Le Marchairuz: petit col mais costaud, et retour par Saint-Cergue
Vaud

Le Marchairuz: petit col mais costaud, et retour par Saint-Cergue

C’est l’un des deux cols emblématiques du canton de Vaud, avec celui du Mollendruz – et oui, avec ceux des Alpes vaudoises, mais c’est une autre histoire. Le col du Marchairuz (1447 m) permet d’accéder à la vallée de Joux depuis le Plateau. Du côté opposé à celui du Mollendruz. Marchairuz est par ailleurs le nom du petit sommet qui se trouve juste à côté du col, où les sportifs vont faire du ski de fond en hiver. Et où l’on a souvent l’occasion d’apercevoir des chamois si l’on est patient. En hiver, le col reste la plupart du temps ouvert, mais il peut s’avérer glissant.

Un bon point de départ pour cette balade est la petite ville de Cossonay. On suit le panneau indiquant la direction « vallée de Joux ». La route monte et descend le long d’une succession de collines, traversant des cordons boisés, jusqu’au petit village de la Chaux-sur-Cossonay. Outre le fait qu’un très joli terrain de motocross se trouve sur le territoire de cette commune, il y a aussi une autre particularité. Statistiquement, c’est sur les toits de la Chaux que la foudre tombe le plus souvent dans le canton. Aucune explication précise n’est donnée par les météorologues, mais le phénomène, complexe, est bien connu des installateurs de télévisions.

Depuis la Chaux, on se dirige vers Cuarnens, puis vers L’Isle. C’est dans ce village que coule un cours d’eau célèbre, la Venoge, chère au poète et chansonnier vaudois Gilles. On peut prendre un café à l’Auberge de la Balance, après le pont, ou sinon, tourner à gauche avant ce pont et suivre la route menant à Bière. Rien à voir avec le houblon. Chemin faisant, on a quelques successions de virages bucoliques entre les champs de graminées et les arbres sporadiques qui font leur apparition, et l’on se retrouve dans un autre village, celui de Ballens. Tourner à droite, toujours pour aller à Bière. Cette dernière commune est le lieu où de nombreux soldats de l’armée suisse vont faire leur Ecole de recrues. Avant d’y arriver, on trouve un petit giratoire sur lequel la direction du Marchairuz et de la vallée de Joux figure déjà.

Et bientôt, les choses sérieuses commencent, et l’on se met à monter. Après trois virages larges, la première grande épingle vous accueille comme il se doit. A certains moment de la journée, on entend distinctement les coups de canons des chars et obusiers blindés de l’école d’artillerie à Bière. Et puis l’on se retrouve dans la forêt, sur une route qui va manifestement vous conduire à un col. Pas de tout petits virages, mais une bonne variété. Et le bitume n’est pas de première jeunesse, mais il est correct.

Après environ 5 kilomètres, cette petite route croise celle, plus grande, qui mène au Marchaîruz depuis le village de St-George, au-dessus de Nyon. Petit à petit, les feuillus font place à des conifères, et la vue se dégage sur le côté gauche de la chaussée. Par temps pas trop brumeux, on finit par distinguer le lac – le Léman, pardi – et les montagnes françaises de Savoie sur l’autre rive.

De plus en plus de pâturages aussi, à gauche comme à droite, sur la route du col. Avec de jolis murets en pierres sèches pour les délimiter. Et une pierre portant l’inscription « Le sapin à Siméon ». Il s’agit d’un sentier didactique traversant le parc naturel du Parc Jura Vaudois, avec points de vues et panneaux explicatifs. Siméon, nous dit la sagesse locale, était une sorte de facteur qui portait au Marchairuz des lettres et colis depuis la vallée et réciproquement.

Le motard pas trop pressé peut faire halte au restaurant de l’Hôtel du Marchairuz, au col. La viande y est excellente (à prix suisse), et il y a souvent d’autres motocyclistes. Sinon, on peut continuer, car la descente sur la vallée de Joux vaut son pesant d’huile de frein. Tout spécialement la série d’épingles durant laquelle on entr’aperçoit ladite vallée. Nous vous proposons, une fois arrivés au Brassus, de choisir la route menant au Lieu et à Mouthe, et qui pour quelques kilomètres longe le lac de Joux depuis les hauteurs. Un petit raccourci est indiqué pour Mouthe, juste avant Le Séchey. Et, même avant d’avoir passé la frontière (il n’y a pas de poste de douane) entre arbres, clairières et pâturages à vaches, on remarque que le revêtement routier  apris une autre couleur. De gris-noir, il est devenu brun-rouge. Cette route-ci est plutôt ancienne.

Avant d’arriver à Mouthe, la source du fleuve Doubs, on passe le petit col de Landoz-Neuve (1235 m). Attention, par endroits, en ces jours d’été, cette voie de communication importante pour les travailleurs frontaliers, notamment dans l’horlogerie, est recouverte de traces de gravillons. Evitez de freiner en plein virage, si possible. Mouthe est un lieu idéal pour s’arrêter manger, au vu de la longueur de cette balade. Vous pouvez tenter l’Oeil de Boeuf, dont les patrons aiment vraiment les produits du terroir. En saison, ils proposent des cuisses de grenouilles, et de savoureux mets de poisson. Il est néanmoins conseillé d’appeler pour réserver.

Près de Mouthe, il vaut la peine d’aller voir la source du Doubs, ce majestueux fleuve qui se jette dans le Rhône. Ca se trouve au sud-est de Mouthe, au pied du Mont Risoux. Le départ du cours d’eau, qui est très frais, est agréable en plein été. Il y a aussi un sentier d’interprétation sur la faune, la flore et la Nature locales.

La balade que nous vous proposons suit après cela la D436, puis, à la Chaux, la D46, direction Chapelle-des-Bois. La route serpente dans les collines du Jura français – avec le passage du département du Doubs à celui du Jura, justement. Après Chaux-Neuve, on gravit une colline un peu plus haute que les autres, et c’est l’occasion de voir un véritable tremplin de saut à ski encore en activité. Après Chapelle-des -Bois, suivre la D 18 pour aller à Morez. La descente dans la vallée de l’Evalude, après Bellefontaine, est magnifique. A Morez, on peut si l’on veut rendre visite au musée de la lunette, qui n’est pas inintéressant. Et ensuite remonter en direction des Rousses. Si la descente était pas mal, la remontée vaut aussi le détour, même si la N5 est souvent très fréquentée.

Les Rousses est le dernier village avant la frontière franco-suisse de la Cure. On peut y faire une halte pour la soif, par exemple. Voir à ce sujet une autre balade, celle qui combine le col de la Faucille et celui de la Givrine. En gros, on retourne en Suisse en allant à Saint-Cergue, par une route qui suit plus ou moins la ligne du train Nyon-St-Cergue-Morez. La ligne s’arrête à la Cure, car le côté français semble avoir été fermé vers la fin des années 1950. On signale pour les intéressés que les tartes aux pommes du chalet-restaurant de la Givrine sont pas mal du tout. Et qu’il y a de jolis virages juste avant St-Cergue.

La balade ne saurait être complète sans un dernier hallali de gauches et de droites à flanc de montagne après St-Cergue, direction Arzier. Puis Bassins et Marchissy, pour rejoindre enfin St-George… et repartir vers le Marchairuz. Mais seulement jusqu’au croisement indiquant à droite Bière. Il suffit alors de redescendre par où l’on est venu, jusqu’à Cossonay.

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