jette.

Nous avons pu la tester durant une journée sur le circuit espagnol de Calafat, près de Barcelone.

ZX-4RR
La nouvelle Kawasaki Ninja ZX-4RR sur le circuit espagnol de Calafat.

On pourrait s’y méprendre en la confondant avec la tonitruante ZX-10R. Ce n’est que si on s’attarde sur ses détails qu’on observe quelques différences, notamment les tubes de fourche quand même plus étroits, le châssis moins imposant, le bras oscillant …

ZX-4RR

Kawasaki joue à nouveau les troubles-fêtes. Dans ce segment, les marques concurrentes augmentent la cylindrée, réduisent le nombre de cylindres, ceci au profit des valeurs de couple à bas régime. Depuis quelques années, l’urgence de la question climatique fait pression sur les motoristes, essentiellement à propos des émissions de CO2 et autres particules émises par les véhicules à moteur thermique.

Les marques travaillent donc d’arrache-pied pour contenir la consommation en carburant, muselée par les nouvelles normes Euro. Les progrès en la matière passent en la production de moteur à plus forte cylindrée, au profit du couple, et donc à une diminution de la consommation moyenne en carburant. Cette déclaration vaut dans le cadre d’une utilisation normale de la moto, évidemment!

Kawasaki 4
Le 4-cylindres de 399 cm3 est un caractère saillant et rare sur ce genre de moto de petite cylindrée.

Mais chez Kawasaki, on fait fi des tendances (bien que la même marque japonaise lance aussi pour le début de l’année 2024 sa première moto hybride thermique-électrique, lire notre article) et l’on propose un valeureux 399 cm3 quatre-cylindres.

Ce petit moteur développe pas moins de 77 ch (et même 80 chevaux avec le système d’air forcé) à 14500 tr/min. Quant aux valeurs de couple, elles sont logiquement plus timides et affichent 39 Nm à 13000 tr/min. Autant dire qu’avec de pareils chiffres, il faudra chercher la puissance haut, très haut, dans les tours.

Kawasaki TFT
L’affichage TFT de la petite Ninja, ici dans le mode graphique « Track ». Il inclut un chrono, en gros.

D’ailleurs, l’écran TFT de 4.3 pouces de diagonale peut s’afficher en mode «track», n’indiquant clairement que le compte-tours au-delà de 10000 révolutions. Un moteur à cravacher, vous dites? Le circuit de Calafat (Espagne) témoigne des hurlements de ce quatre-cylindres compact.

Ce n’est que lorsque l’on dépasse les 10000 tr/min que les bielles se mettent à s’affoler, jusqu’à la zone rouge à bien 16000 tr/min. Ce moteur est très linéaire. Peu importe le régime moteur, on peut ouvrir en grand les gaz allègrement après un virage, alors que la moto est bien inclinée. Puis les rapports passent à la volée grâce au quickshifter très réactif, de série sur la ZX-4RR.

ZX-4RR

Piégeur, le moteur de la Kawasaki ne l’est pas. Et si vraiment il y avait des surprises, le contrôle de traction réglable sur trois niveaux (et désactivable) surveille toute éventuelle dérobade de la roue arrière, chaussée d’une gomme de 160 mm de large.

Ce moteur n’est bien sûr pas un foudre de guerre, comparé par exemple à des 600 ou des 1000, mais il distille de belles et puissantes vocalises à l’approche de la zone rouge. C’est ainsi que l’on se croit aisément sur une moto de compétition!

Les particularités «hors standards» de cette Kawasaki ZX-4RR ne s’arrêtent pas là. Ce qui la distingue au premier regard des petites cylindrées, c’est son système de freinage. Dotée de deux gros disques de 290mm de diamètre, enserrés par des étriers à fixation radiale, elle s’assure un freinage mordant, progressif et puissant.

Ninja freins
Les étriers de freins avant sont radiaux, monoblocs, et à 4 pistons. Ils sont puissants, fins et endurants.

Les étriers de freins n’ont pas deux mais quatre pistons, de diamètre différent. Toujours côté partie-cycle, la supersportive dispose d’une suspension généreuse, avec une fourche inversée de 37 mm réglable en précharge et d’un amortisseur horizontal Back-link à gaz réglable en compression, détente et précharge.

Le tarage des suspensions se prête particulièrement bien à une utilisation en circuit. Que ce soit au freinage ou en courbe, l’ensemble gomme sans défaut les irrégularités de l’asphalte du tracé de Calafat. En freinage bien appuyé, la fourche se comprime et donne un juste retour d’informations. La roue arrière se dandine légèrement, mais le contrôle est maintenu aisément grâce à un bon équilibre de la moto.

Kawasaki amortisseur
A l’arrière, on a un amortisseur sur lequel on peut tout régler.

Le système ABS de marque Nissin n’est pas exagérément intrusif et est donc adapté à un pilotage sportif amateur, même sur circuit.

La moto accusant un poids de 189 kg tous pleins faits, qui semble un peu lourd pour la cylindrée, il est légitime de s’attendre à un comportement péjoré. Et pourtant! La géométrie du châssis, l’angle de chasse et la répartition des masses font que la moto est très agile. C’est précisément dans le pif-paf du circuit de Calafat, là où les changements d’angle sont brutaux, que l’on apprécie son agilité.

Ceci dit, s’il y a du poids, c’est aussi que Kawasaki n’a pas lésiné sur les moyens en termes d’équipements d’origine. Les feux intégralement LED et leur système de refroidissement pèsent lourd, de même que les carénages et leurs nombreux détails.

ZX-4RR

Le fait d’avoir opté pour un quatre-cylindres n’est bien sûr pas non plus en faveur du poids. Toujours est-il que le poids ne se fait pas sentir dans la plupart des situations. Il ne peut être accusé qu’en accélération pure… Osons dire cependant qu’une bonne dizaine de kilos en moins ne lui ferait pas de mal!

ZX-4RR

Kawasaki a réussi à développer une moto abordable, tant en termes de performances que de prix (moins de 10000 francs). L’appellation «ZX» n’est pas usurpée, nous avons affaire à une vraie supersportive. Le caractère de son moteur, sa dotation de série, son comportement sur circuit en sont la preuve.

Les sensations sont aussi bien au rendez-vous, avec ce petit quatre-cylindres qui hurle sans vergogne. Plus généralement, c’est une moto franchement amusante!

Peut-être qu’elle ne sera pas la première moto dans le garage, mais on en ferait bien une petite pistarde.

ZX-4RR

Bien que l’équipement d’origine se prête volontiers à une utilisation sur circuit, un carénage en fibre, des commandes reculées, une paire de pneus slick et la voilà prête à mettre la misère à bon nombre de roadsters de moyenne cylindrée!

ZX-4RR

Et aussi, pour nous suisses, cette petite 400 pas comme les autres nous permettrait de nous amuser sur les nombreux circuits de taille contenue à proximité. Reste à tester l’agrément de ce moteur sur nos routes tortueuses! A propos d’une utilisation dans les standards qu’exigent la législation routière, la position de pilotage est un mix parfait entre confort et sportivité, à l’instar d’un roadster à vocation sportive.

Les détails, en photo:

La Kawasaki Ninja ZX-4RR sera disponible en Suisse à partir du mois de novembre 2023, dans un coloris unique, pour un prix de 9790 francs. Ah, et n’allez surtout pas la confondre avec la Ninja 400 du même constructeur: c’est une routière carénée avec un moteur bicylindre, une moto complètement différente!

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site suisse de Kawasaki, ou vous adresser à nos partenaires de notre Annuaire suisse des pros de la moto, 100% 2-Roues (cpc2r) à Genève, K-Motos à Carouge (GE), Red Zone Motos à Echandens (VD) et à Roche (VD), ou Compétition Park à Neuchâtel.

Commentaires2 commentaires

2 commentaires

  • Merlet

    10 000 FRANCS !!!! J’ACHÈTE…..

    • Jérôme Ducret

      Ca ne demande même pas de réponse!

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

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