Une SMF 500, pour les pilotes exigeants

Publié le 10 juin 2020 par Didier Martin, mis à jour le 2 juillet 2020.

Photos: Mathias Deshusses.

Test Sherco

Une SMF 500, pour les pilotes exigeants

Dans le petit marché du supermot’ (SM), le choix est restreint. Mais cette année Serco vient bousculer la concurrence avec une SMF 500. Une moto homologuée et montée d’origine en SM, disponible en 25 ch (bridée) ou 50 ch (compétition) et qui n’est pas là pour faire de la figuration au vu de ses performances.

Sherco, marque mondialement connue dans le monde de l’enduro, avec un titre mondial en 2016, ainsi qu’en trial et en rallye avec une moto à l’arrivée du Dakar cette année, est une marque Française. L’usine située à Nîmes est l’endroit où sont produites et montées les motos de la marque. Oui, oui, une marque entièrement européenne, cela peut faire la différence en ces temps où la consommation locale fait partie des choix d’un achat. Et après avoir pu essayer les machines d’enduro (lire notre article), nous avons pu tester une SMF 500, qui est un tout nouveau modèle destiné à la route, dans le segment des supermotards.

Bien accueilli chez Johan Melon le patron de 3D Motos (à Bretigny-sur-Morrens – Vaud), je prends possession pour quelques jours de cette SMF 500. Petit tour de la machine. Wouuuaaa! elle est très belle: ses couleurs sont vives, la finition des plastiques est irréprochable et elle a l’air toute petite. En partant du modèle d’enduro, Sherco a misé sur une moto très racing, fine et super légère, mais pas trop haute de selle. Du haut de mes 1m75, j’ai les pieds par terre, chose plutôt agréable.

une SMF 500
La SMF 500 est le premier supermotard digne de ce nom (outre la 50 cm3) de Sherco.

Je me penche un peu sur les détails, pour voir: une fourche Paioli de 46 mm réglable avec une course de 300 mm, un amortisseur Sachs à bonbonne, réglable également et avec une course de 300 mm. Le freinage est confié à Brembo avec un disque de 310 mm en montage direct, avec support radial, pas de cale d’adaptation ou d’entretoises qui peuvent amener des vibrations sur l’avant, et un disque de 220 mm à l’arrière. C’est propre. J’ai beaucoup aimé les protections de cadre qui éviteront l’usure prématurée de la peinture pour ceux qui roulent en bottes, et les grands cale-pieds. J’ai moins aimé les clignotants et la bavette arrière. Le tableau de bord est minimaliste, comme il se doit sur une moto de ce genre, mais, bon point, en plus d’un réservoir transparent il y a une jauge à essence.

J’aurais aimé des protections de leviers d’origine, mais pour cela il faudra taper dans le catalogue des accessoires. Bon c’est une SMF 500 de test, et c’est pour ça qu’elle a un super pot Akrapovic? Eh non, c’est le pot d’origine. Pas besoin de se ruiner pour avoir la classe et un beau bruit, la moto est livrée avec une ligne complète en alu et carbone. Voilà un argument de poids dans le budget.

une SMF 500
Le pot Akrapovic fait partie de l’équipement d’origine de cette moto.

Bon, en selle pour voir si elle aussi efficace que belle! Commençons par le moteur. Il ne tape pas à bas régime et reprend bien, avec quelques vibrations tous à fait normales pour un mono. Une fois le sous-régime passé, il faut serrer les jambes, se pencher en avant et tenir le guidon parce que ça pousse féroce. Première, deuxième… la roue avant ne demande qu’à se mettre devant vos yeux. En troisième, avec un petit coup d’embrayage c’est la même chose! Et ça continue dans les rapports suivants, sans lever, mais en accélérant fort.

Bon, ça c’est les premières impressions, reprenons plus calmement. Ce mono de 500 cm3 issu de l’enduro pète la forme, mais il reste très convivial car assisté par une injection bien réglée. La réponse au gaz est précise et bien dosable, ce qui le rend exploitable au quotidien. En ville, son couple permet d’évoluer dans la circulation sans problème, mais il ne faudra pas le laisser monter dans les tours, ou il deviendra vilain et nerveux.

une SMF 500
Une belle béquille latérale.

J’ai fait un bout d’autoroute (ben ouais, il faut des fois) et j’ai été agréablement surpris par une 6ème vitesse assez longue pour rouler à 120 km/h dans un régime agréable, sans forcer. Je serais curieux de voir à combien elle monte, mais je pense qu’elle doit accrocher facile les 170km/h. Avec une consommation de 4,5 l/100km, le voyant de réserve s’allume entre 140 et 160 km, ce qui donne pour ce genre de machine une bonne autonomie et pour les plus téméraires, une fois la réserve allumée, on voit ce qu’il reste d’essence à travers le réservoir transparent.

une SMF 500
Le monocylindre refroidi par liquide de 478 cm3 (en gros) pète la forme.

Pour assister ce moteur, on peut compter sur de bonnes suspensions, réglées trop dur sur la moto de test mais facilement ajustables avec les réglages à disposition, le tout tenu dans un cadre qui amène une bonne stabilité. La moto est vive et maniable, et il y a ce petit plus qui fait qu’elle est aussi stable dans les grandes courbes.

une SMF 500
Visuellement, elle fait assez classe, non? surtout au bord du lac. Les lettres FSE sur les autocollants ne se réfèrent pas au nom de ce modèle 2020 (et pas 2021). Et il y a bel et bien un rétroviseur, que nous avons malheureusement perdu. Nostra culpa maxima!

Je pars à l’assaut d’un bout de route que je connais bien, et je me sens tous de suite à l’aise. Une petite pression sur le cale-pied et hop, la moto est sur l’angle. Tout est facile et instinctif. En mode «Je vais tous me les faire!!». Avec quelques bases de pilotage, c’est une arme qui est capable de rouler très vite. Je n’ai jamais réussi à la mettre en défaut. La garde au sol est stratosphérique, le freinage précis et endurant, les pneus Michelin Pilot Power montés d’origine travaillent bien mais j’ai adapté les pressions (1,8 à l’avant et 1,7 à l’arrière) pour un meilleur ressenti.

Tableau de bord Sherco
C’est basique, et c’est voulu. Mais il y a une jauge à essence (on la trouve en farfouillant avec les deux boutons, et puis on voit le niveau d’essence dans le réservoir depuis l’extérieur).

Pour 11650 frs, Sherco arrive sur le marché avec une machine de qualité aux performances redoutables. Il est clair qu’une moto issue de l’enduro comme celle-ci, et au même titre que ses concurrentes, demandera un entretien régulier mais Johan Melon de 3D Motos vous l’expliquera mieux que moi. Alors si l’envie de rouler une supermot’ racée et belle vous prend, passez chez lui dans son nouveau magasin. L’accueil est pro et convivial et vous aurez à faire à un passionné aux compétences reconnues. On trouve la marque aussi chez notre autre partenaire de l’annuaire des professionnels de la moto, GMC, dans le canton de Genève, et chez Dynamic Bike dans le canton de Fribourg (liste non exhaustive).

Commentaires8 commentaires

8 commentaires

  • Gauthier Estoppey

    Bonjour,
    J’ai une question ? Vous diriez quoi en comparaison avec la Monnier XRF 450 ?
    Cordialement

    • Jérôme Ducret

      Bonjour,

      L’auteur de l’article est en train de rouler à Magny-Cours, je réponds donc à sa place, ayant pu moi aussi essayer les deux modèles. La Monnier est moins chère, et sa qualité de fabrication est logiquement un cran en dessous, sans pour autant être de mauvaise facture. Les suspensions, pour un usage routier, se valent plus ou moins. Le freinage aussi, en tout cas à l’avant. La Sherco a l’ABS (désactivable), pas la Monnier. Et le cadre de la Sherco est plus rigide et donnera plus de stabilité dans les virages rapides ou en compétition. Sans oublier l’échappement Akrapovic de série…

      En espérant avoir pu vous éclairer

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

      • Gauthier Estoppey

        Merci pour votre réponse détaillée. J’ai été essayé les deux pour me faire une idée et vous avez entièrement raison. Petite préférence pour la sherco qui m’a bluffé et quel niveau de finition. Mais le rapport fun-qualité-prix de la Monnier est aussi très intéressant.
        Merci pour vos essais toujours au top!
        Cordialement,

  • jog75

    Bonjour, j’ai un permis gros cube..mais elle est homologuée a combien kW sur la carte grise ? Elle est bridée avec quelles pièces ? C’est pour savoir au niveau du contrôle technique… Mis a part les choses simples comme la vidange, filtre a huile et air, etc ., elle demande quoi comme autres entretiens principaux niveau moteur et a quelle fréquence (genre soupapes, piston, vilbrequin, etc)? Merci beaucoup

    • Jérôme Ducret

      Bonjour, tant l’essayeur que le responsable sous-signé sont absents cette semaine et la suivante. Nous transmettrons vos questions à un concessionnaire, qui vous répondra directement.

      Bonne route en attendant

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

  • Julien

    Bonjour, je suis aussi intéressé par cette moto. Je roule actuellement sur un 690 smr en evo 2 mais je trouve la moto trop lourde, et je trouve le rapport poids puissance même en evo 2 sympa mais sans plus. Étant donné la petite production, je n arrive pas à en trouver une à l essai. Pensez vous que la puissance ressentie sur la 500 sera au moins égale à la 690? J ai peur d être déçu.
    Merci d avance
    Julien

    • Jérôme Ducret

      Bonjour aussi!

      La 500 a logiquement moins de puissance que la 690, et même pas mal en moins dans sa version officiellement homologuée pour la route. Mais comme chacun sait, il est rare que ce genre de moto reste homologuée après l’achat!
      Et pour ce qui est du couple, par contre, la 500 n’a à mon avis pas à rougir le moins du monde face à la 690.
      Voilà ce que je peux vous répondre. Dans l’idéal, bine sûr, il faudrait essayer.

      Bonne journée

      Jérôme Ducret, rédacteur responsable

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