KTM pousse la bestiale Super Duke R encore un peu plus loin
Pas question de se reposer sur ses lauriers. Pour 2017 et les nouvelles normes antipollution Euro 4, les Autrichiens donnent une nouvelle louche de puissance à une machine qui n’en manquait pourtant pas.
Tout le monde sait que cette moto, dès qu’elle s’est montrée au public dans sa forme prototypale, a été surnommée « The Beast » par ceux et celles qui l’ont développée. Pour 2017, la KTM 1290 Super Duke R est toujours conforme à ce surnom. Encore plus, serait-on tenté d’affirmer au vu de la présentation faite par la firme autrichienne au salon de la moto EICMA 2016, à Milan.
Comme les motos du reste de la famille Duke, la Super change de visage et arbore fièrement un phare avant tout en LED et en forme de fer à cheval. Pour le reste, elle conserve son identité visuelle déjà très forte.
Le gros bicylindre de presque 1300 centimètres cubes refroidi par liquide délivrait déjà environ 173 chevaux à son régime optimal de puissance. On nous en annonce 177 pour cette nouvelle version. Et ce alors qu’elle doit satisfaire à des normes européennes antipollution et antibruit plus strictes (Euro 4). Et, nous dit le dossier de presse ainsi que Hubert Trunkenpolz, membre de la direction de KTM, sans perdre à régimes bas et moyens ce que l’on gagne haut dans les tours.
Depuis que les Autrichiens ont relâché l’an dernier dans la nature la 1290 Super Duke GT, on sait que c’est possible. Cela va juste un petit cran plus loin pour le roadster. Mais tout de même, il faut tirer la visière – enfin pardon, le chapeau – aux ingénieurs concernés. Le fauve devrait aussi consommer un peu moins de carburant.
La position de conduite évolue à peine. Le guidon est un peu plus bas et un peu plus large. Pour donner encore plus de sensation de contrôle. Toutes les personnes qui ont essayé jusqu’ici cette « bête » (version 2016) saluent de manière quasi unanime la maîtrise qu’elle offre à son pilote, malgré sa sauvagerie. On peut rouler tranquille à son bord. Même si ça ne fait pas beaucoup de sens. Et, plus important, on peut aller à la limite avec un bon filet de sécurité, donné par la mise au point du moteur, prévisible dans sa réponse à la commande d’accélération, donné aussi par la qualité des suspensions réglables WP et par les aides électroniques au pilotage. Et on rassure tout de suite les inquiets: les travers au freinage restent tout à fait faisables.
Les aides électroniques déjà présentes demeurent évidemment. Le contrôle de traction bénéficie pour 2017 des indications d’une centrale inertielle, comme pour la Super Duke R série limitée de 2016, ce qui lui permet d’être plus performant et plus fin en tenant compte de l’angle d’inclinaison de la moto. Et c’est la même chose pour l’ABS, efficace aussi en virage. L’anti-soulèvement de la roue avant peut être déconnecté. Il y a trois modes de pilotage, comme auparavant.
En option, on peut ajouter un quatrième mode de pilotage « Track », autrement dit fait pour le circuit. Il permet plein de choses. Comme d’ajuster l’anti-glisse de manière fine en roulant, ou de bénéficier d’un contrôle de démarrage. Pour les départs canon. Il va de pair avec un shifter-blipper qui autorise de passer les rapports de vitesse à la volée, en montant comme en descendant.
Enfin un certain nombre de clients se plaignaient – un peu – de la pauvreté graphique du tableau de bord, cependant très complet. Dans la version 2017, on trouve donc une afficheur en couleur à technologie TFT. Comme sur les petites Duke, et comme sur la 690 Duke. Mais il est ici plus complet. En rajoutant quelques euros on a aussi droit au système My KTM, qui offre des fonctionnalités reliant smartphone et tableau de bord de la moto.
On note aussi que KTM a cru bon d’équiper son bolide d’un régulateur de vitesse activable entre 60 et 200 km/h – sans rire.
