Trentième Trial des Vestiges: des cloches, des guidons anciens et nouveaux, et des pilotes de même

Publié le 31 août 2022 par Jérôme Ducret.

Photos: Arnaud Reymond, DR.

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Trentième Trial des Vestiges: des cloches, des guidons anciens et nouveaux, et des pilotes de même

Près de 170 pilotes s’étaient inscrits à l’événement, qui se déroulait comme d’habitude sur deux jours l’avant-dernier week-end du mois d’août, à Vulliens et dans les alentours. Pour célébrer comme il se doit ces trente années de trial, le comité d’organisation avait concocté quelques jolies surprises. Reportage.

Incroyable (dans notre pays), mais vrai! Cela fait trente ans qu’a lieu chaque année une compétition en tout-terrain sur le territoire de la commune vaudoise de Vulliens, le Trial des Vestiges.

Une manifestation hors championnat suisse qui a la particularité de réunir des motos anciennes et récentes, et également des pilotes « anciens » et jeunes, voire des juniors (lire notre reportage à l’édition 2017).

Et comme trente ans ça se fête, le comité d’organisation 2022, issu du club de trial de Moudon, en a fait encore plus que d’habitude! Nous y étions, le samedi, et notre photographe pour l’occasion, un membre du club qui était en même temps chargé du « ravitaillement », a passé lui les trois jours sur place.

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Une des zones se trouvait comme d’habitude au village (Vulliens), à côté du paddock et de la cantine, bien en vue pour les visiteurs et visiteuses.

Parce que la fête commence bien sûr le vendredi en fin de journée et se termine le dimanche soir.

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Trois sympathiques pilotes venus d’Italie. Sur une Fantic et deux Bultaco. Le bleu sur l’avant de la moto veut dire qu’ils font le parcours des « Randonneurs », moins difficile que celui réservé à la catégorie « Experts ».

Des petites surprises attendaient ainsi les plus de 180 pilotes inscrits. Dimanche, par exemple, ils devaient littéralement sonner les cloches dans certaines zones. Pour ceux ou celles qui l’ignorent, une « zone », en Trial, est un secteur délimité par des rubans et/ou des piquets et où l’on doit faire preuve de son agilité avec la moto. Et le Trial des Vestiges est justement renommé pour ses zones, qui sont plusieurs à se trouver en lisière de forêt (pas dans la forêt!), et par le fait que l’on peut profiter pleinement du paysage, magnifique car donnant une vue panoramique sur la région, en roulant dans les inter-zones.

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Par « sonner les cloches », comprenez qu’il fallait par exemple actionner une tirette pour faire sonner une cloche de vache. Ou faire résonner une sonnette de vélo. En lâchant donc une main du guidon tout en conservant son équilibre entre les souches et racines et dans la pente… facile quand on a l’habitude d’en faire, du Trial? peut-être (quoique), mais essayez donc cela sur une moto datant des années 1950′ ou 60′, comme on en voit pas mal, justement, au Trial des Vestiges!

Et n’oublions pas non plus que certains des pilotes inscrits à cette amicale compétition ont plus de 70 balais! Pour que les choses soient équitables, le règlement du Trial des Vestiges prévoit d’accorder un petit bonus de points négatifs – au Trial, moins on a de points, mieux on est classé – aux anciens, en fonction de leur âge.

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Une autre des belles surprises réservées par le club aux pilotes était la présence en plein nulle part, à côté d’une des zones fribourgeoises, d’un stand fondue! Pour redonner du pep aux concurrents et concurrentes avant l’entame d’un petit exercice dans et sur un beau ramassis de gros et moins gros cailloux…

Il y avait aussi, au village, là où se trouvait comme d’habitude la cantine et le contrôle administratif, une démonstration de Vélo-Trial – le club Passepartout est aussi consacré à cette discipline. Et un concours de tronçonnage.

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Plus aussi deux stands de concessionnaires moto de la région: celui de notre partenaire de l’Annuaire suisse des professionnels de la moto, 3D Motos, spécialiste Sherco, Yamaha et, depuis peu, des motos de trial électriques de la toute jeune marque française EM (pour Electric Motion).

Et celui de Ross Bikes, repreneur du garage Dani Moto à Lucens (VD), qui représente notamment les marques Beta et TRS, des petites motos (à la limite du vélo) électriques tout-terrain Sur-Ron, et des mini-motos électriques pour les kids, les Torrot – avec aussi des marques de VTT.

Et pour bien arrondir le programme, un concert et un repas spécial « Trentième » attendaient tout ce beau monde le samedi en soirée.

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Notre réd’ en chef fraternise avec les pilotes venus d’outre-Sarine.

Juste pour finir, voici les plus vaillants dans les différentes catégories:

En catégorie « Vestiges » (motos les plus anciennes): pour les pilotes de la catégorie « Expert », première place pour Patrick Lepeule, né en 1958, de Morbier (FR), sur sa Ducati Scrambler de 1964, qui a -16 points (bonus de départ de -24) au total des 4 tours – dont le premier tour avec zéro point, ce qui veut dire qu’il n’a pas posé pied une seule fois et qu’il a suivi les tous les parcours indiqués sans prendre de raccourci plus facile! t c’est dans cette catégorie que l’on trouve la moto la plus ancienne, une Motobécane de 1955 pilotée par le Français Denis Melet (né en 1963).

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Il y avait aussi des cailloux dans les zones!

En catégorie Vestiges toujours, mais pour les pilotes dits « Randonneurs », première place à Alfred Müller, de Wimmis, né en 1953, sur sa BSA de 1964 elle aussi. Il déclare 7 points à l’issue des 4 tours, avec un bonus initial de -29 (parce qu’il est légèrement plus âgé que Patrick Lepeule).

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La seule Ducati du Trial des Vestiges 2022!

Puis en catégorie de motos « Anciennes » (un peu moins que Vestiges), pour les Experts, la première place revient à Werner Weber (né en ) de Züfikon, sur sa Yamaha datant de 1974. Comme Lepeule, il a réussi un zéro durant un de ses tours. Et pour les Randonneurs dans cette même catégorie, le meilleur classement est établi par Roberto Porro, né en 1955 (il a donc 67 ans) et venu d’Italie avec sa Fantic de 1981. C’est aussi parmi les randonneurs de cette catégorie que l’on trouve le deuxième pilote ayant le plus gros bonus dû à l’âge: André Tharin (né en 1948!), de Crissier, sur une Bultaco de 1975. Et il a fait ses quatre tours!

Trial
Moto de 2010, pilote de 1988!

Dans la catégorie de motos « Actuelles », parmi les Experts, Claude Piguet (né en 1963), de la Chaux-de-Fonds, a amassé le moins de points, avec sa Montesa de 2020. Et parmi les Randonneurs, cet honneur revient à Jean-Noël Solliard de Savièse (né en 1964), sur une GasGas de 2009. Et parmi ces « Randonneurs », on a en troisième place le pilote le plus âgé cette année, Gérard Paulet, né en 1941 (81 ans!), qui roulait sur une de Beta 2020.

électrique
Il y avait plusieurs motos électriques – des EM – à ce trentième Trial des Vestiges.

On mentionne encore les Juniors, où c’est Hervé Minder (2004), d’Eschert, sur une Fantic de 1988, qui l’emporte, devant Charlotte Suard (2005), d’Epagny, sur une Sherco de 2005, et Roman Inderwildi (2005), de Susten, sur une TRS de 2022. Bravo à tous et toutes!

Pour le classement complet de ce trentième Trial des Vestiges, c’est par ici.

Article paru sous une autre forme dans le magazine Moto Sport Suisse
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