Essai – La Fantic XEF 450 Rally, une moto de rallye pour tous?
Nous avons fait tester durant une journée sur une piste d’enduro et par les pilotes du team suisse Edelweiss Racing la toute nouvelle XEF 450 Rally de la marque italienne Fantic. Une machine affichée à moins de 16500 francs qui est censée pouvoir faire (presque) les mêmes choses qu’une moto de rallye pure et dure.
Existe-t-il des machines de rallye pour moins de 20 000 francs (on parle de motos, bien sûr)? La nouvelle Fantic XEF 450 Rally, affichée à un peu plus de 16000 francs, équivaut à un oui.
Et la nouvelle Kove 450 Rally, elle, d’origine chinoise, est carrément proposée à juste un peu plus de 10000 francs!
Mais que valent ces motos dans cet exercice, et gagne-t-on quelque chose à les choisir plutôt qu’une moto venant d’un des deux grands constructeurs actifs dans ce sport tel qu’il est défini officiellement?
Pour mémoire: les «vraies» motos de rallye, celles que l’on voit par exemple au Dakar, sont des monocylindres de 450 cm3. Les bicylindres et les machines de plus grosse cylindrée sont aujourd’hui utilisables uniquement dans des rallyes qui ne suivent pas les normes de la fédération sportive mondiale chapeautant ce sport, comme par exemple sur l’Africa Eco Race.
Nous n’avons pas pu trouver de Kove de ce genre en Suisse (pas encore disponible), mais nous avons par contre mis la main sur ce que propose Fantic. La XEF 450 Rally est la version pour tout un chacun. Fantic a aussi une XEF 450 Rally Factory, dotée de composants plus premium, plus résistants (radiateur d’huile, notamment) et plus chers, qui vaut un peu plus de 21 000 francs.
La XEF 450 Rally est livrée avec trois réservoirs d’essence placés vers l’avant et qui totalisent 30 litres. Un sabot moteur partiellement en carbone protège le bas du moteur et des réservoirs latéraux.
Le monocylindre, qui vient de Yamaha, se caractérise notamment par une admission par l’avant, et pas par l’arrière comme sur presque toutes les autres motos de ce type. Ce positionnement laisse plus de liberté pour orienter le moteur et les autres éléments dans le cadre.
Fantic livre la version standard avec comme afficheur une tablette digitale de bonnes dimensions. Elle fonctionne sous Android, et permet, en conjonction avec les commandes au guidon, de lire un roadbook digital.
La tablette est connectée à la moto pour son alimentation, mais possède aussi sa propre batterie. On peut donc l’emporter avec soi en quittant la XEF 450 Rally, pour par exemple travailler sur son roadbook.
Pour juger des aptitudes de la Fantic, nous avons fait appel à de vrais pilotes de rallye, ceux du team suisse Edelweiss.
Nous leur avons confié la moto à l’occasion de La Voitelière, un événement qui a lieu une fois par année dans le canton du Jura: on y met en place une piste d’enduro de bonne longueur, et les amateurs intéressés peuvent s’inscrire pour deux journées de roulage libre.
La seule modification apportée à notre Fantic de test a été de lui enlever sa plaque d’immatriculation et de replier ses rétroviseurs.
Testeurs de choc pour la XEF 450 Rally
Nos deux testeurs pour ce week-end s’appellent Meydi Niculescu et Sylvain Martginoni. Ils ont tous deux participé ce printemps au Morocco Desert Challenge avec le team Edelweiss Racing (lire notre article), fondé par le Neuchâtelois Nicolas Monnin (venu à bout du Dakar en 2022). Meydi a fait son premier rallye sur une Honda et Sylvain pilotait pour sa part une GasGas (la même moto, techniquement, qu’une KTM).
«Cette Fantic est facile, commente Meydi. L’ergonomie est bonne pour ce gabarit, la moto est très maniable. Je trouve aussi que les suspensions sont étonnamment efficaces. Elle sont confortables dans les cailloux, et elles ne talonnent pas dans les sauts. On a du grip, tant à l’accélération qu’au freinage.»
Et voici le feedback de Sylvain: «Je trouve comme Meydi que la moto est très facile, très joueuse. Elle a de bonnes suspensions. Je suis plus gêné par la largeur des réservoirs, qui auraient pu être déplacés un peu vers l’avant.»
Herbert Brunner, mécano du team et pilote d’enduro de longue date, signale qu’il n’est pas aisé d’enlever le support de plaque, en raison du positionnement d’un câble électrique. Ce support va toutefois résister aux mauvais traitements (sauts) que lui infligeront nos deux pilotes.
Le pot d’échappement, par contre, est venu frotter le bras oscillant dans les grosses compressions. Il est bien sûr possible de raffermir les suspensions, mais le problème semble plus venir de l’angle de l’échappement.
«A part ce souci, qui est probablement un problème de jeunesse, voire qui est propre à cet exemplaire, la moto me semble bien conçue, en tant que moto de rallye, conclut Nicolas. Pas forcément pour faire de la compétition à haut niveau, mais pour du rallye en amateur, c’est une proposition valable.»
Attention, le stock de ce modèle (disponible dans un seul coloris) pour la Suisse est actuellement plus que limité. Il vaut mieux vous renseigner.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l’importateur suisse de Fantic, ou vous adresser à nos partenaires dans notre Annuaire suisse des pros de la moto, MRPS Racing à Satigny (GE, spécialiste Fantic Offroad), Rock & Road à Genève et Tricana Motorcycles à Corseaux-sur-Vevey (VD).
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