Nouveau, un Sportster Nightster 975 chez Harley-Davidson
La marque américaine propose un deuxième modèle dans la nouvelle gamme Sportster à moteur refroidi par liquide. Cette fois-ci, le style est plus « rond » et le moteur, de plus petite cylindrée, sera bridable pour les exigences du permis A limité (A2).
Si le nom Nightster associé à Harley-Davidson vous dit quelque chose, c’est normal. Le nom du tout nouveau modèle de cruiser présenté par la marque américaine pour 2022 fait volontairement référence à un ou des modèles passés dans l’histoire de cette marque. Il s’agissait principalement de membres de la famille Sportster, les cruiser d’entrée de gamme chez Harley, avec leur moteur V Twin refroidi par air.
Volontairement, parce que le nouveau Nightster est aussi le deuxième membre de la nouvelle famille de Sportster, qui sont propulsés par le moteur bicylindre en V Revolution, refroidi par liquide, et déjà apparu dans le Sportster 1250 S en 2021 (lire notre essai).
Si l’architecture moteur et le segment est en gros le même pour le nouveau Nightster que pour le Sportster 1250 S, il y a de grosses différences. La cylindrée en est une. Ici, il s’agit d’une version plus petite du moteur Revolution, limitée à 975 cm3. Du coup, le twin porte le nom de « Revolution Max 975T » dans le jargon de Harley-Davidson. « T » pour « Torque », autrement dit « couple », la force de traction qu’exerce le moteur sur la roue arrière. Sa puissance maximale n’est plus de 115 chevaux, mais de 90, atteints à 7500 tr/min.
Cela signifie bien évidemment que ce moteur est bridable à 35 kW (47,5 chevaux) au besoin, si on veut passer ses deux ans de permis suisse A limité (ou A2, dans le reste de l’Europe) avant de passer à un vrai gros cube, et au permis sans limitation de puissance. C’était précisément l’une des forces des anciens membres de la famille Sportster chez Harley-Davidson, qui étaient en règle générale des motos à la fois plus abordables que les autres cruisers du constructeur américain, et qui dans leur grande majorité pouvaient servir d’entrée de gamme et de première moto.
Comme Harley-Davidson a décidé de se débarrasser l’an dernier également des motos de la famille Street, propulsés par des V Twin liquides de 500 ou 750 cm3 et considérés comme les plus accessibles des Harley, la disparition en Europe des anciens Sportster, l’an passé, et leur abandon futur aussi sur le marché américain (pas encore de date certaine), avait de fait laissé un certain vide dans la gamme. Même s’il existe toujours encore quelques modèles de la famille Softail, de plus grosse cylindrée et plus chers, mais aussi plus lourds, que l’on peut brider à 35 kW.
Le Revolution 975T a sinon un alésage de 97 mm et une course de 66 mm, avec un taux de compression de 12 : 1. Et il a une fonction porteuse dans le cadre de la Nightster, ce qui permet de réduire le reste du cadre et d’éviter d’avoir trop de poids tout en gagnant en rigidité. Le radiateur est assez habilement dissimulé derrière un bout de carénage.
Le couple du Nightster, autrement dit ce qui définit la force de ses accélérations aux différents régimes de rotation du moteur, offre des valeurs intéressantes. La valeur maximale annoncée par Harley-Davidson est de 95 Nm à 5750 tr/min. Son constructeur insiste beaucoup sur le fait que la courbe de couple est « linéaire » et fournit une « forte accélération » sur l’ensemble de la plage des régimes. Comme on n’a pas accès pour l’instant à cette courbe, seul l’essai que notre journaliste-essayeur-photographe Mathias est en train de réaliser en Espagne en première mondiale pourra nous éclairer sur ce point. Harley-Davidson précise que, comme sur le grand frère Sportster 1250 S, la distribution est variable. A l’admission sur la Nightster. Ce qui veut dire que le système d’ouverture des soupapes utilise des lois variables selon le régime du moteur et d’autres paramètres, afin d’avoir une combustion optimum dans toutes les situations, et donc aussi une consommation d’essence optimisée.
L’actionnement des soupapes étant hydraulique, il n’est nul besoin de contrôler et d’ajuster le jeu de ces éléments. Ou du moins quasiment pas sur la durée de vie normale de la moto, en comparaison des travaux à effectuer à intervalles plus ou moins réguliers sur des moteurs qui n’utilisent pas ce système.
Sinon on voit que la machine est une monoplace. Il y aura certainement un siège passager dans le catalogue des accessoires. Et Harley-Davidson explique que le Nightster est fourni avec un réservoir d’essence d’en gros 12 litres qui se trouve en grand partie sous la selle. Ce que l’on prend au premier abord pour ledit réservoir, entre la selle et le guidon, est en fait un habillage en alu pour la boîte à air, qui a bien évidemment aussi une fonction, esthétique: rappeler les formes des anciens Sportster. Ce que renforce aussi le phare avant de forme arrondie, avec une petite casquette arrondie elle aussi.
Le faux réservoir devrait fournir aussi un peu d’appui aux jambes en roulant. Et servir de point d’ancrage d’une sacoche de réservoir. Le positionnement du vrai réservoir d’essence, plus bas que d’ordinaire, abaisse le centre de gravité du véhicule, ce qui est bien sûr un avantage en termes de maniabilité de la moto, en mouvement ou pour les manoeuvres a l’arrêt. Pour info, le poids annoncé pour cette moto est de 220 kg.
La partie-cycle a l’air assez simple, avec une fourche télescopique conventionnelle Showa de 41 mm à l’avant, fourche de type « Dual Bend Valve », ce qui veut dire qu’elle a tout de même un certain degré de sophistication dans son amortissement. Elle n’est pas réglable. A l’arrière, contrairement au Sportster 1250 S qui arbore un mono-amortisseur réglable, on a deux amortisseurs jumeaux à émulsion, réglables en précharge. La boucle arrière du cadre est en aluminium.
La roue avant est fine et haute (19 pouces), dans la plus pure tradition des anciens Sportster Harley, et plus généralement des cruisers américains, tandis que l’arrière est plus massif, mais plus bas (16 pouces). Le freinage est confié à un seul disque à l’avant, avec un étrier à pistons. Un autre disque à l’arrière complète l’installation.
La selle est placée à 700 mm du sol, et elle n’a pas l’air très large, ce qui devrait permettre à plein de pilotes de facilement poser l’entier des pieds au sol. Les repose-pieds sont en position médiane par rapport à la moto. Pas en avant comme sur les cruisers américains traditionnels, pas en arrière comme sur les roadsters sportifs du marché. Et le guidon ne semble pas très haut par rapport aux mains du ou de la pilote.
La Nightster est livrée avec un pack d’assistances électroniques au pilotage. Il inclut un contrôle de traction qui fait office d’anti-patinage à l’accélération, un anti-glisse à la décélération ou au rétrogradage, et un ABS pour ne pas bloquer les roues lors des freinages. Pas de centrale de mesures inertielles, donc pas d’ABS de virage ni de contrôle de traction agissant de manière différente quand la moto est sur l’angle. Il y a aussi trois modes de pilotage (Sport, Road ou, poru les conditions d’adhérence précaires, comme par exemple sous la pluie, Rain) qui se différencient par des réponses plus ou moins directes à la commande d’accélération et par des interventions plus ou moins franches des autres assistances au pilotage.
En guise de tableau de bord, ce nouveau modèle est équipé d’un compteur à aiguille traditionnel, de forme ronde à l’avant, avec une petite lucarne digitale à cristaux liquides pour les indications supplémentaires (dont le niveau de la jauge d’essence, l’heure et le rapport de vitesses engagé). Et tout l’éclairage, clignotants compris, est à LED. On suppose logiquement que les clignos sont fournis avec la fonction de rappel standard sur toutes les Harley-Davidson modernes.
Dans sa communication, Harley-Davidson souligne aussi le fait qu’il s’agit d’un custom. Cela veut dire une moto que l’on peut customiser (personnaliser, en bon français). Exactement comme les anciens Sportster, qui ont servi de base à des dizaines de milliers de transformation. L’avenir dira si ce sera aussi le cas avec cette nouvelle famille de Sportster – la liste des membres ne va certainement pas s’arrêter au Sportster 1250 S et à la Nightsster.
Ce nouveau modèle devrait être disponible en Suisse très prochainement, à partir de 15700 francs dans le coloris Vivid Black (noir brillant). Et pour 16000 francs en Gunship Grey (gris) ou en Redline Red (rouge). Ces deux options de couleur ne sont appliquées que sur le faux réservoir, le reste de la moto ne changeant pas.
Si vous voulez voir à quoi pourraient ressembler des customisation de ce tout nouveau modèle, vous pouvez jeter un coup d’oeil sur la vidéo promotionnelle de Harley-Davidson. C’est à partir de 6 minutes 40 secondes, en gros.
Pour plus d’infos, vous pouvez consulter le site suisse de Harley-Davidson.
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