L’ Africa Eco Race, le défi sportif du Vaudois Didier Martin
Un passionné de moto et d’enduro se lance dans l’aventure de sa vie, au guidon d’une Husqvarna 701 Enduro transformée en moto de rallye. Et en suivant la trace des premiers Dakar. Départ pour l’Afrique en janvier.
Il y a beaucoup de rallyes auxquels on peut participer avec une moto. Mais l’Africa Eco Race a quelque chose de spécial. C’est la seule course qui reprend les traces, pour ainsi dire, des premiers rallyes Paris-Dakar. Et c’est cette épreuve que notre journaliste et testeur Didier Martin, grand amateur d’enduro, va affronter à partir du 24 janvier prochain.
On rappelle que, sous le nom de Paris-Dakar, une véritable légende sportive s’est enracinée dans l’esprit collectif des amoureux des rallyes, et même bien au-delà. L’aventure a débuté en 1977 et elle continue aujourd’hui, après avoir quitté le continent africain en 2009, avoir pris racine durant plusieurs années en Amérique du Sud, puis s’être établie depuis 2020 en Arabie saoudite.
L’Africa Eco Race reprend les bases de son ancêtre, avec un départ en France (mais au bord de la Méditerranée, pas à Paris), la traversée de Mare nostrum, comme les Romains l’appelaient, puis un long périple depuis Tanger, au Maroc, jusqu’à la Mauritanie et au Sénégal, avec l’arrivée au lac Rose, comme dans le temps.

Elle a lieu depuis 2009, toujours en janvier, et durant deux semaines, ce qui correspond également à la tradition des premiers Dakar. Au départ, elle s’appelait juste Africa Race. Puis « Eco » est venu s’intercaler entre ces deux mots.
Et « Eco » n’est pas juste là pour faire joli. Les valeurs de solidarité sont centrales pour cette course, ce qui se traduit d’une part par des actions que l’on pourrait qualifier d’humanitaires, une petite partie des droits d’inscription servant à financer diverses actions ciblées sur les régions africaines concernées. Les organisateurs ont ainsi conclu un partenariat avec l’ONG AMEDE, l’Association mondiale des amis de l’enfance.
Il y a aussi un effort non négligeable qui est fait pour compenser les émissions de CO2 générées par la manifestation, en finançant des projets dans le domaine du développement durable.
Mais l’Africa Eco Race sert aussi de laboratoire pour des technologies plus durables, par l’utilisation de panneaux solaires pour fournir une partie de l’énergie nécessaire au fonctionnement des groupes électrogènes.
Et surtout, cette course se fait en partenariat avec les trois pays qu’elle traverse et qui représentent les populations riveraines du rallye.

Enfin il est question d’une plus grande ouverture au niveau des conditions de participation que ce que l’on connaît dans l’actuel Dakar. Dans la catégorie des motos, par exemple, on ne limite pas les inscriptions aux compétiteurs roulant sur des 450 cm3 monocylindres. On trouve des monocylindres de plus grandes cylindrées, des bicylindres…
Cela dit, l’ Africa Eco Race reste une épreuve difficile, avec en moyenne 6000 km à parcourir, sur plus de dix étapes, où il faut de l’endurance, de la technique de pilotage et des qualités physiques.
Ce rallye attire année après année de plus en plus d’inscrits et de plus en plus d’attention. Et pour 2026, les dates de départ ont été déplacées de quelques semaines, histoire de ne pas tomber en même temps que le Dakar 2026 en Arabie saoudite.
C’est dans cet état d’esprit que Didier a décidé de se lancer, en s’inscrivant en Malle Moto. Autrement dit, il n’a pas d’assistance autre que lui-même durant le rallye. Chaque fin de journée, en arrivant au bivouac, il devra ouvrir sa malle, s’acquitter des tâches mécaniques indispensables, monter sa tente… pour tout démonter le lendemain. La malle, avec ses outils et tout le reste, est juste transportée d’étape en étape par l’organisation.

Notre adepte de l’enduro a suivi un entraînement physique, mais aussi technique. Il n’est pas un novice total dans l’exercice qui a pour nom rallye et navigation au roadbook. Depuis sa décision, il y a près de deux ans, il a accompli pas mal de stages et participé à un certain nombre de rallyes.
L’un de ces stages a été accompli, au Maroc, avec « Desert Fox », alias l’enduriste suisse Herbert Brunner, qui propose ses services, dont un magnifique ex-camion de pompiers reconverti en vaisseau mécanique des sables, aux motocycliste amateurs voulant s’initier.
Puis, au printemps dernier, juste une année plus tard, a suivi le Tuareg Rally, également au Maroc. Didier, qui a créé un profil Instagram au nom évocateur (@roulepicetout), a fait tout cela, plus le rallye de Bosnie, le rallye de Sardaigne et plein d’autres aventures en tout-terrain sur une Husqvarna 701 Enduro.
Ou plutôt sur deux Enduro successives. La première était la variante « LR » (pour « Long Range », grand rayon d’action) de la 701, flanquée de deux gros réservoirs d’essence.

La seconde, peinte en jaune Husqvarna historique, est une 701 avec un kit « Aurora » qui en fait une vraie machine de rallye. Elle est nantie d’une tour de navigation à l’avant, et offre une grosse capacité en essence.
« Mais par rapport à la Long Range, elle est plus facile à manier, les masses sont mieux réparties », estime notre participant à l’Africa Eco Race. Il a déjà son dossard: ce sera le numéro 22.
Une des choses qui inquiètent notre rallye-man est l’embrayage. Il a des témoignages récents d’autres motards ayant utilisé cette machine, en version KTM, et où cette pièce a lâché.
Il a aussi déjà des sponsors. « Pour faire simple, le budget de cette aventure, c’est 30000 francs, sans la moto », explique-t-il. « Mon sponsor principal, c’est Quynh (ndlr: sa compagne, motarde elle aussi). Sinon Motorex me fournit toute l’huile nécessaire pour une année, Husqvarna m’a fait cadeau de bottes, et d’un airbag… »
Et le garagiste Damiers Motos, à Valeyres-sous-Rances, agent Husqvarna pour le canton de Vaud, lui offre les pièces et fournitures à prix coûtant.

Un dernier apéro de soutien, début décembre, chez Damiers Motos, a permis de récolter les derniers sous, notamment ceux qui paieront le billet d’avion pour rentrer en Suisse!
« Mon objectif, ce n’est pas de faire un classement, c’est d’avoir dépassé tous ceux qui auront abandonné », déclare Didier. « J’y vais avec mais aussi contre moi, et au final pour moi. »
Votre média moto favori s’est engagé à bien sûr rendre compte de ses aventures, mais aussi à financer un pack photo sur place.
Pour en savoir plus sur les motos Husqvarna, vous pouvez consulter le site suisse de la marque, ou vous adresser à notre partenaire de notre Annuaire ActuMoto des pros de la moto, Damiers Motos, à Valeyres-sous-Rances.



