Essai – Yamaha Tracer 9 GT+, la technologie au service du grand tourisme

Publié le 19 mai 2025 par Charles Donzé dit Carlito.

Photos: DR.

Test Yamaha

Essai – Yamaha Tracer 9 GT+, la technologie au service du grand tourisme

Avec la Tracer 9 GT+, dans cette nouvelle version pour 2025, Yamaha signe une belle évolution de sa gamme sport-touring. Cette version revue intègre un ensemble d’aides à la conduite et d’équipements inédits, issus directement des technologies automobiles les plus avancées, tout en préservant l’ADN dynamique et joueur qui a fait le succès de la plateforme CP3.

La Tracer 9, surtout dans sa version GT+ la plus complète au niveau des équipements et des technologies, est le porte-étendard de la marque japonaise Yamaha, son modèle le plus sophistiqué. C’est une Sport GT.

Sous le carénage, on retrouve toujours le moteur trois-cylindres en ligne de 890 cm3, que l’on connaît bien sur notamment la naked MT-09. Coupleux, vif et expressif, il délivre pas moins de 119 ch à 10 000 tr/min pour 93 Nm de couple dès 7 000 tr/min.

Des chiffres peut-être peu impressionnants face aux avions que sont les 1390 Adventure (KTM), Multistrada V4 (Ducati), BMW S100XR ou même les dernières R1300 GS (BMW), mais force est de constater que ce bloc-moteur a fait ses preuves!

Léger, souple et dépourvu d’inertie, ce trois-cylindres est intégré dans un châssis Deltabox en aluminium. Pour assurer un confort de roulage optimal, la Yamaha Tracer 9 GT+ s’offre des suspensions électroniques KYB semi-actives, capables de s’adapter instantanément aux conditions de route et au style de conduite.

C’est surtout dans l’électronique embarquée que la Yamaha Tracer 9 GT+ 2025 marque une progression.

Pour la première fois sur une Yamaha, un radar millimétrique Bosch est intégré à l’avant (déjà présent sur le modèle 2024, lire notre test) comme à l’arrière (c’est nouveau).

Le capteur avant permet à la Tracer 9 GT+ d’offrir un régulateur de vitesse adaptatif (Adaptive Cruise Control – ACC) qui maintient automatiquement une distance de sécurité avec le véhicule qui précède, tout en adaptant la vitesse (et donc la décélération) selon quatre niveaux de distance paramétrables d’une simple pression sur un bouton au commodo droit.

Ce même radar alimente aussi un système de freinage unifié assisté (UBS) pour anticiper les freinages brusques du trafic et répartir la puissance de freinage entre l’avant et l’arrière.

Les interventions sont douces, mais efficaces, pour plus de sécurité, sans nuire aux sensations.

Autre avancée majeure: l’arrivée de la transmission semi-automatique Y-AMT (Yamaha Adaptive Manual Transmission), rencontrée précédemment sur les Yamaha MT-09 (lisez notre article) et MT-07 (lire notre article). Cette boîte robotisée sans levier d’embrayage au guidon, commandée par une gâchette au commodo gauche, permet de rouler soit en mode manuel, soit en mode automatique, avec un choix entre deux lois de passage des rapports (D-Mode standard ou «+», plus sportif).

Le système analyse en temps réel l’ouverture des gaz, le frein moteur, l’angle d’inclinaison et la charge pour sélectionner le rapport idéal, sans jamais péjorer le plaisir de pilotage.

La Yamaha Tracer 9 GT+ possède une gestion centralisée des aides à la conduite à travers des modes de pilotage intégrés. Cinq profils sont proposés: Sport, Street, Rain, Custom 1 et Custom 2.

En fonction, chacun des modes adapte le contrôle de traction (TCS), le contrôle de glisse (SCS), le contrôle de wheelie (LIF), la réponse du moteur à la poignée de gaz, la suspension et le freinage. Les deux modes Custom, eux, permettent d’affiner chaque paramètre individuellement, pour une expérience de pilotage en fonction de vos besoins précis.

À bord, le confort et la connectivité franchissent un cap supérieur. Le nouveau tableau de bord TFT couleur de 7 pouces centralise une foule d’informations et permet une navigation intégrée via l’application Yamaha MyRide Link, avec connectivité Bluetooth, Wi-Fi et port USB.

Les poignées chauffantes réglables sur 10 niveaux garantissent un confort thermique optimal (les selles chauffantes sont en option), tandis que le pare-brise réglable électriquement permet d’ajuster la protection en roulant, d’une simple pression sur le joystick du commodo.

Autre nouveauté appréciable côté connectivité: l’intégration du système Garmin Motorize directement sur l’écran TFT de la Tracer 9 GT+. Une fois l’application installée sur le smartphone et la liaison Bluetooth/USB établie, la navigation s’affiche en grand sur l’instrumentation centrale, avec une lisibilité digne des meilleurs GPS moto.

Pratique et bien pensé: le smartphone se loge dans un rangement spécifique dans le carénage droit, protégé des intempéries et équipé d’une prise USB-C pour la recharge.

La selle a été redessinée, plus haute de 20mm, mais surtout plus étroite à l’entrejambe, pour offrir un meilleur maintien et plus de confort sur les longues distances, aussi bien pour le pilote que pour le passager.

Les valises latérales rigides de 30 litres montées de série s’intègrent parfaitement à la ligne de la moto, sans nuire à l’aérodynamisme ni à la maniabilité (fixations au châssis semi-souples).

Les commandes au guidon rétro-éclairées facilitent la lecture et la manipulation lors des trajets de nuit. La sécurité passive est renforcée par un système de surveillance de la pression des pneus en temps réel. Il y a aussi un détecteur d’objets dans les angles morts qui utilise les données du radar arrière pour identifier les véhicules approchant dans les zones latérales invisibles du pilote.

Lorsque la présence d’un véhicule est détectée dans l’angle mort, un signal lumineux discret mais efficace s’allume sur le rétroviseur concerné, alertant le pilote sans le distraire. Un plus indéniable sur autoroute ou en circulation dense, où un simple coup d’œil peut éviter bien des surprises. L’équipement déjà pléthorique est complété par un assistant de démarrage en côte, qui empêche la moto de reculer lors des redémarrages sur pente.

Malgré cette impressionnante armada technologique, la Tracer 9 GT+ conserve une agilité et une vivacité remarquables. Pesant 10 kg de plus que la GT standard (soit environ 223 kg à sec), elle demeure légère à la prise en main, stable en courbe, et précise en entrée de virage. Elle se destine autant aux longs voyages qu’aux enchaînements de cols, où la réactivité du moteur CP3 fait merveille.

Parmi les nouveautés – last but not least -, Yamaha innove avec un système de feux de route adaptatifs à LED matriciels (de série sur la Tracer 9 GT+). Grâce aux données du radar, de l’unité de mesure inertielle (IMU) et de la centrale électronique, l’éclairage s’adapte dynamiquement à la vitesse, à l’angle d’inclinaison et à la présence de véhicules en sens inverse et/ou qui se trouvent devant.

Les diodes s’allument ou s’éteignent automatiquement pour maximiser la visibilité sans jamais éblouir les autres usagers. Ce système assure une portée d’éclairage optimisée dans les virages (salvateur sur les routes de campagne!), un champ de vision élargi et un confort de conduite nocturne nettement supérieur. Cette technologie était jusqu’ici réservée aux voitures haut de gamme, et est désormais intégrée pour la première fois sur une moto de série.

Après avoir décortiqué la fiche technique et les détails technologiques de la Yamaha Tracer 9 GT+, il convenait de vérifier si toutes ces/ses innovations tenaient leurs promesses sur le bitume.

Pour en juger, Yamaha a convié la presse européenne à un essai grandeur nature sur un terrain de jeu aussi exigeant que varié: les routes sinueuses du nord de la Slovénie, entre vallées alpines et forêts denses, avant de franchir les frontières autrichiennes et italiennes pour évoluer sur des rubans de bitume plus roulants mais tout aussi techniques.

Un parcours d’environ 320 kilomètres sur une journée avec une météo, tantôt capricieuse, tantôt clémente, a permis de mettre à l’épreuve non seulement les performances de la Yamaha Tracer 9 GT+, mais surtout la pertinence de son arsenal électronique dans des conditions réelles de roulage.

Au menu de la journée: cols rapides, enchaînements serrés et épingles en pavés, grandes courbes en appui, traversées urbaines, autoroutes, … et autant d’occasions d’évaluer le comportement dynamique, le confort sur la durée, et l’apport concret des technologies embarquées (radars, transmission Y-AMT et suspensions semi-actives en tête).

Dès les premiers kilomètres au départ de Bled, à quelques kilomètres au nord de Ljubljana, la Yamaha Tracer 9 GT+ séduit par son ergonomie naturelle et son équilibre général.

Malgré l’arsenal technologique embarqué et les valises latérales (de série), cela ne donne jamais l’impression de piloter une moto encombrante. D’ailleurs la machine est compacte et svelte, esthétiquement.

La position de conduite, légèrement sur l’avant, offre un bon compromis entre dynamisme et confort sur la durée. Les commandes tombent naturellement sous les doigts (sauf les indicateurs de changement de direction auxquels je ne me fais pas), et le nouvel écran TFT de 7 pouces, à la fois lisible et très intuitif, facilite la navigation dans les nombreux réglages.

Yamaha a réussi à rendre l’ensemble intuitif malgré la richesse technologique: toutes les fonctions sont présentes, mais rien ne vient perturber votre conduite.

Le mode de transmission automatique Y-AMT se révèle impressionnant, en mode automatique (mode D), dès les premiers tours de roue: fluide et sans à-coup, il transforme la moto en véritable tapis volant sur les portions roulantes.

La gestion des rapports n’est toutefois pas très économique, puisque le système se cantonne à maintenir un régime moteur supérieur à 3 000 tr/min, impliquant ainsi d’évoluer en zone urbaine à 50 km/h sur le 3ème rapport. En mode manuel, la transition vers les palettes au guidon pour un usage plus dynamique se fait sans effort, avec une grande réactivité (temps de passage très court et sans à-coup).

L’absence d’embrayage manuel ne gêne jamais, y compris à basse vitesse, notamment grâce à l’assistant de démarrage en côte qui sécurise les arrêts en pente.

Une fois les grandes plaines slovènes derrière nous, place aux routes de montagne. Dans ces conditions plus exigeantes, la Yamaha impressionne par sa capacité à rester sereine en toutes circonstances.

L’amortissement piloté (suspensions KYB semi- actives, précharge de l’amortisseur arrière manuel) gère en permanence la fermeté des suspensions selon le revêtement, la vitesse et les sollicitations du pilote (accélération ou freinage).

Sur les enchaînements de virages rapides comme sur les revêtements irréguliers des routes secondaires autrichiennes, la moto conserve une rigueur remarquable et un confort de haut niveau, sans jamais devenir raide et trépidante

Le moteur trois-cylindres CP3, fidèle à sa réputation, offre toujours cette réponse franche et linéaire, avec une sonorité qui mêle souplesse et caractère, surtout au-delà de 5 000 tr/min.

Il se montre particulièrement bien secondé par les aides électroniques: contrôle de traction, gestion de la glisse et anti-wheeling agissent avec une discrétion bienvenue, laissant le pilote maître à bord, mais toujours soutenu en cas d’excès d’optimisme.

Sur l’ensemble de l’essai, la consommation moyenne s’est stabilisée à 4,9  l/100 km, un chiffre très raisonnable compte tenu du rythme parfois soutenu adopté. La Yamaha Tracer 9 GT+ se montre ainsi sobre et efficiente, même lorsque le tempo augmente, ce qui en fait une excellente compagne pour les longs voyages.

Faute d’avoir pu rouler en duo, il reste à évaluer les performances et le confort de la Yamaha Tracer 9 GT+ avec un passager et des bagages, notamment sur long trajet.

En revanche, un petit bémol du côté de la monte pneumatique d’origine, les Bridgestone Battlax T32. Leur adhérence est irréprochable, y compris sur chaussée humide ou en appui soutenu. Mais ils souffrent d’un manque de retour d’information, notamment sur l’avant.

On a beau sentir que le pneu colle à la route, il est difficile de percevoir clairement la limite d’adhérence, ce qui peut nuire à la confiance sur les phases de mise sur l’angle ou de freinage appuyé. Rien de dangereux, mais un manque de «feedback» qui tranche avec la précision du châssis et des suspensions. Sur une moto aussi bien née, une monte plus communicante serait la bienvenue.

Nous ayant fait rouler de jour exclusivement, l’organisateur de l’événement ne nous a pas donné la possibilité de tester les feux adaptatifs matriciels. Il ne fait pourtant nul doute qu’ils seront une aide précieuse et un confort bienvenu pour les motards gros rouleurs, ces derniers se déplaçant par tous les temps, du petit matin à tard le soir.

Au fil des kilomètres, la Tracer 9 GT+ réussit le pari de la double personnalité: une GT confortable et bourrée de technologies et une moto vive, engageante et dynamique, qui invite à hausser le rythme dès que la route se dégage.

Son comportement intuitif, sa capacité à effacer les imperfections de la chaussée, son freinage progressif et puissant, et sa «transmission sans effort» offrent un sentiment de confiance rare.

Le plaisir est bien là, pas celui brutal et physique d’un roadster sportif, mais une sensation de maîtrise et de fluidité qui donne envie d’enchaîner les kilomètres. Le tout dans une bulle de confort et de sécurité, renforcée par des aides efficaces mais jamais trop intrusives. Cette Yamaha invite aux longues balades à son guidon!

Avec cette nouvelle version de la Tracer 9 GT+, Yamaha ne se contente pas de faire évoluer un modèle à succès. La marque franchit un cap en intégrant des technologies jusqu’ici réservées à l’automobile haut de gamme, sans jamais sacrifier le plaisir de conduite.

Radar, boîte robotisée, feux matriciels adaptatifs, suspensions semi-actives… tout fonctionne en harmonie pour améliorer l’expérience du pilote sans jamais la déshumaniser. Sur route, la Yamaha brille par sa polyvalence: confortable, rapide, rassurante et vivante.

Elle incarne une nouvelle forme de sportivité intelligente. Si la monte pneumatique d’origine freine légèrement l’engagement dans les phases les plus dynamiques, c’est bien la seule réserve que nous mentionnons sur un tableau qui frôle l’excellence. Des propos élogieux, certes, mais pleinement mérités.

La Yamaha Tracer 9 GT+ n’est pas seulement une vitrine technologique, c’est surtout une véritable moto de grand tourisme, capable de vous emmener loin, longtemps, et surtout avec le sourire.

La Tracer 9 GT+ est proposée au tarif de 18990 francs suisses en deux combinaisons de couleurs: Cobalt Blue (notre exemplaire lors de ce test en Slovénie), Icon Performance (mariage de bleu et gris clair métallisé, et jantes bleues).

Pour en savoir plus vous pouvez consulter le site suisse de Yamaha, ou vous adresser notamment à nos partenaires de l’Annuaire suisse des professionnels de la moto, Badan Motos à Genève, Moto Bolle à Morges (VD), MCM Moto à Lausanne, Facchinetti Motos à Crissier (VD), Chevalley Motos à Saint-Légier (VD), hostettler moto Fribourg à Marly (FR) et hostettler moto Sion.

Yamaha Europe

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