La nouvelle Speed Triple apprend la sophistication au royaume de l’électronique

Publié le 30 juin 2016 par Jérôme Ducret.

Photos: DR.

Test Triumph

La nouvelle Speed Triple apprend la sophistication au royaume de l’électronique

Notre deuxième essai du roadster fétiche de Triumph, en version R 2016

On a déjà pu la tester en Espagne, sur route et sur circuit (lire notre précédent article). Ne restait plus qu’à l’essayer en Suisse, toujours dans sa version 2016 mise à jour. La Speed Triple est une véritable icône pour Triumph, elle représente l’une des toutes premières motos modernes du constructeur anglais, depuis sa renaissance, et c’est aussi l’un des premiers « Streetfighters » de série. Ce qui est un peu un paradoxe, puisque ce type de moto est censé être une machine carénée dénudée et personnalisée par son utilisateur.

Bref, nous avons pu rouler avec la version R, la mieux équipée, au niveau suspensions et freinage (il y a aussi une version S, moins chère). On passe rapidement sur l’esthétique, subtilement retravaillée pour 2016, avec notamment deux phares avant un peu plus arrondis, mais pas autant que les premiers modèles. C’est assez réussi, et ça plaît aux fidèles de ce modèle, que la version précédente, au look plus anguleux, avait un peu déroutés. Le petit saute-vent est de série sur la R.

La position de conduite est elle aussi retravaillée. On peut mieux se mettre en appui sur l’avant de la moto, ce qui, combiné aux qualités indéniables de la partie cycle, insuffle une belle dose de confiance dès lors qu’il s’agit d’enchaîner les virages. La stabilité est impériale. Et la selle de toute beauté soutient parfaitement le pilote, tout en le laissant se déplacer au gré des déhanchements.

Un gros plus de cette nouvelle version de la « Speed » est sans conteste sa boîte de vitesses. Alors qu’auparavant ça claquait quand on changeait de rapport, c’est aujourd’hui doux et précis. Trouver le point mort à l’arrêt, moteur éteint, est un jeu d’enfant, c’est un signe! On se demande même, en roulant sportivement, s’il n’y a pas un quickshifter de série. Mais ce n’est pas le cas.

Par contre, le rayon de braquage est toujours un trait de caractère désagréable. Pour faire demi-tour, il vaut mieux que la route soit large.

Speed Triple 2016
Un nouveau regard pour le millésime 2016 de la Speed Triple

Etonnamment, bien que cette moto ait été revue de manière conséquente pour qu’elle soit conforme aux nouvelles normes anti-pollution et anti-bruit Euro 4, plus sévères que les normes Euro 3 en vigueur encore jusqu’à la fin de 2016, on ne remarque pas vraiment de différence dans le caractère du moteur tricylindre. Il y a toujours beaucoup de couple, à un peu tous les régimes, une belle allonge qui doit être assez utile sur circuit, et pas mal d’onctuosité. Ce moulin est plein. Peut-être ressent-on un peu plus qu’avant un effet on-off lorsqu’on roule à basse vitesse sur un filet de gaz, mais c’est tout. Et la Speed 2016 est aussi plus économe en carburant que ses prédécessrices (si tant est que ce mot existe).

On ne l’a pas encore dit, mais les étriers de freins monobloc qui ornent l’avant de la moto sont d’une redoutable efficacité. Et ils sont aussi facilement dosables. Ca va de pair avec les suspensions très précises – un peu trop pour le confort sur les petites bosses répétées ou les grosses irrégularités.

Un tableau de bord toujours assez complet. A part le réglage de l'heure, tout se commande depuis le guidon.
Un tableau de bord toujours assez complet. A part le réglage de l’heure, tout se commande depuis le guidon.

Le gros changement se trouve dans les entrailles de la moto, dans son électronique. Non contente de se voir équipée d’un accélérateur électronique, la nouvelle Speed reçoit aussi des modes de pilotage, qui réagissent de manière plu sou moins directe aux commandes et des réglages d’antipatinage qui les accompagnent. Il y a l’inévitable mode « Rain », qui adoucit tout et qui au fond est assez adapté aussi à la ville – en plus des conditions de routes glissantes ou mouillées. Road est normal et donne une bonne dose de réactivité, sans être brusque. Sport est plus délicat à maîtriser. Il faut attaquer. L’intervention du contrôle de traction en cas de patinage de la roue arrière est plus ou moins intrusive selon le mode. Mais quand on dit intrusive, c’est trompeur. Ca se passe de manière assez transparente, sans venir gêner le plaisir de conduite.

La bonne nouvelle est que, à part le réglage de l’heure, tout se commande depuis le guidon, et que c’est devenu intuitif et facile. On peut ainsi changer de mode en roulant en pressant sur un seul bouton, gaz fermés et on valide avec un coup d’embrayage.

Speed Triple R 2016
Notre modèle de test était équipé de silencieux d’échappement Arrow, qui sont un accessoire payant et qui modifient le son

Et puis sur piste, on peut choisir le mode « Track », qui ne garde qu’un minimum de filet de sécurité antipatinage – et idem pour l’ABS. Tous deux sont d’ailleurs déconnectable. Mais expérience faite, Track c’est très bien aussi pour pourrir tout ce qui se trouve au démarrage du feu vert en ville!

Bref, la nouvelle Speed a gardé tout son caractère et intégré des évolutions inévitables autant qu’indispensables.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Created with love by netinfluence agence digitale
Abonnez-vous à notre newsletter mensuelle
Suivez l'actualité du monde de la moto, les nouveautés et l'agenda des événements