Championnat français

Rallye routier – Une finale à suspense au Rallye de Charente et quatre Suisses sur un podium

Le Rallye de Charente, le 18 novembre dernier, était la dernière manche du championnat français de Rallye routier, une discipline qui se dispute sur la route, comme le nom l’indique, avec des motos de route homologuées. Et un championnat auquel participent depuis quelques années plusieurs pilotes suisses.

Pas moins de quatre inscrits à ce Rallye de Charente l’étaient sous la bannière suisse: les Combiers Antoine Asfaux (Triumph Street Triple 765 RS) et Morgane Hannigsberg (GasGas 700 SM), le Valaisan Sébastien Lovis (Street Triple 765 RS) et la Jurassienne Camille Buret.

En jeu pour ces Helvètes, le Challenge européen, réservé aux personnes venant d’ailleurs que la France, et le Trophée féminin.

Au rallye précédent, celui des Routes du Gard, Antoine Asfaux avait assuré des points pour la distinction européenne, et Morgane Hannigsberg avait fait de même, en serrant les dents à cause des suites d’une côte cassée encore en voie de guérison (lire notre article).

La bataille a fait rage aux avant-postes, tandis que les pilotes suisses engagés dans cette finale se sont battus à leur niveau face à la concurrence.

Le combier Antoine Asfaux (numéro 25) a débuté plutôt mal ce rallye de Charente. Dans la fraicheur matinale du prologue (passage de reconnaissance non chronométré), il a perdu l’avant et chuté dès le 3ème virage de l’ES Saint Georges. La chute était sans gravité, mais sa confiance en a pris un coup.

Le valaisan Sébastien Lovis (numéro ) en bonne progression, en a profité pour aller batailler avec son comparse vaudois, lui prenant même la moitié des spéciales au chrono.

Antoine Asfaux et Sébastien Lovis se sont logiquement classés très proches au général, respectivement 56ème et 58ème Scratch, séparés par 7 secondes. Ils se classent également 1er et deuxième au Challenge Européen, devant le Belge Michel Monostori (BMW F900GS).

De son côté, Morgane Hannigsberg (numéro 111), encore diminuée par sa côte cassée, se battait sur plusieurs tableaux.

Si le podium Européen semblait inaccessible sur cette manche, c’est pour le Trophée Féminin que la Vaudoise a bataillé. Il lui a manqué quelques secondes pour accrocher le podium féminin face à la 3ème Martine Piallat (KTM Duke 390) et la Jurassienne Camille Buret, deuxième féminine.

Alison Boyer, elle, a continué de surclasser ses concurrentes. Mais plus que pour le résultat du Rallye de Charente, Camille Buret, Martine Piallat et Morgane Hannigsberg étaient là pour marquer des points importants et se disputer les 2ème et 3ème places du Trophée Féminin au terme de la saison.

Camille est passée in extremis devant la Combière au championnat et prend la deuxième place de ce trophée pour 4 points.

Au terme du Championnat, aucun classement officiel sur la saison n’est publié par la Fédération pour le Challenge Européen, mais notons que selon nos calculs, les trois premières places sont occupées par des pilotes suisses, Antoine Asfaux en tête.

Lutte entre Schiltz et Jouanen chez les Français

Parmi les pilotes français, d’entrée de jeu, Bastien Rhodes (Aprilia 1100 Tuono Factory) a mis tout le monde d’accord en remportant les 4 spéciales de jour. Vincent Jouanen (KTM 500 EXC) a quant à lui réalisé une très belle opération en prenant la deuxième place à 6 secondes du pilote Aprilia.

Le très en forme Hugo Recour (Triumph Street Triple 765RS) est venu jouer les trouble-fêtes en s’intercalant entre Jouanen et Bruno Schiltz (Suzuki GSX-S 1000 S), 4ème de l’étape. Avec 13 points d’avance sur son adversaire direct à une étape de la fin, Jouanen voyait le titre se rapprocher.

Sur cette étape de jour Tanguy Brebion a conforté sa courte avance pour la 3ème place, en reprenant 3 points à Mathias Courtaud, qui a écopé de 7,5 s de pénalité pour une erreur de pointage.

Dans la catégorie side-car, ça ferraillait dur également. Si la paire Benoit Berthomieu – Jonathan Campergue (Suzuki 1340 Hayabusa) devaient être mathématiquement titrés dès la fin de l’étape 1, la deuxième place n’était pas encore jouée, entre les équipages Johan Migne – Adélaïde Bardeau (Yamaha 1200 FJ) et Vincent Burricand – Aurélien Seys (Suzuki 1300 Hayabusa).

Le side-car de John Devaux et Jonathan Thelou, qui a tapé fort au niveau des chronos, a laissé passer sa chance de recoller au classement en sortant de route sur le parcours routier pour son dernier rallye.

L’impasse sur le Rallye des Routes du Gard pour la paire Migne-Bardeau laissait la voie royale au championnat à leurs concurrents directs. Et la paire Burricand-Seys a cassé le radiateur d’eau dès le prologue, ce qui les a contraint à l’abandon sur l’étape de jour. La bataille pour la seconde place était donc relancée.

Une étape de nuit mouvementée

Au départ de l’ultime étape du Championnat de France 2025, qui avait lieu de nuit, Vincent Jouanen n’avait qu’une mission: assurer pour décrocher son premier titre. Mais dès le second virage de la spéciale de Saint Georges, le titrable est parti à la faute. Il s’est relevé et a tenté le tout pour le tout, après avoir abandonné 26 secondes dans sa chute.

Jouanen a ensuite réalisé une remontada pour tenter de priver Bruno Schiltz d’une 7ème couronne. Pendant ce temps, Rhodes, en état de grâce, s’est aussi imposé sur les 4 spéciales de l’étape de nuit.

Derrière, à environ 9 secondes, Tanguy Brebion et Mathias Courtaud s’échangeaient coup pour coup pour aller décrocher la troisième place du championnat. Cette bagarre nocturne a tourné à l’avantage de Courtaud, pour seulement 58 centièmes de seconde.

Galvanisés par leur combat, ces deux pilotes se sont intercalés entre l’intouchable Rhodes et le sextuple champion de France Schiltz. Jouanen a pris une 14ème place sur l’étape.

Chez les Side-caristes, la paire Berthomieu-Campergue s’est à nouveau imposée, devant  Migne et Bardeau et l’Hayabusa jaune de Burricand et Seys, repartis pour la nuit après une réparation express.

A l’arrivée, Bastien Rhodes s’impose en Charente pour la seconde année consécutive en scratchant les 8 spéciales chronométrées. Hugo Recour confirme ses énormes progrès tout au long de la saison en montant sur la seconde marche du podium. Et Bruno Schiltz, très régulier, complète le podium.

Jouanen champion

Finalement, Vincent Jouanen est sacré Champion de France des Rallyes Routiers 2025 au terme d’un rallye, tout comme sa saison, plein de rebondissements. Il détrône le sextuple champion de France Bruno Schiltz, invaincu depuis 2019, pour seulement 4 points sur 360 distribués.

Derrière, Mathias Courtaud et Tanguy Brebion sont à stricte égalité de points, mais Courtaud remporte la médaille de 3ème Elite grâce à un plus grand nombre d’étapes avec des points marqués.

Chez les side-caristes, la 9ème victoire d’étape sur 9 possibles pour Berthomieu et Campergue leur offre un troisième titre consécutif, tandis que Migne et Bardeau sont sacrés vice-champions. Et la paire Burricand-Seys complète le podium.

En catégorie Rallye 1, la première place revient tout de même à Bruno Schiltz, devant Bastien Rhodes et Rémi Cougoule (KTM 890 Duke R). Jouanen est logiquement titré en Rallye 2, devant Courtaud et Brebion.

Le podium Rallye 3 est trusté par les Kawasaki de Pierre Mouneu (KX450), Jérémy Legodou (KX450) et Julien Parmentier (ER-6).

Yann Jeudy (Honda 750 VFR) était mathématiquement déjà titré en catégorie Classiques à l’issue du Rallye des Routes du Gard. Il est suivi par Jérémy Pichot (Honda 750 VFR) et Olivier Pons (Kawasaki ZX-6R).

Quentin Pouget (Suzuki GSX-8S) est le jeune pilote le plus rapide et s’impose dans le Trophée Espoir (-30 ans) devant les KTM 690 Duke d’Antoine Arpin et d’Enzo Coutal. Jean-François Fayolle (Triumph Speed Triple 1200 RS) domine le Trophée Vétérans (+50ans), avec une courte avance sur Benoît Berthomieu. Pierre Mouneau complète le podium.

Pour le classement complet de cette édition 2025 du Rally de Charente, c’est par ici.

Si vous voulez en savoir plus sur la discipline du rallye routier et sur les pilotes suisses qui y participent, vous pouvez consulter le site TRRS (Team Rallye Routier Suisse).