Cap au Nord, rencontre avec un élan au sortir de la forêt

Publié le 16 juillet 2017 par Jérôme Ducret.

Photos: Honda/Greg Jongerlynk, Jérôme Ducret.

Voyage Oslo - Nordkapp, étape 3

Cap au Nord, rencontre avec un élan au sortir de la forêt

La troisième « jambe » de notre voyage en direction du Cap Nord nous fait partir de la ville de Trondheim et nous fait pénétrer dans le « nord de la Norvège », pour arriver au village de pêcheurs de Bronnoysund. Après avoir rencontré la police, tâté du tout-terrain, aperçu un majestueux élan solitaire et avoir cherché en vain des saumons dans une cascade.

La troisième étape de notre voyage vers le Cap Nord a été celle de la rencontre avec l’élan. Cet animal de bonne taille est aussi connu au Canada sous le nom d’orignal. Et il ne faut pas le confondre avec le renne, alias le caribou outre-Atlantique. Le trajet de cette troisième étape d’Adventure Roads 2017 – le voyage à moto et l’aventure selon Honda – nous a menés de la ville de Trondheim jusqu’au village côtier de Bronnoysund, plus de 400 kilomètres plus au nord. Suivez ces liens pour lire le récit de la première et de la deuxième étapes.

Après quelques kilomètres trop brefs de virages de bord de fjord, il a fallu prendre un ferry, le seul de cette troisième étape. Le reste s’est déroulé exclusivement sur la terre ferme.

Nous avons pris la route 720, qui s’enfonce dans l’arrière-pays norvégien et traverse des paysages enchanteurs. La Nature, la végétation surtout, est luxuriante et remplie de vert à cette période de l’année et à ces latitudes en Norvège. Mais s’il y a beaucoup de fleurs, il y a encore peu d’insectes. Le pare-brise de l’Africa Twin et la visière de mon casque sont donc relativement propres.

élan
Un abribus à la norvégienne, le long de la route 720

Nous rencontrons à nouveau plusieurs bâtisses dont le toit est végétalisé. Et pas qu’un peu. Cela va de l’abribus en bois à toute une série de chalets, en passant par le petit auvent protégeant une boîte aux lettres. En hiver, ne l’oublions pas, il y a de la neige, et même beaucoup. Et durant les autres saisons, il pleut souvent. Ce genre de couverture végétale, ainsi que le terreau qui leur sert de support, assurent une fonction d’étanchéité naturelle.

Nature luxuriante

Le long de la route 720, dont la chaussée peut se révéler assez étroite, se trouve un lac magnifique, qui débouche dans le fjord de Beitstadt. Par beau temps, comme aujourd’hui, les rives se reflètent à la perfection dans les eaux calmes. On ne peut que s’arrêter.

On ne sait plus où est le ciel et où est le lac.

Plus loin, nous traversons la petite ville (moins de 3000 habitants) de Malm, qui fut le théâtre d’une intense activité minière pour le fer et le souffre. Une statue de mineur trône à côté du supermarché local. Et la pluie se remet brusquement à tomber. Mais pas pour longtemps.

Après avoir contourné un étang relié au fjord par une rivière, nous faisons une rencontre animalière d’un autre type: des policiers norvégiens, armés de lasers de poing. Rien à voir avec la Guerre des Etoiles, il s’agit d’un contrôle de vitesse, sporadique au vu de l’étendue du territoire de la Norvège. Heureusement, personne ne semble en excès.

Ayant ralenti, nous découvrons une église moderne, mais qui incorpore elle aussi (comme à Lom) une bonne quantité de bois. Pas de tête de dragon ici sur son toit, cependant.

La version moderne de l’église en bois, juste après Malm.

Et c’est alors que nous pouvons enfin sortir de l’asphalte et nous aventurer sur une piste de terre. Elle est encore humide de récentes pluies, mais il n’y a pas de boue. L’Africa Twin, en mode manuel ou avec le DCT, et même à pleine charge, est parfaite pour ce genre d’exercice. Son guidon est placé judicieusement quand on se met debout sur les repose-pieds. Le mien est peut-être un peu bas. Il faudra ajuster cela à la première occasion.

Premiers mètres en tout-terrain

Le moteur bourré de couple et souple même bas dans les tours incite à rouler rapidement, avec le contrôle de traction réglé sur son niveau le plus bas pour garder le contrôle. Les suspensions à longs débattements, souples mais bien freinées en fin d’excursion, absorbent à merveille trous et bosses. Et les freins, ABS déconnecté de la roue arrière, assurent force et progressivité aussi sur terrain glissant. Bon, ce n’est pas non plus une piste du Dakar, et c’est assez facile.

élan
La piste nous attend.

On passe dans la forêt, on monte, on descend… et on finit par rejoindre la très touristique route E6, sur laquelle voyagent des centaines de camping cars. Mais aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec quelqu’un de spécial. J’accélère sur un long bout droit, et j’aperçois du coin de l’oeil une femelle élan à la lisière du bois. Elle ne porte pas de bois et est plus petite que les mâles de son espèce, mais elle mesure quand même à vue de nez près de 2 mètres de haut! Je m’arrête en douceur, sors mon appareil photo et fais demi-tour. En essayant de ne pas effrayer l’animal. Celui-ci,prudent et farouche, rentre tout de même dans le bois et y disparaît avant que j’aie pu déclencher l’obturateur. Caramba! Je passerai une bonne partie du reste de ce voyage avec l’appareil photo en bandoulière, au cas où j’aurais à nouveau la chance de rencontrer un élan…

Au moins, j’ai échappé à une collision avec cet animal énorme, mais un peu farouche et solitaire. On ne compte plus en effet le nombre d’histoires tragiques de conducteurs – voiture ou moto – morts ou sérieusement blessés à la suite d’une telle collision.

élan
Le nord de la Norvège.

Durant le dernier tiers de cette troisième étape, nous passons sous un portique coloré purement informatif (on ne paie rien) qui nous dit que nous entrons dans la partie nord de la Norvège. Fort bien. La différence ne saute pas aux yeux. Mais par contre, la route secondaire (la numéro 76) qui nous amène de l’E6 jusqu’au village côtier de Bronnoysund est juste magnifique.

La route 76

Elle grimpe dans la montagne, la traverse en un tunnel peu éclairé et serpente ensuite entre lacs et fjords sous le soleil du nord.

Le long de la route 76.

Nous rencontrons une zone de travaux routiers peu avant l’arrivée. La circulation y est gérée « manuellement ». Une petite voiture-guide (Ledebil en norvégien, et bien sûr, dit par un francophone, cela fait sourire) faisant passer les autos et les motos dans un sens, puis dans l’autre.

élan
Non, ce n’est pas un débile. Bil veut dire voiture en norvégien.

La vue au moment où l’on plonge sur la plaine côtière de Bronnoysund vaut elle aussi le détour. Cette région est souvent appelée le coeur de la Norvège, et l’on comprend vite pourquoi, avec des fjords, des montagnes, des passages montagneux, des formations rocheuses naturelles remarquables…

Il y a notamment la célèbre « porte » de Torghatten, au sud-ouest de Bronnoysund, un véritable trou traversant de part en part un éperon montagneux au bord de mer. Sous le bon angle, on voit donc au travers de la montagne.

élan
Bronnoysund.

Et en attendant la journée du lendemain, qui sera celle où il faudra arriver à prendre cinq ferries, nous essayons de trouver un peu de sommeil sous un soleil de plus en plus persistant la nuit.

Et voici pour les amateurs quelques photos supplémentaires.

Galerie photos

[gss ids= »34735,34749,34762,34763,34764,34736,34747,34751,34741,34755,34766,34770,34743″ name=Day3AdventureRoads2017 option= »timeout=4000″ carousel= »fx=carousel »]

Article paru sous une autre forme dans le journal Le Matin, et à paraître dans le magazine Moto Sport Suisse
Created with love by netinfluence agence digitale
Abonnez-vous à notre newsletter mensuelle
Suivez l'actualité du monde de la moto, les nouveautés et l'agenda des événements