Harley Breakout, le Softail à la sauce dragster

Publié le 4 juin 2015 par Jérôme Ducret, mis à jour le 18 janvier 2023.

Harley-Davidso

Harley Breakout, le Softail à la sauce dragster

Moins « soft » que ses consoeurs de la même famille, cette moto ne manque pas de charme et adopte enfin dans sa dernière version un frein avant exploitable.

Visuellement, elle ne fait pas dans la demi-mesure, avec son énorme pneu arrière, son empattement conséquent et son train avant façon chopper avec une roue haute, mais par contre un guidon plat, non réhaussé, large juste ce qu’il faut, en fait. La Harley-Davidson Breakout emmène la famille des Softail – motos en apparence sans amortisseurs postérieurs, cachés sous le cadre – dans l’univers un peu dingue des dragster. Ou comment passer le plus vite du point A au point B, en ligne droite.

Mais la Breakout n’est cependant pas une bécane extrême. Elle est même assez confortable et presque maniable en ville. Et puis, la nouveauté, depuis 2014, c’est que son frein antérieur freine vraiment (40% d’effort à fournir en moins au levier, plus de puissance, nous dit le constructeur dans son souci du détail, et l’ABS de série).

Déjà, comme la plupart des créations de la Motor Company américaine, pas besoin d’être génétiquement prédisposé aux hauteurs pour monter à bord. La selle, de type baquet en cuir, est basse, très basse. Les repose-pieds aussi, mais nous y reviendrons. La moto n’est pas exactement un poids plume, mais si on la fait tomber à l’arrêt ou lors de manoeuvres à basse vitesse, c’est qu’on l’a cherché. La géométrie de cette Breakout, toute en longueur, avec un centre de gravité assez bas lui aussi, est ici une précieuse aide.

Un pneu arrière conséquent!
Un pneu arrière conséquent!

On tourne le contact – sans toucher à la clé qui ne sert qu’à bloquer la direction et comme transpondeur – le petit tableau de bord attaché au guidon s’ébroue.

On a droit à un joli compteur de vitesse avec juste une mini-fenêtre digitale qui vous affiche au choix les kilomètres parcourus (totaux ou partiels), l’heure, le rapport de vitesse engagé doublé du régime du moteur, et c’est à peu près tout.

Un avant de ballerine. Ou presque.
Un avant de ballerine. Ou presque.

Et c’est là qu’on appuie sur le démarreur, et que le twin refroidi par air secoue ses larges épaules. Il est moins présent que quand les normes anti-pollution n’étaient pas aussi strictes, mais il y a bien cette pulsation organique, presque vivante, rassurante, avec une musique toute en basses.

Toujours agréable. Le bicylindre est capable de monter (un peu) dans les tours, disons vers 6000-6500 tr/min (une Harley, ça vous force toujours à considérer le régime de rotation du moteur en prenant en compte les unités en-dessous des milliers).

Mais dans ces « hauteurs », c’est nettement moins agréable. Mieux vaut rester plus bas et changer souvent si on veut prendre le large.

Les 103 « cubic inches » (pouces cubiques, en gros) et leur couple de camion permettent dans tous les cas de bien partir du feu et de dépasser dès qu’on a une ligne droite, même courte.

La couleur de notre exemplaire de test mérite une petite digression. C’est nouveau pour 2015, c’est du vert « radioactif » (si, si, c’est ce qui est écrit dans la description du modèle), ce n’est pas discret. Perso, on trouve que ce vert spécial se marie bien avec les liserés chromés et les bâtons noir et argent des roues. Au passage, on salue la présence d’une petite lanière de cuir noire au centre du réservoir, du plus bel effet. Le souci du détail, on vous disait.

Pas fatigante en ville, soit. Mais pour les trajets plus conséquents, la position de conduite, que l’on pourrait qualifier de masculine, avec les pieds très en avant, et le gros gommard postérieur qui fait que l’on doit exercer une force certaine pour faire pencher et tourner la moto, ne sont pas des alliés.

Disons qu’une Breakout, c’est parfait pour aller du travail à la salle de muscule, mais pas pour découvrir l’Espagne à deux.

Encore un petit mot sur les suspensions. Certes, elles ne sont pas longues à l’arrière, mais le montage particulier du Softail fait que les imperfections de la route 66 (la vaudoise, pas l’américaine) sont bien absorbées. Et la longueur de la fourche offre aussi de la réserve. C’est moins tape-fesse qu’un Sportster de la même marque.

Puisqu’on en est aux comparaisons avec les frères plus jeunes (et nettement moins chers) de la gamme, quand on tourne et qu’on penche la Breakout, les « tétons » métalliques des repose-pieds frottent très vite. Seulement si, à bord d’un Sportster ça râcle de manière désagréable, là c’est presque agréable. On entend et on sent juste un petit gratouillis feutré, et on arrête sa marche vers la terre. C’est à de petits détails comme ça qu’on est Harley ou pas, pourrait dire Boris Vian.

Harley-Davison Breakout, disponible de suite en « Vivid Black » (à 21510 francs avec le bonus franc fort actuel, anciennement 23900 francs), ou d’autres couleurs, dont ce « Radioactive Green » (option Custom, à partir de 23200 francs avec le bonus, anciennement 25800 francs). Et si on veut une couleur Hard Candy Custom, grise avec les paillettes, c’est 22500 francs avec le bonus (25000 avant).

Par Jérôme Ducret, photos Patrick Martin, article paru sous une autre forme dans le supplément Auto-Moto de la Tribune de Genève.

 

 

Fiche technique

Propulsion Moteur bicylindre en V à 45 degrés, quatre temps, refroidi par air. Twin Cam 103, 1690 centimètres cubes (103 « cubic inches » en mesures américaines), deux soupapes par cylindre. Injection électronique. Alésage x course: 98,4 mm x 111,1 mm. Taux de compression de 9,6 : 1. Embrayage en bain d’huile. Six rapports de vitesses (sixième surmultipliée). Transmission finale: par courroie dentée.

Partie cycle et châssis Cadre en double berceau, en tubes d’acier. Suspensions antérieures: fourche télescopique, diamètre 49 mm. Suspensions postérieures: bras oscillant en acier, connecté à deux amortisseurs placés sous le moteur, réglables. Système ABS, avec roue phonique cachées dans le moyeu. Freinage: un disque de 292 mm de diamètre avec étrier quatre pistons (AV), un disque de 292 mm de diamètre avec étrier deux pistons (AR). Roues Gasser en aluminium coulé.

Performances diPuissance maximale: 79 chevaux à 5250 tr/min. Couple maximal: 130 Nm à 3000 tr/min. Vitesse de pointe: environ 175 km/h (selon constructeur).

Dimensions et poids Longueur: 2445 mm. Empattement: 1710 mm. Hauteur de selle: 660 mm. Garde au sol: 120 mm. Angle de chasse: 35 degrés (!), chasse: 146 mm.  Poids en ordre de marche: 330 kilos. Pneumatiques: 130/60 x 21″ (AV), 240/40 x 18″ (AR).

Conso Réservoir d’essence de 18,9 l. Consommation annoncée: 5,6 l/100 km, autonomie théorique: 338 km. Consommation mesurée: 6,7 l/100 km, autonomie: 282 km.

Prix, coloris, disponibilité Disponible de suite en Vivid Black pour 21510 francs. Couleurs Custom pour 23200 francs, dont Radioactive Green et Superior Blue, nouvelles pour 2015. Couleurs Hard Candy Custom pour 22500 francs, dont Quicksilver Flake, nouveau pour 2015.

Options/accessoires Selle passager amovible, différentes selles conducteur, Sissy-bar (dosseret pour passager ou pour conducteur), valises latérales en cuir, et une longue liste d’autres accessoires dans un énorme catalogue.

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