Essai – La Benda Darkflag, un cruiser accessible aux jeunes permis, avec un V4!

Publié le 10 juillet 2025 par Jérôme Ducret.

Photos: Miguel Bobillier, Stéphanie Montesinos.

Test Benda

Essai – La Benda Darkflag, un cruiser accessible aux jeunes permis, avec un V4!

La marque chinoise Benda, nouvellement arrivée sur le marché suisse, se distingue par une offre entièrement faite de cruisers, bobbers et autres customs. Nous avons testé la Darkflag, seul engin du marché dans ce segment avec un moteur V4.

Si le nom Benda ne vous dit rien, c’est normal. Cette marque chinoise est encore très peu connue en Suisse. Un peu plus en France, où elle est l’un des partenaires du jeu télévisé « Le Bigdil ».

Cette marque a choisi de ne produire que des motos de type custom, bobber ou cruiser. A l’américaine, donc, mais avec ses propres recettes. Et dans des cylindrées plus modestes, avec de surcroît des moteurs entièrement faits maison, pas copiés ni récupérés-adaptés.

Depuis environ une année, Benda compte un représentant en Suisse romande, le garage genevois Rock and Road. C’est grâce à lui, et un peu à l’importateur français, que nous avons pu tester un des modèles de la gamme, la Darkflag.

Benda Darkflag
La Benda Darkflag, version 2024.

Cette moto est unique de par son moteur et sa cylindrée. Pensez donc, un cruiser 500 avec un V4! Et au cas où l’on ne verrait pas les inscriptions V4 de bonne taille sur les flancs des carters, on remarque assez vite les deux silencieux en position basse, de chaque côté de la Benda Darkflag. Ca fait quatre.

Nous sommes allés chercher notre Darkflag chez Rock and Road, et sommes revenus dans le canton de Vaud par l’autoroute. Comme ça, cela fait deux domaines de test déjà faits: les passages urbains et les voies rapides rectilignes.

On constate que le petit V4 (498 cm3 exactement) est souple à bas régime, d’une part, et qu’il monte allègrement dans les tours en répondant aux impulsions de la main droite. Ce qui veut dire jusqu’à un peu plus de 9000 révolutions par minute.

Benda V4
Un V4 refroidi par liquide de presque 500 cm3, étonnant!

Sur notre Benda de test, nous avons droit à un petit compte-tours digital mais on ne va pas le regarder tout le temps, parce que la vision est concentrée sur le cadran indiquant la vitesse avec un bonne vieille aiguille analogique.

Cette Darkflag est en fait un modèle 2024, conforme aux normes Euro 5, comme nous l’expliquent en choeur le concessionnaire et l’importateur. Le modèle 2025 de Benda est un peu différent. Tout d’abord, il est conforme aux normes Euro 5+, qui sont un peu plus sèvères en ce qui concerne notamment les émissions polluantes, et ensuite il est d’origine livré en version compatible avec le permis suisse A limité (catégorie A2).

Pour faire court, la catégorie A2 impose une puissance maximale de 35 kW (47,5 chevaux). Notre Benda Darkflag de test est censée en exprimer jusqu’à 55 (de chevaux). Mais au vu de la « disponibilité » de ce V4 sur toute la plage des régimes et de son côté bien progressif, cela ne devrait pas faire beaucoup de différence.

Le tableau de bord du modèle 2024. Sur le modèle 2025, l’affichage devient entièrement digital (technologie TFT).

Ce qui devrait par contre changer un peu la donne, c’est un nouvel écran entièrement digital (technologie TFT), en couleurs, qui ira de pair avec la nouvelle version, baptisée Darkflag Commander. On y trouvera en gros les mêmes infos que sur le modèle actuel, mais de façon digitale et plus premium, nous dit l’importateur.

Mais revenons à notre V4 et à notre test. Pour s’extraire de la circulation genevoise, il suffit d’ouvrir un peu la poignée des gaz et la Darkflag répond présente, dans une belle sonorité grondante, étonnamment grave pour un « petit » moteur.

Malgré la géométrie de cruiser, cette moto est facile à diriger, et elle change de direction sans beaucoup d’effort. On est assis bas, et le centre de gravité l’est aussi, donc on ne se sent pas « intimidé ».

Benda test
Selle basse, et centre de gravité de même. Un plus pour la facilité de conduite en toutes circonstances, et pour la stabilité.

La position de conduite est typique: pieds en avant, bras aussi. On peut adapter deux ou trois choses à la morphologie du ou de la pilote, comme l’angle du guidon, et celui des leviers de frein et de sélection. Pour notre mètre septante, cela va très bien.

La Darkflag réserve cependant une petite surprise, dûe à ses suspensions arrière pneumatiques pilotées électroniquement. Ce qui est « piloté », c’est la précharge, sur deux positions. Et c’est automatique: quand on s’arrête, l’arrière de la moto… s’abaisse de 3 cm!

Benda Darkflag
A gauche comme à droite, des amortisseurs pneumatiques, qui abaissent la moto à l’arrêt. Et une courroie en guise de transmission secondaire.

Et quand on repart, elle remonte à 700 mm du sol, de manière plus progressive. C’est bienvenu pour ceux ou celles qui sont vraiment bas de stature, mais pour 1m70, ce n’est pas vraiment nécessaire. Les deux pieds sont de toutes façons posés ensemble à plat à l’arrêt.

Ce système surprend tout autant lorsque l’on met le contact. La Benda étant posée sur sa béquille latérale assez courte, le mouvement de ré-haussement automatique des amortisseurs la redresse (pas complètement, heureusement) sans prévenir. On a presque peur qu’elle tombe, mais cela n’arrive pas.

Benda Darkflag

C’est pour le moins déroutant! on peut désactiver l’automatisme, mais il revient dès qu’on coupe le contact, puis qu’on le remet.

A des vitesses urbaines, la Darkflag se révèle assez confortable. La selle soutient bien le séant, et les suspensions absorbent plus ou moins les irrégularités du bitume, mais un passage à bonne allure (même 50 km/h) sur des cassures prononcées et peu étendues provoquera un petit choc pas très agréable, comme si les amortos étaient trop rigides.

Nous sortons de l’agglomération du bout du lac et prenons l’autoroute. A 120 km/h en sixième, le V4 tourne rond, à un peu plus de 6000 tr/min, et c’est parfaitement supportable. Il n’y a pas vraiment de protection aérodynamique, mais c’est attendu ainsi sur ce genre de véhicule.

Benda Darkflag

Un régulateur de vitesse ajustable est là pour éviter que l’on ne se fatigue à force de toujours essayer de rouler à la même vitesse en ligne droite.

Le tableau de bord est bien lisible. On lui reprochera peut-être de ne pas être tout à fait aussi incliné vers vous qu’il le devrait, mais c’est du pinaillage.

Benda Darkflag

Un jour plus tard, direction les Alpes vaudoises, et une petite route bien enchâssée dans un chouette paysage, pour une séance photo. Le noir de la Darkflag fait contraste avec les couleurs des graminées, des fleurs et de quelques sapins.

Si le V4 sait se montrer sportif dans les enchaînements de virages, c’est bien sûr moins le cas du reste du châssis, en particulier des suspensions et des pneus. L’adhérence est bonne, mais ça bouge un peu sur l’axe longitudinal, un phénomène qui nous semble venir de la géométrie du cruiser et de ses pneus, plus que des suspensions. Heureusement, l’empattement respectable fait que la Benda suit bien la trajectoire.

Benda 2024
La moto suit bien la trajectoire.

Et on constate ici aussi que les suspensions arrière sont un peu raides, si on roule relativement vite. On sent un peu trop bien les petites bosses « traversant » la chaussée. Et la position de conduite n’incite de toutes façons pas à vraiment hausser le rythme.

Sans oublier que, comme sur presque n’importe quelle moto de ce genre, si l’on penche avec entrain, on finit assez vite par frotter un repose-pied sur l’asphalte.

Benda jauge essence
Une jauge à essence pour le moins originale.

En adoptant un rythme plus apaisé, tout rentre plus ou moins dans l’ordre, et l’on peut profiter des jolies accélérations du V4, si on le maintient au dessus des 4000 tours.

Un contrôle de traction assez basique est fourni avec la Darkflag. Si on le déconnecte (il faudra répéter la manoeuvre à chaque fois que l’on remet le contact), les accélérations sont meilleures, sans que l’on risque grand chose – au vu de l’empattement, etc.

Benda cale-pieds
La position du levier de sélection est ajustable, avec un outil.

Le passage des rapports de vitesses est facile et fluide. Cette boîte à six vitesses est très agréable, et précise. C’est sans doute un des avantages d’un V4 par rapport à un V2.

Encore un mot sur le frein moteur, bien présent même si l’on a affaire à un V4, et sur les freins tout court, qui sont efficaces. Il y a peu de mouvement de plongée de la fourche inversé à l’avant, mais le point d’attaque met du temps à arriver. Et avec un seul disque devant, il est recommandable, si l’on veut une décélération maximale, d’utiliser aussi le frein arrière, qui est bien présent, comme il sied à ce genre de moto.

Benda freins
Un seul disque de frein à l’avant, mais de bonne taille (par rapport à la roue), et avec un étrier efficace. Notez la fourche inversée.

L’ABS est relativement subtil et ne se déclenche pas à tout va. Attention aux freinages d’urgence dans les virages, on va très vite redresser la moto (l’anti-blocage n’est pas sensible à l’angle). Mais cette moto étant vraiment basse, et longue, on ne va pas la redresser beaucoup.

Nous avons testé à deux, et de nuit, sur la célèbre route vaudoise de la Corniche. L’éclairage est bon, et il porte suffisamment loin. La position de la passagère est acceptable, ergonomiquement parlant, et elle n’a quasiment aucun effort à faire pour monter en selle. Elle ne « monte » en fait pas, mais se place.

Benda cale-pieds
Les cale-pieds passager sont bien conçus.

Les suspensions viennent cependant ternir ce bon tableau, car elle va comme vous bien ressentir les irrégularités du revêtement routier.

Dernier point, la consommation d’essence. Nous l’avons mesurée à un peu plus de 5 litres aux 100 km. Avec un réservoir de 16 litres, il y a de quoi rouler pendant un peu plus de 300 km. Sauf si l’on se fie au témoin de passage en réserve, qui se signale très tôt (vers 200 km parcourus).

Benda Darkflag
Plus confortable qu’il n’y paraît!

Mais cela dépend pas mal du style de conduite, bien sûr!

La Benda Darkflag est disponible dès à présent (avec une ou deux semaines de délai de livraison), dans sa version 2025 Euro 5+, en noir, blanc ou rouge, à partir de 9290 francs.

Benda Darkflag

Benda ne propose pas pour l’instant d’accessoires (comme un sissybar ou des sacoches), et offre une garantie standard.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site suisse de Benda, ou vous adresser à notre partenaire de notre Annuaire des pros de la moto, le garage Rock and Road à Genève.

Created with love by netinfluence agence digitale
Abonnez-vous à notre newsletter mensuelle
Suivez l'actualité du monde de la moto, les nouveautés et l'agenda des événements