Yamaha MT-09 2017, à consommer sans modération!

Publié le 6 décembre 2016 par Jérôme Ducret, mis à jour le 1 février 2017.

Photos: DR/Jonathan Godin/Francesc Montero/Alessio Barbanti.

Test Yamaha

Yamaha MT-09 2017, à consommer sans modération!

Le constructeur japonais ne se contente pas de rafraîchir esthétiquement son Hyper Naked vedette. La nouvelle version reçoit aussi un embrayage assisté et antidribble et de meilleures suspensions. Résultat: la moto, toujours bourrée de caractère, devient encore plus facile à piloter.

On peut déjà vous le dire. Le millésime 2017 de la Yamaha MT-09 est à consommer sans modération. Comme les précédents, mais avec un peu plus de raffinement, peut-être. La marque aux trois diapasons nous a conviés à essayer la moto sur les petites routes de Palma de Mallorca. Et malgré le temps humide et les routes (très) glissantes, pas un testeur n’est revenu triste de cet essai d’environ 170 km au bord de mer, en montagne et en ville.

On ne fera pas une longue dissertation sur le nouveau look de l’Hyper Naked fétiche de Yamaha – celle qui a marqué la renaissance de la firme japonaise en 2013. Il est encore plus agressif, et il s’inspire fortement de la MT-10, la grande soeur plus puissante dotée du moteur à quatre cylindres de la sportive Yamaha R1. On peut juste affirmer, après avoir passé une journée avec la machine, qu’elle est plus jolie en chair et en os qu’en photo d’après salon moto d’automne. Et qu’elle fait moins « Bumblebee » que la MT-10. La double optique avant étant séparée du tableau de bord, on voit aussi mieux ce dernier quand on roule.

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La face avant s’inspire de la Yamaha MT-10.

Le moteur, un fameux trois cylindre en ligne à architecture dite « Crossplane », est inchangé. Et c’est tant mieux. Il est bourré de caractère, il accélère fort à presque tous les régimes, même dans cette nouvelle version conforme aux nouvelles normes antipollution et antibruit Euro 4. Il y a toujours cette sensation de connection immédiate entre la poignée des gaz et le pneu arrière. Et toujours trois modes de pilotage (Standard, B et A): B est plus doux, A est plus sauvage, et, on le rappelle, les à-coups gênants présents même en mode Standard sur la toute première version de la MT ont disparu. On règle et on change tout ça depuis le guidon, les doigts dans le nez, ou presque.

La sonorité demeure captivante. Un mélange de rugissement rauque et de ronronnement, avec un beau bruit d’aspiration. A écouter, dans ce très petit extrait…

Antipatinage salutaire

L’antipatinage est aussi inchangé dans son fonctionnement. Il est ajustable sur deux niveaux d’intervention. Et au vu des conditions de roulage de ce test, on est content de l’avoir! Il suffisait parfois de remettre une simple louche de gaz en sortie de virage (en mode Standard ou A) pour faire déraper le train arrière.

Ce contrôle de traction agit de deux manières différentes, selon les circonstances: il réduit le couple disponible, ou il coupe carrément. Mais dans les deux cas, sans être d’une subtilité époustouflante, c’est efficace et transparent. Ce qui est bien, d’ailleurs, c’est que le degré d’intervention et le mode de pilotage choisis sont mémorisés lorsque l’on coupe le contact. On les retrouve donc comme on les veut lorsque l’on rallume la moto.

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Les suspensions ont été revues pour plus de finesse et moins de mollesse.

On  peut aussi désactiver cette aide au pilotage. Très utile pour, à tout hasard, réaliser un bon burn ou une roue arrière de derrière les fagots… mais elle revient si l’on coupe le contact.

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Sans le contrôle de traction.

Mais on ne peut pas faire de même pour l’ABS (les adeptes du pilotage type Supermotard seront déçus), qui est rapide, certes, dans ses réactions, mais que l’on a remarqué très – trop? – souvent lors de ce roulage. L’essentiel est cependant qu’il remplisse son office. On le répète, au vu de l’adhérence plus que précaire des routes traversées lors de ce test, l’antiblocage s’est révélé salutaire – y compris pour la roue avant!

On peut adresser une légère critique aux pneus qui équipent d’origine cette MT-09 2017: des Bridgestone qui ont eu un peu de peine à monter suffisamment en température pour offrir un bon ressenti de route. Mais c’est une question de nuances.

Embrayage anti-dribble et Quickshifter

Les deux gros plus de cette nouvelle version sont cependant l’embrayage et les suspensions. Le premier est désormais assisté et il est anti-dribble. On peut « claquer » les rétrogradages de rapports de vitesses sans risque de bloquer la roue arrière. Et dans l’autre sens, on peut les enchaîner les uns après les autres sans débrayer, grâce à un Quickshifter de série. Du coup, sur toute sèche, on peut piloter plus sportivement, et sur route humide, de manière plus fluide et plus sûre.

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L’arrière est plus musculeux que sur le millésime 2016.

Quant aux suspensions… elles sont devenues entièrement réglables. Cela vaut surtout pour les suspensions antérieures. Si jusqu’ici la fourche télescopique offrait une possibilité d’ajuster la précharge et la compression (en ajustant du même coup la détente), on a gagné en subtilité avec deux mécanismes de réglage séparés pour la compression et la détente, un dans chaque « jambe » de la fourche.

La fourche ne plonge plus

Du coup, les ingénieurs Yamaha en ont profité pour revoir complètement le fonctionnement et le setting de cette fourche. Elle était un peu molle auparavant et plongeait un peu trop facilement au moindre freinage appuyé. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’avant de la moto suit mieux les irrégularités du bitume, sans que cela devienne trop brusque pour le pilote, grâce aux grands débattements de suspensions, à l’avant comme à l’arrière. Et justement, à l’arrière, l’amortisseur a lui aussi été revu dans ses réglages de base.

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On ajuste le contrôle de traction via la partie gauche du guidon (bouton marqué « TCS »).

Les conditions de route du test ne nous ont pas permis de pousser ces suspensions dans leurs derniers retranchements, mais elles offrent sans conteste une meilleure qualité d’amortissement. Et elles rendent la moto personnalisable pour son détenteur. Les freins, eux, sont puissants mais leur mordant initial est « gentil ». Sans doute pour plaire au plus grand nombre, attiré par l’esthétique, le moteur et bien sûr le prix. L’importateur suisse Hostettler l’a fixé à 9890 francs. Le modèle 2016 (lire notre essai) était affiché à 9490 francs.

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Et on change de modes de pilotage par le biais de la partie droite du guidon.

On  note aussi que la selle, bien que plus haute de 5 millimètres, est toujours aussi fine à l’entrejambe pour le pilote. Je pose les deux pieds par terre avec mon mètre septante et mes jambes assez courtes.

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Quand il ne pleut plus, c’est aussi beau à Palma de Mallorca…

La position de conduite est détendue, si l’on veut, ou légèrement en appui sur l’avant. On peut choisir. Et en tout cas on a les jambes qui sont suffisamment loin de la selle pour que les genoux ne souffrent pas. Le passager, lui, a droit à un peu plus de place que précédemment. Mais cette moto n’est pas faite pour le touring, encore moins à deux.

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Les trois couleurs disponibles. La moto du milieu est standard, celle de gauche est accessoirisée touring, celle de droite sport.

Si  l’on persiste cependant dans cette direction, on trouve des accessoires utiles dans le catalogue Yamaha: poignées chauffantes, pare-brise, selle confort, bagagerie semi-rigide, entre autres. Plus deux supports de plaque alternatifs qui se trouvent en position haute, contrairement au nouveau spécimen introduit pour 2017, qui se place juste au-dessus de la roue arrière.

Galerie photos: MT-09 2017

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