Rallye routier – Sept Suisses au Rallye des Routes du Gard et le trophée européen pour Jeremiah Destraz
La quatrième manche du championnat français de Rallye routier comptait un nombre exceptionnel de pilotes à la croix blanche. C’est un Valaisan qui a décroché le meilleur résultat, au guidon d’une Aprilia. Et sinon le leader Bruno Schiltz (Suszuki GSX-S 1000) ne l’est plus, avant la finale des 17-19 octobre.
Un nouveau nom se trouve sur un podium cette saison (2025) parmi les Suisses qui participent au championnat français de rallye routier: Jeremiah Destraz.
Ca s’est passé le week-end du 26-27 septembre à l’occasion du Rallye des Routes du Gard, dans le sud-ouest de la France.
Pas moins de sept pilotes helvétiques étaient inscrits pour cette 4ème et avant-dernière manche du championnat, après un Rallye de Corse difficile pour les deux Vaudois présents dans cette discipline depuis des années, Antoine Asfaux (Triumph Street Triple 765 RS, numéro 25) et Morgane Hannigsberg (GasGas SM 700, numéro 111, lire notre article).
Outre les deux Vaudois précités et le Valaisan Jeremiah Destraz (numéro 321, Aprilia Tuono V4), étaient inscrits plusieurs autres résidents du canton aux étoiles: Lionel Gay-Fraret (Suzuki GSX-S 1000 Katana, numéro 322), d’Orsières, notamment, un habitué du championnat qui ne participe pas à toutes les manches.
Comme aussi Sébastien Lovis (Triumph Street Triple 765 RS numéro 312), et, tout frais arrivé, Pascal Taramarcaz (BMW R 1250 GS, 323). Et encore la Jurassienne Camille Buret (KTM 890 Duke).
Le Moto Club du DRAC était à l’organisation de ce premier Rallye des Routes du Gard. Pour promouvoir la discipline, les pilotes ont passé les contrôles administratifs et techniques le vendredi 26 au Salon de la Moto de Nîmes, avant d’exposer leurs montures de course dans le parc fermé visible depuis le salon.
Au programme de cette épreuve, 470 km de petites routes et deux spéciales (passages où c’est la vitesse qui compte, soit le chrono le plus bas) à parcourir 4 fois chacune (un passage de reconnaissance et 3 passages chronométrés), sur une seule étape de jour – rien la nuit.
La première spéciale empruntait une des multiples configurations de la piste rallye du Pôle Mécanique d’Alès. Sa haute technicité se caractérise par des dénivelés impressionnants, de nombreux virages en aveugle et un revêtement qu’on qualifiera de variable.
La seconde étape spéciale empruntait le tracé sinueux du Col du Mercou, avec une succession de virages techniques et une arrivée «gros cœur» au sommet du col.
Morgane Hannigsberg souffrait encore de sa côte cassée, à cause d’un incident survenu avant le Rallye de Corse, dans une course de Supermotard. Moins, mais cela faisait encore mal. Et Antoine Asfaux n’était pas encore à 100% après une chute (lui aussi) lors d’un entraînement, avant… le Rallye de Corse.
Dans ce groupe, c’est Jeremiah Destraz qui s’est montré le plus rapide. Le résident de Salins s’est classé 27ème au classement scratch (toutes catégories confondues) et 10ème de sa catégorie Rallye 1 (les plus grosses cylindrées).
A six secondes au niveau du temps combiné, on trouve Lionel Gay-Fraret, 33ème au scratch et 14ème en Rallye 1, qui effectuait là son dernier rallye avec sa Katana.
Et juste derrière, Antoine Asfaux complète le podium en emmenant sa Triumph 765 Street Triple RS à la 45ème place scratch et à la 19ème en Rallye 1. Non sans préciser qu’il y avait « beaucoup mieux à faire », sans mettre la faute sur ses restes de chute, mais plutôt sur des erreurs de pilotage.
Sébastien Lovis, de Torgon, semble avoir eu un déclic: 48ème rang scratch, 21ème en Rallye 1. Puis vient Camille Buret de Bonfol: 65ème scratch et 25ème Rallye 1, et pour finir Morgane Hannigsberg, 70ème scratch, et 23ème en catégorie Rallye 2. Pascal Taramarcaz a malheureusement été contraint à l’abandon.
Ces résultats font que Jeremiah Destraz glane la première place du Challenge européen, qui concerne les inscrits résidant hors de France.
La deuxième place revient à Lionel Gay-Fraret, la troisième à Antoine Asfaux.
Pour le podium du Trophée féminin, Camille Buret réussit à prendre la troisième place, tandis que Morgane Hannigsberg est 4ème (et 6ème du Challenge européen).
Chez les Français, ce Rallye des Routes du Gard a réservé son lot de suspense et de surprises, avec notamment la chute du favori, leader du championnat et multiple champion de France Bruno Schiltz (Suzuki GSX-S 1000, numéro 1), dans le dernier virage de la première spéciale.
Concurrents français: Vincent Jouanen et les supermotos à l’aise
Le numéro 1 a passé la ligne d’arrivée en poussant sa Suzuki, ce qui lui a tout de suite mis 33 secondes de retard dans les dents et a cassé pour lui tout espoir de remporter le rallye.
Il vaut la peine de rappeler qu’au départ de ce rallye, Vincent Jouanen (KTM 500 EXC, numéro 5), victime d’une crevaison au Rallye de Corse, accusait à peine 6 points de retard sur Bruno Schiltz, et que Mathias Courtaud (KTM 690 SMC-R, numéro 110) et Tanguy Brebion (Husqvarna 701 SM, 3), se disputaient la 3ème place pour juste 3 points.
Vincent Jouanen a quant à lui fini deuxième de la première spéciale, 44 centièmes derrière Tanguy Brebion, et Mathias Courtaud a pris la troisième place, à moins d’une seconde.
Les 20 minutes d’assistance à la sortie de l’ES 1 ont cependant permis à Schiltz de réparer pour entamer une remontada sur les 5 secteurs chronométrés suivants.
C’est tout de même Jouanen qui a remporté le Col du Mercou pour 2,18 s sur Brebion. Et Bastien Rhodes (Aprilia 1100 Tuono) est revenu dans la course, après un début de saison compliqué: une grosse chute au Rallye de la Sarthe l’avait tenu écarté des podiums sur les premiers épreuves de la saison. Au Rally des Routes du Gard, il a signé 3ème temps de l’ES2.
Lors du second passage sur le Col du Mercou (ES3), Rhodes est même passé devant Brebion. Mais Vincent Jouanen es resté le plus rapide, tandis que Bruno Schiltz a lutté avec sa grosse cylindrée pour décrocher une 6ème place sur ces deux spéciales du Mercou.
De retour à Alès, le numéro 5 a encore gagné l’ES4 Pôle Mécanique, devant les autres supermotards de Brebion et Courtaud. Et cela se confirme, les motos de la catégorie Rallye 1 étaient à la peine sur ce tracé très technique.
L’ES5 consistait en un dernier passage au Mercou, où Vincent Jouanen a pu asseoir sa domination devant ses concurrents Tanguy Brebion et Bastien Rhodes. Et le Rallye des Routes du Gard s’est terminé après la spéciale 6 du Pôle Mécanique d’Alès, où Brebion et Courtaud ont une nouvelle fois placé leurs 690 cm3 sur le podium.
Ainsi Vincent Jouanen a fort logiquement remporté ce Rallye des Routes du Gard, devant Tanguy Brebion et Mathias Courtaud. Saluons la combativité de Bastien Rhodes, au pied du podium scratch et premier en Rallye 1, qui aura su exploiter sa « grosse » Tuono dans ces spéciales très techniques.
Notons également le retour de Romain Cauquil, vice-champion de France 2021 et licencié du Moto-Club du DRAC organisateur de ce rallye, qui signe une magnifique 5ème place au guidon de sa KTM 890 Duke R.
En catégorie Rallye 1, la première place revient à Bastien Rhodes, devant Cauquil et Mathieu Devillard (Aprilia 1100 Tuono).
La paire Benoît Berthomieu-Jonathan Campergue a encore une fois liquidé la concurrence chez les side-cars, où la deuxième place a été décrochée par le duo Vincent Burricand-Mathieu Delmas.
Enfin Yann Jeudy, avec sa Honda VFR 750 accusant 165000 km, a pris la plus haute marche du podium des Classiques et remporte déjà la saison dans cette catégorie.
Pour les résultats complets de cette manche du championnat français de Rallye routier, c’est par ici.
La finale se joue du 17 au 19 octobre, au Rallye de Charente.
