Une XSR 900 Abarth qui crie « je suis exclusive! »

Publié le 14 avril 2017 par Jérôme Ducret, mis à jour le 14 mai 2017.

Photos: Alessio Barbanti/DR.

Test Yamaha

Une XSR 900 Abarth qui crie « je suis exclusive! »

Ca n’est pas la première moto venue. La Yamaha XSR 900 Abarth est une série limitée à 695 exemplaires. Comme le nom de la Fiat Abarth 695, il n’y a pas de hasard. Nous avons pu l’essayer (la Yamaha) au sud de la Sardaigne, sur de petites routes de montagne et de bord de mer.

Une part importante de l’expérience vécue au guidon de cette XSR spéciale passe par le regard. Sa couleur grise avec des bandes rouges rappelle évidemment l’Abarth 695, qui est aussi une série limitée chez le constructeur de voitures. Le fruit d’une collaboration entre le Japon et l’Italie. Et puis la XSR est ornée de nombreuses pièces en fibre de carbone, dont un petit carénage tout arrondi à l’avant. Une sorte de mélange entre le vintage et le moderne. Pile dans le concept appelé Faster Sons par Yamaha.

En résumé, il s’agit de motos modernes dans leur conception, leurs performances et leur technique, mais dont le style et l’esthétique font le lien avec un passé plus ou moins récent. En gros entre les années 1950 et 1990, plus ou moins. Le look Café Racer haut sur pattes de cette XSR 900 Abarth est un clin d’oeil aux années où l’on faisait la course de bar en bar en Angleterre au guidon de bécanes à l’aspect – pour l’époque – sportif. Ce qui veut dire: avec un embryon de carénage, ou pas, mais en tout cas avec un guidon induisant une position de conduite tendue vers l’avant et vers le bas.

XSR 900 Abarth
Une position de conduite particulière.

A l’arrêt comme en roulant, c’est exactement ce qui différencie cette XSR Abarth de la XSR 900 « normale ». Cette dernière est un pur roadster, juste un peu plus haut que la moyenne. Alors que là, on doit baisser les mains pour attraper les deux comodos et placer sa tête presque sur le réservoir d’essence. Pour la soustraire aux turbulences de l’air et mieux contrôler la trajectoire.

Position active mais pas trop inconfortable

Attention, ne nous méprenons pas: on n’a pas du tout l’impression de se trouver sur une supersportive, genoux repliés et bras tirés en avant de manière exagérée. Mais pas non plus de conduire un roadster. Même les plus grands ont largement assez de place pour les jambes. Et les plus petits, une fois à bord, n’ont pas non plus de difficulté à toucher terre avec au moins un pied. La moto, partageant à la base la même plate-forme que la Yamaha MT-09, est fine entre les jambes, et facilement maniable, car pas excessivement lourde, loin de là. On ne fera tout de même pas des centaines de kilomètres avec l’Abarth, ne serait-ce que pour ménager sa nuque.

Yamaha donne comme « argument de vente unique » (Unique Selling Point, en bon français) que c’est le Café Racer de série le plus puissant du marché. Avec 115 chevaux, c’est exact. Mais l’intérêt de cette moto se trouve ailleurs.

Le moteur, toujours celui qui équipe la MT-09, est une vraie bombe sur la route. Avec la commande des gaz (électronique), le châssis et les suspensions, on a la sensation géniale d’avoir une connection directe avec le pneu arrière et l’asphalte. Traction optimale, donc, à tous les régimes et dans toutes les situations. Presque pas besoin du contrôle de traction par ailleurs réglable sur quelques positions (2) et désactivable.

Avant rivé au bitume

Comme en plus la position de conduite est plus active vers l’avant, on a aussi l’impression que cette partie-là de la XSR est rivée au bitume. Du moins lorsque celui-ci est sec. La moto est joueuse et rageuse à la fois. On peut varier ses trajectoires à loisir et la balade devient vite une course. Pas forcément jusqu’au prochain café, mais l’esprit y est. On note (c’est le cas de le dire) la belle sonorité qui sort du double échappement de marque Akrapovič – une autre différence par rapport à la XSR 900 de base (lire notre test de ce modèle).

XSR 900 Abarth
Les détails sont soignés, et c’est normal.

Tant la fourche télescopique inversée que le bras oscillant et l’amortisseur arrière assurent une bonne interface avec la route. Ce ne sont peut-être pas des composants venant d’une certaine marque suédoise, mais la qualité est là. Avec un réglage de base relativement souple. Moins que sur la MT-09, mais pas inconfortable. Le Café Racer japonais a des égards envers vous et c’est tant mieux. Si vous voulez moins de douceur et plus de dureté, c’est aussi possible, car tout est réglable.

La même remarque vaut pour les freins. Seul l’ABS est parfois un peu intrusif sur la roue arrière. Mais on ne peut pas lui dire de se désactiver. On remarque entre deux courses (pardon, balades) que les rétroviseurs sont non seulement très chic en bout de guidon, mais que l’on arrive de fait à voir quelque chose par leur intermédiaire. On peut en effet les déplacer à loisir.

Moins en confiance sous la pluie

Si le comportement de l’Abarth insuffle une grande confiance sur asphalte sec, c’est un peu moins évident quand il pleut. Comme lors de la seconde moitié de notre test. Le contrôle de traction veille au grain à l’accélération et l’ABS au freinage. Mais la position de conduite et le couple imposant du moteur tricylindre deviennent alors des facteurs d’inquiétude. On baisse le rythme, dans ce cas. Il serait dommage d’abîmer les beaux carénages et pièces en carbone, sans même parler de la plaque sur la colonne de direction qui indique que cette moto est – par exemple – la dixième à avoir été produite.

XSR 900 Abarth
La moto est précise et réagit bien aux micro-impulsions du pilote.

La bonne nouvelle est que, par temps gris, la XSR 900 Abarth reste belle de par ses coloris pas trop brillants. Même les éclaboussures ne se voient pas trop. Et puis, à moins de 14000 francs l’unité, c’est une dose d’exclusivité qui est à la portée de pas mal de bourses!

Les premiers quinze exemplaires pour la Suisse sont déjà partis, mais il y a encore un peu de marge si l’on veut en commander une. La seule chose que l’on ne peut plus faire, c’est avoir droit à l’expérience VIP chez Abarth (visite de l’usine, etc.). C’était réservé aux premiers acheteurs.

Et n’oublions pas qu’il y a aussi une Abarth 695 XSR Limited Edition. Oui, une voiture. Qui arbore les mêmes décos que la moto. Tout à l’origine, c’est une Fiat 500 de dernière génération. Mais avec une puissance maximale de 160 chevaux, un rapport poids-puissance de seulement 6,5 kilos par cheval et un couple maximal important de 230 Nm, il y a de quoi s’amuser. Ce modèle existe en version décapotable ou avec toit fixe. On a pu l’essayer brièvement, et c’est presque aussi fun que la moto. Voire même plus sous la pluie!

Galerie photos: Yamaha XSR 900 Abarth et Abarth 695

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